Que disait on des héros ?
Qu’ils surgissaient du néant pour sauver les hommes et les femmes.
Êtres à moitié divin, liés à leur destin qu’importe leur volonté.
Ils étaient là, attendant qu’on leur fasse signe, attendant des ordres comme s’ils avaient été près pour cela depuis leur naissance. Ils étaient là, comptant les secondes qui s’écoulent, chacune d’elle étant un nouveau coup porté, une nouvelle âme à tomber. Ils étaient là, s’impatientant de ne pouvoir aider, s’impatientant d’être ainsi là, à attendre. Ils étaient là et ne pouvaient rien faire d’autre que cela, être.
Jusqu’à ce que la porte s’ouvre, jusqu’à ce que les ordres soient donnés. Des sourires et des grimaces, des froncements et des soupirs, des articulations qui craquent et des dents qui crissent ; chacun d’eux avait sa propre mimique, chacun d’eux avec son propre masque. Ils étaient libres, enfin, de faire ce pourquoi ils avaient été imaginés — statues de glaise devenues humaines (créatures montées de toute pièce). Et alors le silence, pourtant fait d’or, s’était transformé en plomb.
Jusqu’à ce que la porte s’ouvre, à nouveau. Pas la leur, l’autre. Celle qui donnait sur les enfers et les âmes damnées, hurlant et luttant contre les monstres et l’hydre mécanique — coupez l’une de ses têtes, deux repousseront, plus voraces encore que les précédentes. Et eux, ils étaient là, face à l’immensité (d’un monde) de l’horreur (et de sa fin proche, donc), statues inachevées et incertaines.
Statues mouvantes, statues divines, qui ne tardent à attaquer. Les gestes sont harmonisés, chorégraphiés. Chaque rouage est à sa place, chaque arme connaît son rôle dans cette histoire. La lueur bleu — cette même lueur bleue, si reconnaissable, qui envahit déjà le champ de bataille — apparaît alors au cœur de la glaise et les premiers mots sont lancés, les premières hydres se mettent à tomber.
Une, cependant, tient toujours debout. Une hydre — ou est-ce un titan (créature gigantesque qui mangeait ses enfants (monstre gargantuesque qui protège maintenant les Descendants)) — dont ils ne tardent à couper la tête, en un coup assourdissant, avant de reprendre leur avancée.
Que disait on des héros ?
Et que dira t’on d’eux.