D.gray'man HEART - Le Réveil du Coeur
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D.Gray-Man Heart
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08.04.2024
Intrigue — L'Intrigue IX se profile à l'horizon ! Veillez à être à jour dans vos inscriptions, FP, FT et compagnie si vous souhaitez prendre par à cette nouvelle aventure super chillax !
07.04.2024
Recensement — C'est l'heure du ménage de printemps ! L'occasion de dorloter vos personnages en les gardant à vos côtés ou de les virer à coup de botte dans le derrière... Pour peut-être laisser la place à de nouveaux protagonistes à traumatiser ! par ici !
28.03.2023
Dix ans déjà ! — Si Heart existe depuis si longtemps, c'est avant tout grâce à vous. Pour fêter les (plus de) 10 ans, la team vous offre une refonte totale du forum ! Nouveau skin, nouvelles fonctionnalités, nouvelles intrigues et bien plus au programme par ici ! MERCI ! ♥
28.03.2023
Il est enfin là ! — Le générateur de combats promis depuis si longtemps est enfin disponible ! Oserez vous remettre votre destin au hasard ? Cliquez ici !
28.03.2023
Ils sont de retour ! — Les PPs bien-sûr ! Laissez-vous tenter par des personnages aussi divers qu'originaux. Vous connaissez le chemin, c'est par ici !
28.03.2023
Nouvelles quêtes ! — Vous voulez partir à l'aventure ? Résoudre des mystères ? Risquer votre vie ? Les nouvelles quêtes sont faites pour vous, et ça se passe ici !
28.03.2023
Bribes d'Aléas — Vous vous demandez ce que deviennent les choses après les intrigues ? Vous trouverez toutes vos réponses ici !
La team !
...besoin d'aide ?

C. V.

B. O’C.

C. A.

E. K.

D. R.

E. L.

Fin d'un XIXème siècle futuriste...

Le monde vit des heures sombres. Peuplé d'Akumas, machines meurtrières créées par le Comte Millénaire, l'Humanité touche à sa fin. C'est là qu'entrent en scène les Exorcistes : combattant au service du Vatican, ils se dressent sur la route du Comte et du Clan Noé dans le but de ramener la Paix dans le monde grâce à l'Innocence, une arme céleste. Cette Guerre Sainte est tenue secrète aux yeux du Monde : pour la comprendre, il faut prendre part au combat... Lire le contexte complet
Les annonces & co.
Fragments du passé
Une mystérieuse lumière est brièvement apparue dans le désert d'Atacama.
Mirage d'un Miracle
Intrigue IX
Recensement de Printemps
Pensez à vous recenser ici avant le 22 avril ! /
Clôture des FTs
Du nouveau se prépare, si vous voulez vivre l'aventure, pensez à faire valider vos FTs avant le 22 avril ! /
Les PPs à l'honneur !

Kanda YuuMaréchal
Exorciste et Maréchal, Yuu Kanda est de retour dans les rangs de la Congrégation. exorciste de seconde génération, son passé est trouble et nul ne peut prédire son avenir.

Tyki MikkDescendant de Noé
Souvenir du Plaisir de Noé, il est le Troisième Apôtre du Clan Noé. Il s'est auparavant livré à une terrible bataille contre les exorcistes. Reprendra-t-il part à la bataille ?

Archibald GuillemetExorciste
Orateur né qui parle trop pour son propre bien. Utopiste et pacifique. Idées controversées qui lui ont valu les foudres de Central, et une mémoire modifiée et effacée.

AtemCivil
Ancien mercenaire et espion, il fait partie d'une troupe d'artistes. Pour protéger ses amis et sa troupe, Atem a tourné le dos à la Guerre Sainte. Mais elle pourrait le rattraper.

Dolores GarcíaDisciple de Néah
Fervente religieuse qui a grandi dans un foyer très croyant, Dolores rêve d'un monde en paix. Elle rejoint les Disciples de Néah dans l'objectif de travailler pour son idéal.

Nunes MaseAkuma
Ancienne boule de colère et de violence, Mase est désormais une machine de guerre solitaire et réservée. Il a tissé des liens très forts avec l'Apôtre du Savoir.

Jax « Asahi » HarrisPacificateur
Vagabond qui ne reste jamais bien longtemps au même endroit, Jax est un informateur pour les Pacificateurs, ainsi qu'un ancien Noé désormais exorcisé.

Ahyoka VannDescendant de Noé
Douce poupée de porcelaine aux yeux constamment perdus, renaissance de l'Oublie, princesse du sommeil éternelle aux liens perdus entre les notes d'Orphée.

