Quête [Blue Hell] (edith)

usrjoined : 02/02/2020

Blue Hell

Ft. Edith & Wil

Brodergen – Allemagne – mi avril 18XX | Les langues se déliaient sans cesse dans les rues de Brodergen. Pas une terrasse n'était sans vie, et le brouhaha des individus ne se dissipait que peu selon les ruelles que le trio empruntait. Les enfants qui osaient jouer un peu trop loin de leurs parents – sans faire attention où ils allaient, cheveux au vent, yeux brillants – se faisaient réprimander à travers leurs cris mécontents et anxieux. On répétait de ne pas s'éloigner, de ne pas s'aventurer trop loin au risque de tomber sur cette crypte et d'y être emprisonné pour toujours. Ça, Felipe pouvait désormais le réciter mot pour mot après l'avoir entendu un bon nombre de fois.

Brodergen était tourmentée par quelque chose, quelqu'un. Mais qui ? Quoi ? Les croyances étaient différentes, la réalité incertaine mais la version qui circulait à partir des récits des rescapés était la même. La crypte de la ville renfermait un passage qui inversait les choses, et à plusieurs reprises, le torero perçut la peur, la crainte dans les yeux des uns et des autres et les traits grimaçant sur leur faciès. Lui était au-dessus de ça. Il n'avait pas peur. Peu importe ce qui était au-delà de ce soit disant passage, Felipe ne craignait rien de l'inconnu. L'adrénaline pulsait même dans ses veines, tout comme cette curiosité qui ne pouvait qu'être de plus en plus assoiffée en entendant toutes ces histoires à faire froid dans le dos – pour les peureux, pas pour Felipe.

Faisant glisser les manches de sa blanche chemise sur ses avant-bras à découvert alors que la brise se fit plus fraîche, ses yeux émeraudes balayèrent la foule. « Personne est foutu d'en dire plus. Il faut qu'on en sache plus sur las condiciones. » dit-il en plaçant ses mains sur ses hanches entourées d'une ceinture noire sans une égratignure. Il se tourna vers Edith, puis vers Wil, l'enthousiasme révélé à travers le sourire hissé sur ses lèvres. Ils allaient percer ce mystère et réduire le Blue Hell à l'état de simple légende résolue.

Halloween

usrjoined : 24/08/2019

blue hell

« I wait. I compose myself. My self is a thing I must now compose, as one composes a speech. What I must present is a made thing, not something born. »

Et le volcan d’Edimbourg (la lave qui chasse et qui dévore (la lave qui sinistrement pourlèche ta peau à quelques centimètres de ton corps)) et l’Innocence (la terrible Innocence qui n’a d’innocent que le nom et qui (détruit et (crochète les portes de l’Enfer ?))) sont des souvenirs (peut-être que souvenir est un mot trop lointain pour qualifier cette journée (si tu fermes les yeux tu les revois (comme si c’était hier mais après tout tu sais Edith (littéralement : c’était hier)))) bien trop frais dans ton esprit abîmé : tu sens encore l’odeur du sang et (de la peur et (de l’horreur (l’innommable terreur)))) les images (tristes cadavres) de ce monde dévasté ne cessent de revenir hanter tes pensées.

Tu es fatiguée voilà : cela fait cinq jours seulement (c’est beaucoup trop court mais (les machines n’ont pas besoin de se reposer (juste de continuer))) et cinq jours sont amplement suffisants (pour te remettre sur pied (en apparence uniquement et (des apparences n’es-tu pas reine auto-proclamée ?))), alors on t’envoie en mission dans un coin de l’Allemagne (et tu te dis qu’au moins : la chose aura peut-être le mérite de te changer les idées).

