Un sourire aux lèvres, il avance dans les couloirs de la Congrégation, saluant joyeusement ceux qui croisent son chemin. Un hochement de tête, un clin d’œil ou un simple mouvement de main, le grand intendant n’ignore personne, s’arrêtant même pour bavasser avec certains et prendre les dernières nouvelles — oh, on ne doute pas que sa secrétaire appréciera le geste (et son retard (ou plutôt son absence injustifiée (sa disparition mystérieuse (un bonheur sans nom)))).
Plusieurs semaines sont passées depuis l’Écosse et les blessures ont finalement pu se refermer. Ce fut difficile mais l’ordre noir a su apprendre de ses erreurs, mettant tout en œuvre pour que l’après Bermudes ne se reproduise pas une nouvelle fois. Soutien psychologiques, missions mieux réparties, temps de repos imposés et tant d’autres solutions encore, adaptées autant que faire se peut à leurs soldats. S’ils doivent sauver le monde et répondre à chacune des attaques du Comte, l’Ordre ne pouvaient pour autant se permettre de nouvelles trahisons en ses rangs.
Alors les choses se sont améliorées, même si tout n’est pas encore parfait. Les hommes continuent de tomber, les batailles ne sont toutes remportées ; mais ils se donnent du mal et, surtout, ils le font ensembles. Tous se serrent les coudes et restent vigilants: le moindre signe est relevé — parfois surinterprété — et alors les dirigeants répondent présents.
La Congrégation n’a jamais été aussi saine, aussi soudée, aussi à l’écoute des siens. Les visages sont plus détendus, souriants et de nouvelles idées et solutions sont trouvées chaque jours pour aider à remporter cette guerre. Les entraînements se font avec plus d’ardeur que jamais, les renseignements sont plus précis. L’Ordre Noir reprend des forces, regagne en fierté et en assurance et tous sont confiants : ils ne tarderont pas à gagner cette Guerre.
Alors oui, l’espoir est revenu, les sourires sont de retour et le Grand Intendant lui-même s’égare dans les couloirs pour observer cette joie retrouvée.
Personne n’aurait pu se douter de ce qui allait arriver.