Rumeurs...
et faits divers...
Tempête de Sable. —Dans le Sahara, une importante tempête de sable fait rage depuis plusieurs jours. Les locaux sur place sont cloitrés chez eux et certains parlent déjà de colère divine. La Mort du Prince. —Depuis le dernier affrontement sanglant qui a eu lieu dans l'Arche, les Noés semblent se faire plus discrets. Presque calmes. L'Arche ayant été détruite, une étrange rumeur commence à circuler dans les couloirs. Et si le Comte Millénaire avait péri dans l'attaque. Et si c'est bien le cas, pourquoi la guerre n'est pas stoppée ? Idéalistes Perdus. —Si jusqu'ici Central n'avait pas fait des traîtres sa priorité, ses plans paraissent avoir changé. La traque des exorcistes en fuite prend de l'ampleur, d'important moyens sont déployés. Au vu des derniers combats, Célania Vaillant semble être sa cible principale. Rayé à l'Encre. —Lavi Bookman Junior a fuit la Congrégation. Il est maintenant considéré comme un traître et semble faire parti du groupe des pacificateurs. Aurait-il abandonné ses devoirs de Bookmen ? Jeune Maréchale. —Auparavant en apprentissage, la jeune Maréchale Destiny Richards voit son unité se remplir doucement. Beaucoup se questionne sur sa légitimité au vu de son jeune âge. Une paraît plus tenace que les autres : est-elle assez mature pour tenir son unité, compte tenu des derniers affrontements et des désertions. L'Amour et le Printemps. —Dans les couloirs de la Congrégation, il y a une rumeur qui circule en gloussement. L'on dit que Sevket Dečkih et Persephone Athanasis seraient plus proches qu'ils ne devraient l'être. Y a-t-il de l'amour dans l'air ? Liens étroits. —Auparavant discret, ça ne semble plus vraiment être un secret. Central renforce ses liens avec la Congrégation. Dans les couloirs, beaucoup sont maintenant obligés de se côtoyer, donnant presque l'impression d'être surveillé. Des tentions pourraient-elles éclater ? Vatican't. —De nombreux civils ont perdu la vie dans une mystérieuse explosion, d'origine inconnue, qui a entièrement soufflé le Vatican ainsi que les quartiers environnants. Les mots sur les pages. —Des bruits commencent à se propager sur ce mystérieux groupe hors du temps, les Bookmens. Certains les disent étrangement plus présents ces derniers temps, moins discrets, alors qu'ils semblaient presque ne pas exister jusqu'ici. L'étendu d'un Empire. —Les attaques d'Akumas et les disparitions inexpliquées de traqueurs semblent survenir de plus en plus fréquemment en Pologne. La Congrégation craint que le pays ne soit en train de tomber entre les mains du Comte et de ses alliés. L'envolée d'un Corbeau. —Une semi-Akuma prénommée Madalia Cuervo aurait disparu après l'attaque de la Congrégation. Cependant, les recherches n'ont permis de trouver aucun corps sur le champ de bataille. Les recherches ont été interrompues après plusieurs semaines d'enquêtes. Bateau Fantôme. —A New York, on raconte qu'un bateau aurait été plusieurs fois aperçu, passant devant les côtes, vers minuit. Du style de la Renaissance, on raconte qu'il s'agit d'un bateau fantôme d'explorateurs qui errerait, n'ayant jamais pu atteindre les côtes américaines. Complot Mondial. —Des destructions ainsi que des phénomènes étranges semblent se tenir partout dans le monde sans schéma précis. Petit à petit, des foules paraissent se rassembler pour essayer de comprendre ce qu'il se passe. Chasse au Trésor. —Une lumière dans un désert au fin fond du monde semble avoir été aperçu. De bouches à oreilles, la rumeur se perd et se transforme mais on raconte qu'elle serait source d'un grand trésors.

Notre Poulain...

Les Chroniques d'Elysia Après des siècles de guerre et de désolation, un climat de paix s'installe sur le Continent Blanc. Les habitants apprennent à panser leurs blessures et à cohabiter ensemble.
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Amor vincit omnia ; {Cyclamën} Empty Amor vincit omnia ; {Cyclamën}

Ven 1 Jan - 3:37
Bonnie R. O'Cahan
rang : La bergère
phrase :
« And all I loved ;
I loved alone. »
pjlinks :

FP

Amor vincit omnia ; {Cyclamën} 60x60

FP

Amor vincit omnia ; {Cyclamën} 60x60

FP

Amor vincit omnia ; {Cyclamën} 60x60
pjdialog : Bonnie compte les étoiles en palevioletred.
icon2 : Amor vincit omnia ; {Cyclamën} 300x140
aliaspj : Amorem
pjpersonality : Volcan endormi depuis 7000 ans qui se réveille enfin — l’Amour de Noé est désormais pleinement réincarné.
pjage : memora
usralias : sarabi
usrage : 00
usrbday : dd/mm
comptes :
rppoints :

Rang B

2850 ptsRang A dans 4 conditions.
parcoursrp :
{ R P S . D A N S . L' O R D R E .
C H R O N O L O G I Q U E }

Arche ; Feilen {3}

Arche ; Cyclamën A. {12}
Angleterre ; Jodie D. {2}
Autriche ; Leander K. {5}
Intrigue Chap. II ; Côté Noés {3}
RP épistolaire ; Nína S. {1}
Kenya ; 5 Noés ; 2 Akumas {2}

† Mort †

OS Scénario ; Résurrection {1}
Norvège ; Cyclamën A. {8}
Himalaya ; Edith L. {2}
Arche ; Lena F. {9}
Arche ; Aloïs L. {9}
× Intrigue Chap. IV bis ; Côté Noé {4}
Intrigue Chap. IV ter ; Côté Noé {1}
France ; Nora L. {8}
France ; Célania V. et Emy B. {4}
France ; Liam L. {2}
Allemagne ; Sheryl K. {1}
France ; Ophelia I. {4}