Tu n’y es pas seule (fort heureusement car (le cas contraire je ne préfère même pas y songer)), mais accompagnée de Wil (la fameuse Discorde que tu connais (l’on ne peut rien y dire de plus : tu la connais, c’est tout)) et de Felipe (bruyante machine il est vrai enfin (le bruit ne t’a jamais trop dérangé)) ; ce n’est pas nécessairement l’équipe que tu aurais choisie (bien qu’aujourd’hui tu n’aurais pas choisi grand-chose (tu es épuisée d’être utilisée et (tu es épuisée d’exister))), cependant c’est une équipe qui fera l’affaire tu en es persuadée. Il y a beaucoup d’étranges rumeurs qui s’échangent en cet endroit (c’est comme ça que commence la plupart des histoires (des phénomènes étrangers fraîchement nés et (en son cœur c’est l’Innocence que l’on finit inéluctablement par trouver))), mais les rumeurs ne sont que des rumeurs (malgré leur part de vérité) et toujours les rumeurs rechignent péniblement à se préciser.

Tu ne t’en inquiètes pas outre-mesure : les mots courent suffisamment et (les mots annoncent de bien sinistres événements (une faille vers un autre monde ? (là où ni les sons ni les couleurs ne peuvent plus subsister (et dont peu sont revenus pour en témoigner (l’idée devrait t’effrayer (il n’en est rien en réalité (il s’agit là d’une énième aventure qui, qu’importe ce que tu y vivras, sera vite oubliée (comme le reste ; elle s’effacera et (ça recommencera))))))))) tu n’apprécies pas de les laisser filer (tu les entends et les comprends (ils sont importants (même si les détails sont (tu l'admets) un brin trop manquants)).

Et Felipe de s’exclamer ; tu ne saisis pas réellement les airs de hâte qui semblent se dessiner sur ses traits (toi, tu as juste envie que tout soit fini et (de pouvoir rentrer ? (dans d’autres circonstances, sûrement que l’éventualité t’aurait énormément intriguée (voire même égayée (mais pas aujourd’hui (tu es lasse de cette vie)))))) tandis que tu lui réponds d’un simple sourire un peu désolé. Tu penses qu’il n’y a pas besoin de trop remuer les âmes de Bordergen pour parvenir à vos fins (ils ne pourront pas vous aider plus que cela selon toi (ce ne sont que de simples villageois et (c’est à vous de percer ce mystère : c’est pour ça que vous êtes là))) parce qu’ils ne vous serviront de toute façon probablement à rien (s’ils savaient… cette affaire serait déjà classée).

Ainsi dès le premier instant de silence, ton frêle discours se fraie un chemin à l’attention de tes deux camarades :

— Hmmm… tu marques un léger temps de réflexion, avant d’entamer de ta petite voix : ils ont parlé d’une crypte (tu le sais parfaitement (vu le nombre de fois que ça a été répété )), non ? Je crois qu’il suffit de la trouver et à partir de là, ça ne devrait pas être très compliqué… c’est le cœur de cette affaire après tout, autant le voir de nos propres yeux et on pourra toujours aviser après, si on y trouve vraiment rien de notable… non ? tu ne sais pas trop au fond (tu t’en fiches un peu (tu proposes juste et (tu suivras c’est tout))).

Puis (ça te semble étrangement un peu dénué d’intérêt alors) naturellement ton regard se pose sur Wil parce que (tu te demandes ce que le chaos aurait à dire ? (ou à cracher plutôt pour ce que tu en sais (pour ça elle est douée))) j’imagine qu’il ne savait pas où s’arrêter.

Malheureusement ce n’est franchement pas ta journée et il faut bien admettre que la seule chose qui te permet de continuer, c’est de savoir que même ainsi : tu peux (peut-être ?) aider (ou en tout cas (de tout ton cœur) tu aimerais).

