Histoire
Les paroles du jeune garçon ont le mérite de te faire sourire, bien que tristement. Les plaies du coeur et de l’âme. Drôle de médecin tu fais et tu baisses la tête, un peu gêné par ces mots. Ils te touchent, c’est vrai et tu en rougis même. Par chance peut-être car la curiosité amusante de Pan pour ta petite pierre est un argument supplémentaire pour teindre tes joues.
Offrir à quelqu’un...si tu savais…Mais peut-être peux-tu lui dire à lui ? Peut-être peut-il entendre cette petite histoire qui entoure l’objet ? La raison pour laquelle ce n’est pas toi qui la porte, la raison pour laquelle elle ne t’est pas vraiment destinée. Et tu attrapes un tabouret pour t’installer à côté du jeune exorciste, le regardant tout en souriant tendrement, un peu perdu dans tes pensées.
Un peu perdues vers toi…"Un….hum…..Tu sais quoi, je te racontes une petite histoire qui répondra en partie à ta question et en échange tu me racontes l’histoire de cette petite horloge ?"Si tu aimes raconter, tu aimes aussi entendre l’inventeur parler de ses objets et quoi de mieux que de profiter du calme actuel pour penser à d’autres choses que la guerre ? Puis tu repenses à Akira tes iris ancrées sur la rune et une pointe de stress vient un peu te perturber. Modeste héritage, sans valeur marchande, plutôt chargée d’une petite histoire sentimentale mais qui se transmettait depuis bien des années maintenant, de mère en filles et à défaut cette fois, de mère en fils. Drôle de changement de route, drôle de destinée à cette petite pierre qui atteindrait donc son dernier voyages.
Bizarrement cela t’attriste un peu et puis tu te reprend et commence à raconter d’une voix douce, empreinte de nostalgie.
"Elle appartenait à mon aïeule, il y a bien longtemps déjà. Une époque où le tirage des runes était monnaie courante pour connaître son futur, lointain ou proche. Elle le faisait fréquemment, à chaque évènement important. Ce soir là était jour de fête. Pas une grande, une petite autour d'un grand feu mais peu importe, il y avait toujours de la musique, des chants, des danses… Et des rencontres. Elle était encore seule, en âge de se marier et souhaitait connaître sa destinée. Elle tira les runes et Berkana sortit. Un changement important, une rencontre, peut être un mariage, des enfants ? Elle rencontra celui qui devint son époux ce soir là. Alors comme pour sceller cette destinée heureuse, elle fit monter en pendentif la rune. Comme le symbole du bonheur. Une forme d’héritage que l’on se transmet de génération en génération."Tu n’est pas aussi doué pour raconter que l’est ta mère mais pourtant on sent beaucoup de douceur dans tes paroles et à quel point la petite pierre te tient à coeur, tout comme son histoire. Pourtant….tes derniers mots se teintent d’une forme de mélancolie.
Il n’y en aura plus….