× Allemagne ; Laoghaire L. {4}

∞ Amnésie ∞

OS Scénario ; Battlefield {1}
OS Scénario ; Valley Of the Dolls {1}
OS Scénario ; Truce {1}
Allemagne ; Rhian L. {8}
Angleterre ; Angus M. {5}
Angleterre ; Autonoé S. {2}
Angleterre ; Cyclamën A. {14}
Angleterre ; Destiny R. {9}
Allemagne ; Lily P. {4}
France ; Célania V. {12}
Allemagne ; B. Wilma H. {6}
Intrigue Chap. VI ; Côté Noé {2}
× Intrigue Chap. VI bis ; Côté Noé {5}
× Intrigue Chap. VI ter ; Côté Noé {4}
× Arctique ; Célania V. et Cyclamën A. {8}
× Écosse ; Ayden H. {2}
Angleterre ; Angus M. et Xuan M. {1}
OS Scénario ; Lost soul {1}
OS Scénario ; Coming home {1}
Danemark ; Cél, Gwen et Nora {3}
Arche ; Cassidy D. {3}
Russie ; Lavi B. {3}
France ; Elijah N. {1}
Arche ; Lena F. {3}
Arche ; Lily P., Cyclamën A., Wil H. et Addie von R. {2}
Norvège ; Klok {7}
Norvège ; Cyclamën A. {1}
Arche ; Siobhán H. {1}
× Angleterre ; Saphira H. {3}
× Japon ; Cloud N. {2}
Arche ; Adelheid von R. et Ada van E. {1}
× France ; 3 Exo ; 2 Noé {3}
OS Scénario ; never had a chance to be soft {1}
× Allemagne ; Rhian L. {6}
× Intrigue Chap. VII ; Côté Central {8}
× Intrigue Chap. VII p. IV ; Vatican {6}
____________

OS Event {1}
OS Event Noël {1}
Event Halloween P1 {2}
Event Halloween P2 {3}
status : Available 00/0
usrjoined : 10/07/2014
Messages : 616
Apôtre de Noé

Bonnie R. O'Cahan
Depuis combien de temps était-elle enfermée ? Elle ne le savait pas. Ne le savait plus. Elle avait perdu notion de tout, notion des autres, notion d'elle-même. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle souffrait ; et qu'elle avait besoin de temps. Pour se reconstruire. Littéralement : Traümo n'avait pas manqué son cœur, lorsqu'il avait poignardé son hôte. Heureusement, grâce à son don naturel ; Amorem était parvenue à s'en sortir — plus ou moins. Ça lui avait prit du temps. Et elle n'était plus vraiment la même, depuis. Elle ne savait même plus vraiment qui elle était : elle se suffisait à elle-même mais paradoxalement ; la présence de son hôte lui manquait. Paradoxalement, elle se sentait vulnérable, sans Bonnie. Sans elle, sans sa bergère ; Amorem était à la merci de tout le monde. C'était une chose que l'Amour ne pouvait pas se permettre, ça : être vu de tout le monde. Elle devait pouvoir surprendre, s'immiscer sournoisement dans le cœur, frapper dans le dos, dans le noir : l'Amour se permettait tous les coups bas. Surtout les coups bas.

Alors elle était rentrée chez elle, une fois qu'elle eut suffisamment de force pour se lever. Bonnie n'était pas morte non, c'était bien son corps qui se mouvait. Mais son cœur, le cœur humain, ne battait plus. Sa tête ne pensait plus. Ses yeux ne voyaient plus : Amorem avait dévoré l'âme de l'irlandaise. A moins que ce ne soit Traümo. Elle ne savait pas. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle avait toujours besoin de temps. Pour guérir. Pour se réveiller complètement. Retrouver les sensations dans son corps, retrouver ses pouvoirs. Et, elle l'espérait ; retrouver Bonnie. Peut-être qu'elle n'était pas tout à fait morte, peut-être était-elle simplement endormie. Elle n'était pas immortelle elle. Elle avait sans doute besoin d'un peu plus de temps pour revenir d'entre les morts.

Elle attendait. Étendue dans sa chambre, quelque part dans l'Arche ; elle attendait. Elle n'avait rien avalé depuis des jours — ou peut-être simplement des heures, ou même carrément des mois. Elle en venait toujours à la même chose : elle ne savait plus. Elle ne savait plus grand chose, Amorem. Son nom. Celui de son hôte. L'Irlande. Le métal. Le froid. Le sang. La Mort. Traümo. Et c'était à peu près tout. Bonnie avait sans doute plus de souvenirs, elle. Mais elle ne voulait pas revenir pour les partager avec elle. Elle ne voulait pas revenir. Elle ne revenait pas.

Dieu que c'était long, d'attendre. De ne plus être mort. Mais pas tout à fait vivant non plus.

Rien ne la tirait de sa léthargie. Ni le froid, ni la faim, ni la soif. Pas même l'appel de ses frères et de ses sœurs, ni le mal qui semblait tous les ronger en ce moment. Elle y était indifférente. Plus rien ne la touchait. L'Amour n'aimait plus.

Jusqu'à cette fameuse nuit.

Un souffle. Un murmure. Ou peut-être bien un cri, une déchirure. Quelque chose qui l'appelait. Quelqu'un.

Elle l'avait sentie, au plus profond de son âme. Une vive brûlure, des hurlements qui lui déchiraient les entrailles, des lamentations qui tournaient en boucle dans sa tête. C'était insupportable, intenable. Elle qui ne ressentait plus rien depuis son retour ; elle n'était plus que douleur et agonie. Oui, c'est ça : elle avait l'impression de mourir à nouveau, et se serait jetée dans les bras de la Mort sans hésiter si c'était la seule façon de faire taire cet appel qui résonnait violemment avec tout son être. Ça lui faisait mal. Du bien aussi : de se sentir vivante.