all the devils are here

Retour aux sources, uh. Brodergen est toujours aussi morne que dans tes souvenirs, la ville fade et sans saveurs n’évoquent rien en toi de plus qu’une extrême lassitude. Après Édimbourg, tu as eu besoin de souffler (un tout petit peu (tu t’es vite remise sur pieds)) et tu as pris la décision stupide de te rendre à la demeure familiale (qui n’a de familiale que le nom (tu es étrangère à ton propre sang, à ta propre chair)) pour prendre du recul (c’est ce que tu as dit à qui voulait t’entendre (tu voulais juste oublier)). Et c’est là que tu as entendu les rumeurs ; des histoires à dormir debout concernant la crypte de la ville, des histoires qui (après Édimbourg (on te pardonnera certainement cet émoi)) te font froid dans le dos. Tu n’as jamais vraiment cru en Dieu ou au Paradis ou à l’Enfer. Tu n’as jamais cru qu’en l’absence laissée aux vivants par les morts, en la douleur créée par la perte de l’être aimé. Tu ne t’es jamais vraiment penchée sur de telles réflexions que tu considères philosophiques, tu n’en as jamais eu l’inclinaison ; tu as les pieds sur terre et tu ne supportes guère de remettre en question tes connaissances, d’accepter qu’il y a cette part d’inconnu. Toujours est-il que les rumeurs ont fini par t’atteindre et qu’il y a, depuis, cet étrange malaise. Et ta mère qui s’en amuse (qui te tape sur le système, vraiment (qui ne sait rien)) parce que ce sont sûrement que des délires d’ivrognes (ce sont là ses mots à elle) et qu’il n’y a pas de quoi en faire tout un plat. Et ta mère qui t’agace, quand elle voit tes muscles qui se tendent dès que l’une de tes – trop – nombreuses sœurs a le malheur de raconter une nouvelle histoire. Mais toi tu sais, Wil. Tu sais.

(Alors vient un temps où il faut agir.)
(Tu préfères cela à l’état de lassitude un peu douloureux dans lequel tu t’étais trouvée jusqu’à recevoir quelques mots du Comte.)
(Tu agis, Wil.)

Tu retrouves les Akumas envoyés pour t’aider à percer le mystère du Blue Hell – c’est ainsi que les habitants de la ville ont décidé de nommer l’étrange phénomène – au coeur de la ville. Tu les accueilles dans un silence de plomb (Édimbourg t’a épuisée bien plus que ce que tu veux bien avouer (tu n’as pas la force d’être terriblement autoritaire ou d’être tout simplement terrible)). Il y a d’abord Felipe qui s’exclame bruyamment (un peu trop (tu grimaces)), se plaignant du manque de coopération des habitants. Tu lèves les yeux au ciel, grinçant des dents pour tenter de ravaler les mots piquants qui remontent brusquement le long de ta gorge. Tes efforts sont vains. « Ça se voit que tu n’es pas du coin, Felipe. On ne voit pas beaucoup de touristes à Brodergen, tu leur as probablement fait plus peur que le Blue Hell. » Ton ton claque comme un fouet, ne laisse pas la place à la moindre réponse. Tu es toujours aussi sèche, peut-être même plus que ce que tu serais à l’accoutumée (parce que tu es fatiguée (parce que le souvenir d’Édimbourg pèse encore bien trop lourdement sur tes frêles épaules)). Le sourire sur les lèvres de la machine te débecte, tant et si bien que tu ne peux plus vraiment poser le regard sur lui sans avoir envie de lui arracher les lèvres. Tu te tournes alors vers Edith, qui humme doucement. Et pour une fois, tu te fais patiente et attentive lorsqu’elle prend la parole, qu’elle suggère d’aller voir la crypte directement. Elle parle beaucoup, pour dire une chose aussi simple, songes-tu distraitement. Mais l’idée est là, l’idée te plait.

(Tu es une pâle figure, Wil. Avec des tranchées creusées sous tes yeux, un visage qu’on penserait fait de porcelaine tant il est blanc.)
(Ça change de ta fureur habituelle ; toi qui es d’habitude si animée par la colère et se désir de prendre, prendre, prendre.)
(Et c’est dans un soupir que tu te décides.)