Les larmes coulaient abondamment sur ses joues. Des larmes noires, des larmes d'Amour. Des larmes qui chassaient la mort de son cœur, des larmes qui le purifiaient. Des larmes qui la poussèrent finalement à se lever, pour la première fois depuis longtemps. Il lui fallut du temps pour retrouver les sensations dans ses jambes, dans ses bras, et finalement dans tout son corps. Elle resta de nombreuses minutes immobile, le regard vide ; debout au milieu de sa chambre qui lui paraissait si grande. Trop grande. Elle n'avait aucun coin d'ombre, aucune cachette ; nulle-part où se réfugier.

Elle se mit à marcher. Doucement d'abord, un pied devant l'autre, prudemment. Le visage noyé de larmes. Elle avançait lentement, presque mécaniquement ; le regard droit devant elle, en direction de la porte qu'elle craignait déjà d'ouvrir. Mais qu'elle avait tant besoin de franchir : pour faire taire ces cris dans la tête, pour refermer la plaie de ses entrailles, pour faire cesser cette brûlure qui la rongeait de l'intérieur.

Et pour le voir, lui. Le retrouver.

Amorem se laissait guider par ses pas, par son cœur. Elle ne savait pas où elle devait se rendre, alors que tout son être le lui hurlait. Elle s'y rendait parce qu'elle devait s'y rendre. Elle n'avait pas le choix, c'était vital. Elle ne savait pas pourquoi, elle ne savait pas comment, mais ça ne faisait aucun doute pour elle : là-bas, — peu importe ce que « là-bas » désignait — c'était sa vie qui se jouait, à nouveau. Elle se sentait mourir, là-bas. Elle le sentait mourir, aussi. Surtout lui.

L'Arche était vide. Déserte. Elle avait l'impression de déambuler dans une ville fantôme. Ou peut-être qu'ils étaient tous là, et qu'elle refusait simplement de les voir ; obsédée par l'unique vision qui s'imposait à son esprit : lui, encore lui. Toujours lui. Presque vivant. Presque mort. En sursit : allait-il bientôt mourir, ou bientôt revivre ? Le verre était-il à moitié plein, ou à moitié vide ? Elle seule avait la réponse. Elle avait même plus que ça : elle avait le choix.

J'ai gagné, pensa t-elle.
J'ai perdu aussi.


Amorem poussa la porte du portail. Le froid la prit brusquement à la gorge ; et c'est là qu'elle s'en rendit compte : elle n'avait même pas quitté sa robe mortuaire. La robe dans laquelle sa famille — non, celle de Bonnie — avait si soigneusement enveloppé son corps. Vêtue comme une morte ; elle avançait tout droit dans un lieu qu'elle ne connaissait pas, qu'elle n'avait pas reconnu. Peut-être même jamais connu. De toute façon, pour ce qui lui restait à présent de mémoire ; la nuance était ridicule. Tout redevenait une première fois. Sauf la Mort. Ça, elle s'en souvenait parfaitement. De la lame froide qui s'enfonçait dans son cœur, des larmes de Goro sur ses joues, de ses lèvres abîmées sur son front. Elle frissonnait. C'était étrange d'y repenser : il avait voulu tuer l'Amour, la tuer elle ; et pourtant son geste, jusqu'à la dernière seconde, était emprunt de ce sentiment qu'il cherchait à détruire. De tendresse. De douceur. Ça n'avait pas été douloureux — pas beaucoup, en tout cas. Pas autant qu'elle avait pu l'imaginer. Pas autant qu'elle l'avait redouté. Et elle lui avait pardonné — non, Bonnie lui avait pardonné. Cette pauvre bergère, qui aimait tant les autres qu'elle oubliait de s'aimer.

L'odeur du sang la tira de ses pensées. Il flottait dans l'air matinal une odeur de sang et de mort, portée la brume ; si basse et si épaisse qu'elle semblait avoir été descendue par l'aube pour couvrir les défunts. Un linceul qui ne la trompait pas : elle le vit, là, étendu — écrasé — sur le sol ; immobile. Non loin d'un autre corps, baignant tous les deux dans une si grande mare de sang qu'elle se demanda combien de personnes étaient mortes ici. Combien vivaient encore.

Et lui alors, est-ce qu'il vivait encore ?

Elle avança vers lui, lentement. Au fur et à mesure qu'elle approchait, les cris cessaient dans sa tête. La brûlure était moins vive. Ou peut-être qu'elle s'était simplement habitué au bruit et à la douleur, elle ne savait pas. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'il était là, devant elle ; et qu'il avait besoin d'elle. Qu'elle avait besoin de lui. Qu'ils avaient besoin l'un de l'autre ; en dépit de tout ce qu'ils s'évertuaient à se faire croire. A croire.

« Idiot. » siffla t-elle.

Elle s'assit près de lui, sans un bruit. Puis, doucement ; hissa le corps lourd du garçon sur ses genoux. Elle sentait quelque chose battre au creux de sa poitrine. Quelque chose qui n'était pas un cœur ; en tout cas pas le sien. Pas le sien non, puisque le sien, il était là, quelques mètres plus loin, reluisant encore de la détestable lumière verdâtre de l'Innocence. C'était donc ça : il avait été vaincu. Ça ne la surprenait pas tant que ça, à vrai dire. Il n'avait jamais vraiment été un bon combattant. Ni un combattant tout court, d'ailleurs. Il avait déjà tant de peine à être lui qu'il lui paraissait impossible qu'il puisse être autre chose. Autre chose qu'un Regret.

Elle cala doucement sa tête contre son ventre, et l'entoura de ses bras comme pour le protéger. Était-ce vraiment ce qu'elle cherchait à faire ? Elle n'en savait rien. Elle faisait ce qu'elle devait faire, sans qu'elle ait l'impression que ses actes ne résultent d'un quelconque choix. Elle était là parce qu'elle devait l'être. Auprès de lui parce que c'était sa place. Elle ne l'avait pas décidé : le destin l'avait fait pour elle depuis plus de huit mille ans.

« Idiot. » répéta t-elle. « Regarde toi... » déplora t-elle. « Trop lâche pour vivre. Et maintenant ? Trop lâche pour mourir aussi. » Elle marqua une pause, incertaine quant à l'identité de celui à qui elle s'adressait. Feilen ? Cyclamën ? Ou bien elle ? Les prénoms lui revenaient naturellement, sans qu'elle ait à s'en souvenir. Comme s'ils faisaient partie d'elle. « Il va pourtant falloir que tu choisisses, andouille. » Elle hésita un moment, puis reprit. « Je peux soigner un bras. Refermer une blessure. Mais... Je ne peux pas ramener à la vie... » Alors, s'il te plait, ne meurs pas. Les mêmes mots qu'autrefois passaient ses lèvres. « Regarde toi... » fit-elle à nouveau. « Regarde moi... » ajouta t-elle tristement. « Ça n'a pas de sens, tout ça. » Il avait prononcé les mêmes mots, quelques mois plutôt. « Nonsense. » Était-ce elle qui parlait, ou sa mémoire ? Sans doute un peu des deux. « Regarde-nous. » Un sourire, désabusé. Cynique. Moqueur. Elle se moquait de lui, et d'elle aussi. Surtout d'elle. L'Amoureuse. « De quoi on a l'air, hein ? Dis-le moi... »

Ses cheveux se mirent à briller. Tombant sur le corps du blessé, et tout autour de lui ; l'enveloppant d'une lumière salvatrice. Une lumière qui le sauvait lui. Mais qui prenait toute son énergie, à elle. Qui prenait un peu de sa vie aussi. Peut-être bien qu'il lui faudrait le peu de vie qu'il lui restait pour le sauver. Peut-être qu'elle y laisserait la sienne ; elle ne savait pas. L'idée lui arracha un sourire. Elle ne pourrait plus se moquer de lui, désormais. Pas après ce qu'elle était en train de faire. Ni après ce qu'elle s'apprêtait à faire.

J'ai perdu, pensa t-elle.
J'ai gagné aussi.


Lentement, presque religieusement ; elle se cambra pour pencher son visage au dessus de celui du norvégien, tandis que sa chevelure brillait toujours d'Or au milieu de l'aube argentée. Dangereusement, elle s'approchait de lui ; réduisant cette distance qui séparait encore leurs souffles. Souffle qu'elle sentait à présent sur sa peau, qu'elle savoura un instant, les yeux clos : un souffle chaud, un souffle de vie. Puis, trouvant dans sa résurrection le courage qu'il avait manqué à Bonnie ; elle posa doucement ses lèvres contre leurs jumelles. Elles avaient le goût métallique du sang, et celui salé des larmes. Mais aussi, et surtout ; le goût amer des regrets.

« Il faut choisir, Feilen. » murmura t-elle alors. « La vie, ou la mort. » Elle marqua une pause. « La mort... ou l'amour. » Il faut accepter de perdre. Elle prit une grande inspiration, à bout de force. « Il faut choisir vite... Je n'ai plus beaucoup d'énergie... » prévint-elle. Elle sourit à l'idée de s'évanouir, car sa disparition signifiait une chose, qu'elle attendait depuis si longtemps : « Bonnie.. sera... bientôt de retour... »

Elle sentait ses forces la quitter ; au même moment que sa mémoire lui revenait.  

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Ven 1 Jan - 22:50
Cyclamën Animae
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FP

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Amor vincit omnia ; {Cyclamën} Qacw

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Amor vincit omnia ; {Cyclamën} O513
pjdialog : feilen se condense en lightslategray
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aliaspj : Feilen
pjpersonality : the consequence of imagination's fear
the million of what if I
between your ears
the feelings of regret
and now I'm running to forget
but know, the consequence of imagination is always fear.
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usralias : petit lu
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comptes :
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1490 ptsRang B dans 10 pts et 4 conditions
parcoursrp : • Topic nameIrene 15
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status : Available 00/0
usrjoined : 14/02/2014
Messages : 434
Apôtre de Noé

Cyclamën Animae


˻ Lux ˺

Feat —  Bonnie O’Cahan

  Depuis combien de temps flottait-il ? Car il flottait. Indéniablement, il flottait. Poussière ou vide, carcasse épuisée ou absence, il flottait dans un genre de rien… Parfois lui semblait-il entendre un bruit, vaguement — une impression. Dans ce silence des origines, il était comme un noyé : il entendait les murmures d’une autre réalité qu’il ne réussissait plus à rejoindre, et il coulait, coulait, coulait…  Parfois lui semblait-il, il entrevoyait des formes et des couleurs — des émotions même. Mais il était comme le peintre autiste qui l’avait toujours été de son vivant, artiste condamné à observer, mais à ne jamais prendre part à son œuvre. Depuis combien de temps oui ? Il ne se souvenait pas, alors il tentait de le faire passer plus vite, ce temps : il tendait les mains, et alors il essayait de toucher ces couleurs, de toucher ces bruits, de toucher ces formes. Parfois lui semblait-il sentir le contact d’une peau étrangère contre la sienne — mais l’impression s’estompait bien vite, trop vite. Et alors il était seul, tellement seul — et il avait froid. Et alors, Cyclamën, seul, effrayé et flottant dans le rien, se roulait en boule. Et il attendait. Il attendait, il pensait, il rêvait. Et plus, il rêvait, et plus il flottait, et plus il s’éloignait ; de la réalité, de son corps, de son cœur, et de celle qui tentait de le sauver. Sans discontinuer, dans une grande étendue, vide de toute lumière ou ombre ou bruit ou émotion, il s’éloignait : il sombrait. Et alors le petit libraire serrait plus fort ses genoux contre sa poitrine, et sombrait, sombrait — dans l’oubli.