Tu te détaches du trio étrange que vous formez pour partir en direction de la crypte. Tu sais où celle-ci se trouve (l’Église n’est pas si loin du cimetière (celui où Vati est enterré)) et c’est d’un pas aussi lent que là que tu t’y rends. Tu enfonces tes mains dans les poches de ta veste de saison, le regard rivé droit devant toi. « Allons-y, Edith a raison. » déclares-tu sans prendre de détour. Tu avances en tête, ne jetant pas un regard par-dessus ton épaule. De toute façon tu sais que les machines n’ont d’autres choix que de te suivre. Oh, tu as déjà si hâte que votre enquête se termine. Tu espères un peu stupidement qu’il ne s’agira là que des histoires d’ivrognes, comme ta mère te l’a dit. Tu les mènes sûrement à l’Église de la ville, que tu n’as que trop peu fréquenté dans ta jeunesse. Tu te souviens avoir toujours eu de bonnes excuses pour ne pas te rendre aux messes dominicales que ta mère appréciait tant. Moins, maintenant que son mari est mort. Tu pousses les lourdes portes en bois pour entrer dans l’Église. Tu lances un regard rapide à l’intérieur, avant de te tourner vers Edith et Felipe. « Dépêchons-nous, le prêtre n’est pas là, mais il ne devrait pas tarder à revenir. » souffles-tu rapidement, les encourageant vivement à entrer. Tu laisses les portes claquer lourdement derrière vous et tu trottines tout au fond de la large pièce. « Ce serait bien de régler cette affaire en tout discrétion. J’aimerais bien pouvoir revenir chez moi sans craindre qu’on ne m’accuse d’avoir profané les lieux. » Tu poses ta main sur la porte en vieux bois qui doit certainement barrer l’accès à la crypte ; tu pousses, sans grands espoir que celle-ci s’ouvre aussi aisément. Mais il semblerait que la chance soit de votre côté aujourd’hui. La porte s’ouvre silencieusement, les escaliers en pierre descendant jusque sous la terre. Sans réfléchir, tu te précipites presque dans ceux-ci. « Allez … »

usrjoined : 02/02/2020

Blue Hell

Ft. Edith & Wil

Felipe sentait le vent souffler contre lui – le vent frais qui lui arracha un léger frisson – et alors qu'il venait de proposer quelque chose, c'est Édith qui prit la parole ensuite pour proposer une autre façon de faire. Trouver directement la crypte, et aviser après. Sa petite voix n'avait pas porté bien haut, et les yeux émeraudes de l'Akuma se posèrent sur elle. Ils n'avaient jamais beaucoup échangé tous les deux, et Edith était bien plus discrète que lui pour qu'il ait pu toujours la remarquer dans l'un des couloirs de l'Arche ou même dans les autres pièces du repère des Akumas et des Noés. Néanmoins, il savait qu'elle était l'Akuma personnel de l'Amour et trouvait, d'ailleurs, qu'elles se correspondaient plutôt bien. Et si tout deux avaient une idée différente, c'était maintenant à Wil de les départager. L'Espagnol n'aurait d'autres choix que de suivre les indications qu'elle lui donnait, et si dans tous les cas cela permettait de résoudre cette affaire, alors Felipe répondrait à la demande de la familia.

Ça se voit que tu n'es pas du coin, Felipe. On ne voit pas beaucoup de touristes à Brodergen, tu leur as probablement fait plus peur que le Blue Hell. Le torero fronça les sourcils en entendant ces mots et son regard se détourna vers la femme aux cheveux sombres. Il grogna. De quel droit se permettait-elle de lui parler sur ce ton ? Elle était froide, piquante, adoptait une attitude qui ne plaisait pas à Felipe – mais c'était toujours ça quand on lui parlait comme ça, il y avait l'impulsivité qui bouillonnait dans ses veines – alors il ne put s'empêcher de lui répondre. « Hé, me parle pas comme ça ! » souffla t-il avant que Wilma n'accorde son attention vers les propos d'Edith, la mine renfrognée de l'Espagnol se tournant vers la fille aussi discrète que pouvait l'être Dorothea. Son plan semblait plaire davantage à la Noé qui se mit sans attendre en route vers la crypte, le torero n'attendant pas plus longtemps pour se mettre à sa suite.

Son palpitant battait un peu plus vite au fur et à mesure de son avancée vers la crypte. Wil semblait savoir exactement où elle allait et bientôt, il découvrit une Eglise, plutôt jolie et bien entretenue. Mais il n'avait pas le temps de la contempler, ni de s'y attarder davantage. Wil voulait faire vite et Felipe, lui, était curieux de savoir à quoi ressemblait ce Blue Hell. Alors il hocha doucement la tête en entendant les paroles de celle dont il se souvenait encore amèrement de son ton sec, et parcourut le bâtiment religieux d'un pas rapide. Là, au fond de l'Eglise, une porte se dessinait – vieille, usée par le temps, dévorée par l'humidité – et la femme aux cheveux bruns la fit pivoter sur ses gonds. Un escalier étroit et sombre descendait, et Felipe plissa les yeux alors que Wil n'attendit pas pour descendre. Il avait l'impression qu'une lumière luisait faiblement tout en bas. Était-ce là où se trouvait le Blue Hell ? Felipe descendit à son tour, l'adrénaline pulsant toujours plus dans ses veines et finalement, ils arrivèrent tous les trois en bas. Une sorte de passage entouré d'une lumière pâle se dessinait devant eux, attirant les yeux émeraudes de l'Espagnol qui sentit le froid l'agresser un peu plus avec l'humidité ambiante. « Il ne nous reste plus qu'à découvrir ce qui se trouve derrière. » dit-il, avant de s'engouffrer dedans sans peur, sans crainte. Il plongea dans un monde à l'envers, dénué de couleurs, dénué de bruits. Et pourtant, il se retrouvait toujours en bas des escaliers. La sensation était étrange, mais cette rumeur qui était parvenue jusqu'à eux semblait déjà avoir une part de vérité. Il fallait désormais qu'ils sachent qui empêchait à ceux qui s'aventuraient dans ce monde le retour à la vie réelle.

Halloween

usrjoined : 24/08/2019

f e l i p e

« i have buried myself in every place i have ever been »

Le souffle en apesanteur l’excitation qui fourmille sous ton épiderme les louanges de validation décidément Edith tu sens qu'aujourd'hui sera une bonne journée tu ne te laisses pas décourager par les joutes verbales entre Wil et Felipe tu es heureuse qu'ils soient ici avec toi surtout après les terribles évènements

du Volcan d'Edimbourg tu essaies de rejeter d'un revers de la main toutes tes mauvaises pensées non non non Edith ne va donc pas polluer l'air tout juste assez chaud en cette matinée à Brodergen avec

et les craintes et les regrets

et tu continues d'avancer un pas après l'autre les talons qui glissent gracieusement sur le sol en un murmure discret qui résonne sur les pierres et la machine de guerre lézarde entre ses camarades :

— Allons, allons ! Pas la peine de monter sur ses grands chevaux, je crois que l'on risque d'avoir besoin de se serrer les coudes là-dedans... vraiment, vraiment ! C'est un travail d'équipe qui nous attend, je pense... sinon, on ne nous aurait jamais envoyé ici à plusieurs... et c'est pour le mieux, car on ne peut pas rentrer les mains vides ! douce voix qui se veut inflexible et l'index levé en l'air comme pour donner une leçon de sagesse

ou un petit fragment de prudence.

Tu attends un peu en retrait là où est ta place à l'écart des regards et à l'ombre d'une façade tu laisses le devant de la scène et à Wil et à Felipe bien que mon premier soit la personne en tête de file et pousse les deux grandes portes de la crypte hantée ou que sais-je encore et bien qu'iel s'y engouffre sans trop d'hésitation tu ne réussis à faire preuve du même courage tu rates un battement puis deux puis trois

et trois battements suffisent pour te donner le petit coup de pouce nécessaire ta marche se reprend se fondant dans le grincement des gonds de l'entrée et tu pénètres comme tes amis avant toi dans le Blue Hell l'œil un rien effarouché.

❥

Et tes yeux tu ne t'y fieras pas oh ça non Edith tu vois l'apôtre de la Discorde tu fixes un point dans son dos et l'espace d'un instant qui te glisse entre les doigts tu ne le vois plus il a totalement disparu Souvenir volatilisé et

tu presses le pas terriblement inquiète :

— ... uhh, Wil ? Wil..? If it's your idea of a joke, it really is not funny...