  Fatigué, Feilen contemplait son humain disparaître, ainsi que sa propre déchéance. Il avait espéré oui, l’espace d’un moment… Voilà qui était ironique. Le Regret espérant — pathétique même. Maintenant, il se laisser — lui aussi — vogue en une ruine dérivante. Il ne menait plus le bateau : le texte douloureux à côté de son réceptacle-corps-mourant marquait d’ailleurs le fait d’un minuteur ironique qui arrivait justement à sa fin. L’encre, le sang, et la brume se mélangeaient autour du Souvenir, et des images apparaissaient au-devant du regard du Regret ; en boucle. En boucle en boucle en boucle des images des odeurs du sang le bruit des os quand le Regret l’encre les griffes qui ont déchiré les os le bruit des os l’odeur de la mort de Jean Jean cadavre joli cadavre près de moi une pompe (odeur de sang métallique doré et noir) une pompe dans ma carcasse qui s’affole bruit et siffle et vapeur d’encre en boucle en boucle en boucle qui se mélangent dans la tête en boucle en boucle en boucle (tout se mélange) et des bruits de pas dans la ruelle alors que s’élève la brume de sang et d’encre et d’eau attirée par la chaleur du soleil (phénomène physique absurde au-devant de la gravité du moment en boucle mais la vie le monde la Nature continue d’exister de marcher de vivre ce qui explique la vapeur de sang de brume et d’encre s’élève dans l’aube d’un matin d’un soleil gris-noir-blanc) des bruits de pas qui résonnent résonnent en boucle en boucle en boucle…

  Feilen n’avait plus de force : régulièrement, le corps de Cyclamën était parcouru par des frissons, alors que la pompe-regret-cœur luttait pour remplacer le précieux organe rongé par l’innocence arraché ; et ce corps était divisé par une peau neige et une peau cendré entre le froid glacial de la mort et la chaleur fiévreuse brûlante de la vie qui lutte ; et Feilen était divisé entre continuer à se battre et à cracher du magma pour Cyclamën, et s’abandonner à la douce paix légère et glacée de la disparition – provisoire — de son âme. Et régulièrement également, le corps ouvrait les yeux ; et parfois ils étaient rouges et caramels, éclats en crépuscule ; et parfois ils étaient dorés et miels, terribles et annonciateurs de la fureur de Noé ; et parfois ils étaient noirs et abysses, lâches, tristes et stupides. Le corps — et Feilen à l’intérieur du corps — bougeait la main, parfois. La main droite — une main guérie par le passé —, une main qui cherchait et qui agonisait dans le matin de l’aube et de la brume sanguine.

  Au dépit de tout cela, Feilen – abruti par la brume de sa propre mort — eut soudainement une impression désagréable. Au même titre qu’un enfant se fait surprendre par sa mère alors qu’il fait une bêtise, une impression terrible lui retourna le ventre et lui rappela pourquoi il avait décidé de se battre pour vivre. Elle n’aurait jamais accepté, et elle lui aurait fait payé cher dans une réincarnation suivante. On bougeait son corps — soudainement, il eut la désagréable nouvelle deuxième impression de sortir de son être ; mais il ne pouvait pas lutter.

En boucle en boucle en boucle…

  Impossible impossible tu es tu es un fantôme tu es morte alors que fais-tu ici impossible impossible j’ai peur j’ai peur et surtout je ne veux pas que tu sois là ne me touche pas avec ton sourire ton sarcasme ta douceur ta bienveillance ton ironie je ne veux pas je ne peux pas accepter je ne veux pas que tu me sauves que tu nous sauves reparts reparts dans ta tombe disparait à nouveau pas toi je ne veux pas de ton aide précisément alors laisses moi ici dans cette ruelle avec la lumière et la brume et la vapeur de mon sang et de mon encre et le cadavre et le cœur encore battant et fumant déchiré par l’Innocence et fuit ma colère elle serait problème et surtout je ne veux rien te devoir à toi de toi rien rien rien tu m’as compris alors marches sur ton ombre et esquisses tes pas passés et puis je te ferais souffrir de toute manière c’est toujours comme ça tu le sais alors ne te fait pas mal comme ça je suis cassé je suis vieux tu me connais tu sais comment je suis alors je t’en prie ne t’afflige pas ça ne m’afflige pas ça et jamais jamais je ne pourrais te dire merci et d’ailleurs jamais jamais je te dirais merci retourne dans ta tombe je te dis je suis brisé je suis fragile laisses moi rebrousses chemin Amorem
  Amorem
  Amorem.

  Et pendant ce temps, Cyclamên était seul — il flottait et dérivait et s’éloignait. Amorem avait détourné l’attention de Feilen ; plus personne pour le retenir maintenant.