Quelques gerbes de mots balancés dans un vain espoir risible un rictus nerveux au coin des lèvres tu enjambes les marches a grandes foulées tu voudrais pouvoir l'agripper à l'aide de tes mains la rattraper et ne jamais la lâcher mais c'est trop tard Edith

c'est trop tard

et tu te retournes désemparée en direction du Prodige ah c'est que tu pourrais utiliser un peu de magie et un rien de génie là tout de suite

et la vision qui se trouble et se dégorge de ses couleurs

et le bruit qui t'entoure qui se transforme en un silence presque bourdonnant

désorientée tu n'es même plus sûre de où tu poses les pieds et de si Felipe entendra la moindre de tes plaintes dans l'antre du Blue Hell mais tu cèdes à la panique les mains qui tremblent légèrement :

— Felipe ? Felipe ! Je crois que... je crois que Wil a disparu, s'est évaporé, je ne sais pas vraiment... ce que je sais, c'est qu'il n'est plus là, ici, avec nous... oh non, Felipe, qu'allons-nous faire ? Je... Je...

(je ne veux pas me retrouver toute seule ici) et tu fermes les yeux les sourcils froncés tu t'imagines loin très loin dans les jardins de l'Arche avec Bonnie et sous mouton et tu pries douce lâche pour que lorsque que tu les réouvres

tu seras là-bas.

Oh but of course : it'll never happen.

usrjoined : 02/02/2020

Blue Hell

Ft. Edith & Wil

Felipe s'était contenté de lâcher un regard agacé à Will suite aux paroles d'Edith – pleines de sagesse et qui, toutefois, ne parvinrent pas à apaiser les émotions tempétueuses du toreador toujours emporté par tout ce qu'il pouvait ressentir – mais ses mots avaient au moins pu mettre fin à un échange animé et la crypte révélée sous leurs yeux les attira un à un. Devant lui, le garçon observait la silhouette du Noé se faufiler vers cette lumière intrigante, puis celle de la douce Edith et ce fut son tour, le jeune homme s'élançant sans peur à travers ce passage qui le plongea dans un autre monde. Ses yeux émeraude se plissèrent légèrement en voyant les couleurs disparaître et un environnement inverse au monde réel se dessiner devant lui. Le Blue Hell. Felipe fronça légèrement les sourcils, observant avec curiosité cet endroit qui ne lui plaisait pas. Le lieu était terne et morose et se retrouver enseveli de nuances de noir et de blanc donnait au Blue Hell un aspect mort, sans aucune vie pour animer celle de l'Espagnol – lui qui aimait tant les couleurs (celles qui lui rappelaient qu'il était encore vivant et que le trépas pouvait attendre).

Quel était donc le phénomène qui avait bien pu plonger les entrailles de cette crypte dans un monde parallèle ? Felipe était absorbé par l'endroit et ses muscles se tendirent d'un coup lorsqu'il entendit la voix d'Edith teintée de panique et de désespoir. Détournant son regard en direction du son, il répondit à l'appel de la jeune femme en criant son nom, avant de s'empresser de la chercher. Il la retrouva rapidement, tombant sur un oiseau triste déboussolé, qui indiquait la disparition de Wil. D'une seconde à l'autre, le Noé s'était évaporé et si Felipe n'avait pas été attiré par la voix d'Edith, sans doute aurait-il pu la perdre à son tour. « Je suis là ! » dit-il en s'avançant à grand pas, s'approchant d'elle, avant de regarder autour d'eux.

Pas d'Apôtre autour. Rien, à part eux deux et ces nuances sobres. « Vale. Edith, écoute moi. Je pense qu'il n'y a qu'en continuant qu'on pourra retrouver Will. Si on est arrivé ensembles ici, il doit pas être bien loin. » dit-il sur un ton confiant – il ne craignait pas le Blue Hell et pensait à tort que la mort ne pouvait pas se présenter à lui une seconde fois et si Will était entré avec eux, alors ils en ressortiraient tous les trois. Est-ce que cela suffirait à rassurer Edith ? Ses yeux émeraude observèrent ces paupières fermées et ces sourcils froncés, ses traits tirés par une panique dévorante. « Plus vite on aura mis fin à tout ce cirque, plus vite on remettra la main dessus, ¿ de acuerdo ? Aller, vamos ! »

Halloween

usrjoined : 24/08/2019

i have buried myself in every place i have ever beenFelipe Felipe Felipe

on pourrait croire que je chante une ôde

à la bravoure

mais il n'en est rien

que des cris d'une enfant perdue dans l'entre-deux monde

et ça sonne comme une mélodie

tu as peur Edith

moi je sais comme tu as peur

pour elle

pour lui

pour eux

et surtout pour toi

tu ne veux pas disparaître

tu ne veux pas qu'il disparaisse

c'est terrible hein

de ne pas savoir

et dans l'absence de Wil qui te retourne le cerveau

tu entends l'orgue qui s'emballe

(l'orgue c'est ton cœur)

et quand tu le retrouves tu t'agrippes à ses bras aussi fort que tu le peux

Felipe tu sais

moi je ne peux pas vivre sans les autres

et les battements de ton palpitant apeuré résonnent dans la crypte

et tu bredouilles :

— Felipe, fais attention, je t'en prie.., tu lui glisses entre deux bouffées d'air : « Wil a disparu.e, ce n'est pas rien. Je ne peux pas te perdre de l'autre côté, toi aussi... on va avancer, on doit avancer, mais attends-moi ; il faut impérativement que l'on ne se sépare pas plus que ça, okay ? On ne peut pas non plus se précipiter les yeux fermés, nous ne connaissons rien des règles de cet endroit... s'il te plait. »

prière innocente

tu sais qu'il a le sang chaud

qu'il est sans-peur et

vaillant chevalier

c'est pour ça que tu n'es pas si innocente

mais bien terriblement terrifiée

à l'idée de se perdre ici

à tout jamais.

❥

Quel est cet endroit

dis-moi

où est-ce que tu vas

mais surtout

là où nous irons

attends-moi.

❥

usrjoined : 02/02/2020

Blue Hell

Ft. Edith

Ces tristes nuances ne plaisaient guère au soldat mécanique, qui se sentait presque oppressé par cet endroit terne et mortifère – lui aimait les couleurs après tout elles étaient signe de vie et d'énergie elles étaient signe de lumière – et s'il ne perdait pas pieds, Edith semblait en proie à une panique qui se lisait sur son visage comme dans un livre ouvert, la jeune femme s'agrippant à Felipe comme s'il pouvait disparaître d'une seconde à l'autre – comme si quelque part ce Blue Hell les guettait dans l'espoir d'en capturer un autre. Ils devaient faire attention – ou plutôt il devait faire attention et ne pas agir de manière imprudente et les mots de l'Akuma résonnèrent dans l'esprit tempétueux du toreador, qui releva à nouveau sa tête vers ce qui se dessinait autour d'eux. Edith disait vrai. Ils ne connaissaient pas les règles de cet endroit, ni ses dangers, et si le cœur à moitié vivant à moitié mécanique de l'Espagnol ne se dépêtrait pas de cette envie d'avancer tête baissée, celui de l'oiseau incitait à la précaution.

Sans doute espérait-elle pouvoir convaincre Felipe de faire barrage à ses émotions, mais le torero n'avait jamais réussi à les dompter – jeune homme soumis à ses colères, ses joies et ses peines – et qui d'autre que lui-même pour contenir toutes ces choses qui constituaient son cœur ? Malgré tout, il hocha la tête, un sourire se hissant sur ses lèvres alors que la chaleur des mains d'Edith se répandait dans ses bras. « N'aie crainte, on ne se perdra pas et on sortira d'ici coûte que coûte. » dit-il avec confiance, en se retirant de l'emprise d'Edith pour lui saisir le bout des doigts – comme une invitation à lui prendre la main. « Tiens moi la main, et ne la lâche pas, senora. »