  Et le temps arriva à son terme. Et le cœur sombre en encre alors siffla et la vapeur siffla et le sang se mit à bouillir et à se tordre, il se mit à hurler et alors la pompe d’encre et de regret disparût. Il y eut un trou béant dans la poitrine du corps de Cyclamën, et il y eut un voile de lumière — un ange — pour se pencher sur lui. Commença alors la terrible bataille pour la vie ; entre les cheveux et les pouvoirs qui soignait, et le sang, le sang qui cherchait à fuir ce corps d’une manière incontrôlée et erratique.

  « Amorem. » Et le corps ouvrit des yeux noirs comme de l’encre — un corps de somnambule, un corps de pantin, un corps sans Cyclamën. Et avant même que Feilen eut l’occasion d’en placer une, de préférence ironique et terriblement philosophique, l’Amour déposa sur les lèvres du Regret sa terrible morsure. Et cette morsure était terriblement envoutante terriblement et horriblement pleine de vie tellement douloureuse tellement agréable tellement détestable tellement paradoxale tellement horrible tellement sacrilège sacrilège hurlait l’âme torturé incapable de bouger mais il prétendait n’être pas là après tout alors il y eut peut-être un sourire discret un petit sourire un sourire bienveillant sur les lèvres du Regret incarné ou bien alors une illusion un effet d’optique des yeux noirs comme l’abysse. Un murmure dans un souffle échangé qui pourtant se perd, inaudible, à la voix tremblotante et grave et secouée et cassée. « Sombre… Idiote. »

Tu viens me parler de choix ? Tu viens parler de choix au Regret ?

  Et alors il leva une main tremblotante et dessina les sillons en une joue sur la peau de Bonnie, et ce contact était aussi horrible que salvateur, et ce contact fut comme une réponse au choix  — et il cracha, et du sang, et de l’encre, alors que les stigmates apparaissaient autour de son front, et que sa peau prenait pour la énième fois de la journée la couleur âcre de la pierre et de la cendre et des serments brisés. « Mais ; je te déteste quand même. » Mon Amour. Feilen était un enfant, et surtout Feilen — et le corps de Cyclamën — avait de nouveau un cœur.

  « Bonnie. La bergère morte. Tu. Etais morte, toi aussi. » Il laissa retomber sa main, mais laissa une empreinte noire-rouge à l’endroit où celle-ci s’était promenée sur la joue du Souvenir détesté. « Bonne nuit alors. Je… » Il se prit les mains dans la tête, se dégagea de l’étreinte rassurante de l’Amour. « Je… » Finalement, il laissa pendre ses mains en façon de piano le long de son corps de marionnette, et il se pencha quand même à l’oreille de la blonde. « Merci. »

Mais Cyclamën était toujours seul lui. Toujours… Il dérivait.

© JOY


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Sam 2 Jan - 18:51
Bonnie R. O'Cahan
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« And all I loved ;
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Arche ; Feilen {3}

Arche ; Cyclamën A. {12}
Angleterre ; Jodie D. {2}
Autriche ; Leander K. {5}
Intrigue Chap. II ; Côté Noés {3}
RP épistolaire ; Nína S. {1}
Kenya ; 5 Noés ; 2 Akumas {2}

† Mort †

OS Scénario ; Résurrection {1}
Norvège ; Cyclamën A. {8}
Himalaya ; Edith L. {2}
Arche ; Lena F. {9}
Arche ; Aloïs L. {9}
× Intrigue Chap. IV bis ; Côté Noé {4}
Intrigue Chap. IV ter ; Côté Noé {1}
France ; Nora L. {8}
France ; Célania V. et Emy B. {4}
France ; Liam L. {2}
Allemagne ; Sheryl K. {1}
France ; Ophelia I. {4}


× Allemagne ; Laoghaire L. {4}

∞ Amnésie ∞

OS Scénario ; Battlefield {1}
OS Scénario ; Valley Of the Dolls {1}
OS Scénario ; Truce {1}
Allemagne ; Rhian L. {8}
Angleterre ; Angus M. {5}
Angleterre ; Autonoé S. {2}
Angleterre ; Cyclamën A. {14}
Angleterre ; Destiny R. {9}
Allemagne ; Lily P. {4}
France ; Célania V. {12}
Allemagne ; B. Wilma H. {6}
Intrigue Chap. VI ; Côté Noé {2}
× Intrigue Chap. VI bis ; Côté Noé {5}
× Intrigue Chap. VI ter ; Côté Noé {4}
× Arctique ; Célania V. et Cyclamën A. {8}
× Écosse ; Ayden H. {2}
Angleterre ; Angus M. et Xuan M. {1}
OS Scénario ; Lost soul {1}
OS Scénario ; Coming home {1}
Danemark ; Cél, Gwen et Nora {3}
Arche ; Cassidy D. {3}
Russie ; Lavi B. {3}
France ; Elijah N. {1}
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Norvège ; Klok {7}
Norvège ; Cyclamën A. {1}
Arche ; Siobhán H. {1}
× Angleterre ; Saphira H. {3}
× Japon ; Cloud N. {2}
Arche ; Adelheid von R. et Ada van E. {1}
× France ; 3 Exo ; 2 Noé {3}
OS Scénario ; never had a chance to be soft {1}
× Allemagne ; Rhian L. {6}
× Intrigue Chap. VII ; Côté Central {8}
× Intrigue Chap. VII p. IV ; Vatican {6}
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Apôtre de Noé