Et refermant ses doigts autour de sa prise, Felipe abaissa son attention vers le sol, ce monde inversé semblant s'étendre indéfiniment devant, derrière et tout autour de leurs silhouettes égarées. Il se mit à avancer, son visage se redressant pour observer devant lui. S'il avait été seul, sans doute aurait-il agi avec toujours plus d'imprudence, lui qui ne fléchissait ni face à l'inconnu, ni face aux dangers qu'il rencontrait – toujours convaincu qu'il ne mourrait pas une seconde fois – mais les mots du sage oiseau se répétaient dans son encéphale et Felipe se stoppa soudain, ses mirettes rencontrant celles de l'Akuma. « Si tu as quelque chose sur toi pour qu'on puisse retrouver nos pas, ahora o nunca. » C'était le moment ou jamais pour leur assurer de ne pas se perdre ici, et si Felipe ne s'en inquiétait pas plus que ça, persuadé qu'en mettant fin à ce phénomène ils se retrouveraient hors de ce triste monde, Edith, elle, pourrait peut-être se dégager de ces peurs suffocantes.

Halloween

usrjoined : 24/08/2019

i have buried myself in every place i have ever beenEt dans la sérénité d'un monde indifférent presque tranquille et impassible un peu sourd et indolent le souffle en apesanteur le corps en suspension tu ne sais plus vraiment

ataraxie

en noir et blanc

trou de ver qui a avalé Wil tout cru

comme un grand méchant loup

prends garde !

car le prochain amuse-gueule

ce sera sûrement vous

tu sais que Felipe se veut vaillant et qu'il y croit vraiment

— Even if you say so.., Wil disappeared all the same ; mais ça tu n'as pas le courage de le réitérer (tu préfèrerais oublier) « ... okay, okay, you're right ».

tu cèdes Edith

tu cèdes parce que tu te demandes quand est-ce qu'un tel événement se reproduira

pas de sitôt crois-moi

et pourtant malgré ce monde décousu renversé sans fin ni loi c'est que ça sonne bien à tes oreilles

tu le lis sur les lèvres

« señora »

bon on a qu'à dire que pour une fois j'y crois

allez

on a qu'à dire que pour une fois

juste une fois

c'est vrai

que vous ne vous êtes pas jetés les yeux fermés

dans un pétrin sans nom

que vous en ressortirez

vivants

tu laisses ta main se fourrer dans la sienne un peu timidement tes doigts coulent entre les siens comme des sables mouvants gourmands et dangereux un peu pernicieux mais si doux en même temps

tu la saisis fermement tu ne veux pas la laisser filer non ça jamais maintenant que tu l'as tu ne la lâcheras pas

et tu te fais Petit Poucet puisque c'est ce qu'il t'a demandé tu réfléchis un instant pas trop longtemps il n'y en a pas (de temps) et tu décroches une de tes boucles d'oreille tu la regardes trôner dans la paume de ta main gauche tu te dis que ce n'est pas grave tu en possèdes bien d'autres

peut-être que ça fera un bon marqueur un petit caillou efficace semé sur le chemin de la discorde qu'après tout on ne le saura jamais avant d'avoir essayé

— Will this do, i wonder...

tu la laisses tomber sur le sol si de sol l'on peut parler en un cliquetis discret presque tendre tu l'observes briller un peu tu te dis qu'elle était jolie et que il t'en reste une seconde à déposer une fois que vous aurez un peu plus avancé oui c'est peut-être une bonne idée ça te rassure en tout cas tu espères avoir la chance de la retrouver

tu secoues la tête un peu trop placidement tu examines Felipe à tes côtés tu imagines qu'il est un peu plus calme ça y est un peu moins fougueux un peu plus mesuré un peu moins sang-chaud oui

un peu

c'est tout ce que tu demandes

même si tu sais que c'est déjà beaucoup

— Well, shall we go, then... deeper ?

❥

C. V.

B. O’C.

C. A.

E. K.

D. R.

E. L.

Fin d'un XIXème siècle futuriste...

Notre Poulain...

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