Bonnie R. O'Cahan
Amorem s'affaiblissait. Les secondes étaient longues, comme des petites éternités qui se succédaient l'une à l'autre. Une mort, puis une renaissance à chaque fois ; à chaque fois plus humaine, à chaque fois plus blanche, à chaque fois avec moins de stigmates. Bonnie refaisait lentement mais sûrement surface, tandis que l'Amour sombrait dans les abysses de son âme. Ses yeux dorés se mêlaient aux perles bleues de la bergère, les plaies sur son front se refermaient une à une. Puis il lui suffisait de plonger son regard dans les billes noires — noires d'encre — du Regret pour qu'Amorem prenne une nouvelle bouffée d'air ; inconsciemment — involontairement, surtout — rappelée par son frère. Une bouffée d'oxygène qui l'empêchait de se noyer pour de bon, alors même qu'elle se noyait dans le regard abyssale de celui qu'elle tentait de sauver.

Qu'elle couvait d'un regard aimant, maternel. Car en dépit du monde et de l'univers qui les séparaient ; demeurait entre eux un lien immuable : Le Regret était enfant de l'Amour.

« Sombre… Idiote. »

Leurs échanges avaient toujours été fait de ce genre de mots. Des mots qui changeaient de sens selon l'humeur et la personne, des mots aussi accusateur qu'ils étaient amoureux. C'était un accord entre eux : ils devaient s'accuser, se blâmer, se repousser, se rejeter ; encore et toujours. Se détester, se maudire, se haïr, et peut-être même s'entre-tuer. Car s'ils devaient mourir, c'était uniquement par la main de l'autre. Ensemble. Ils se l'étaient promis, une fois. Ensemble. A la vie, à la mort ; pour le meilleur et pour le pire. Le pire, ils l'avaient connu tous les deux. Dans la souffrance, dans la séparation, dans la déchirure, dans l'absence. Dans la solitude. Ils le traversaient encore, chaque jour qu'ils trompaient leurs destins impurs. La différence, c'est qu'Amorem espérait. Elle n'y pouvait rien, elle était comme ça : l'espoir était le fondement de l'Amour. Alors elle espérait. Elle espérait pour Feilen, elle espérait pour Cyclamën aussi. Elle espérait pour Bonnie. Elle espérait moins de pire, et un peu plus de meilleur. Oui, c'était ça : que le meilleur restait à venir. Pour elle. Mais surtout pour lui.

Car d'espérer, le Regret en était bien incapable. Il subissait, endurait, supportait, ressentait, encaissait, purgeait, souffrait, éprouvait ; résistait à peine. Il courbait l'échine, résigné. Fataliste. Écrasé par son propre poids, celui des regrets. Prisonnier de son propre corps. Petit oiseau enfermé dans une cage, à qui l'Amour refusait de donner des ailes. Ou peut-être bien que si. Peut-être bien qu'elle lui en avait donné, depuis longtemps. Les plus grandes d'entre toutes. Les plus blanches. Les plus pures. Et les plus belles. Peut-être même que l'Amour lui avait donné ses propres ailes. Le bat blessait ailleurs : il n'avait jamais apprit à s'en servir.

C'était peut-être pour ça aussi, qu'Amorem ne volait plus. Pour rester à ses côtés, veiller sur lui de ses yeux fiers et arrogants. De cette assurance que donnait l'Amour à ceux qu'il touchait. De cette insolence, aussi. Elle le narguait, lui ; l'oiseau qui ne savait pas voler. Elle le narguait, mais restait tout de même auprès de lui. Elle faisait diversion, pour dissimuler ses réelles intentions.

Ensemble.

Il répondit enfin. A sa manière, de cette façon si particulière qu'il avait d'agir et de s'exprimer. Toujours en retenue, toujours en retrait, toujours en fantôme. D'ailleurs, était-ce vraiment sa main, qu'elle sentait sur sa peau ? Cette main qui tremblait, de froid ou de peur, de froid et de peur, et qui traçait sur sa joue un sillage, un sentier d'amour et de tendresse. C'est ce qu'elle ressentait : de la douceur, timide, mais présente quand même. Ou peut-être était-ce de la haine, toute la haine qu'il avait ; mais qu'il n'avait plus la force d'exprimer.

Il se mit à tousser. Quelque chose de terriblement humain. De terriblement vivant, aussi : tousser. Du sang, de l'encre, de la salive ; toutes ces choses qui faisaient de lui un homme autant qu'un monstre. Sur sa peau grise apparaissaient déjà les premières stigmates : Feilen était de retour.

« Mais ; je te déteste quand même. »

Elle lui sourit. Ce sourire insolent, toujours. Celui qui donnait l'impression qu'elle avait toujours une longueur d'avance sur lui. En vérité, elle en avait deux. Bien-sûr qu'il la détestait. Elle était la cause de ses tourments. La mère de ses regrets.

La mère des « si ». Des « j'aurais voulu ». Des « j'aurais du ». Des « j'aurais pu ». Des « j'aurais aimé ».

« Bonnie. La bergère morte. Tu. Etais morte, toi aussi. » Sa main quitta la joue de la blonde, et le contact vint aussitôt à lui manquer. Les mains du Regret, sur son visage. Sur sa peau. Ca n'était pas si désagréable. Pas si regrettable. « Bonne nuit alors. Je… » Il se défit de son étreinte amoureuse. « Je… » Elle l'écoutait attentivement, le regardait faire, immobile. « Merci. » lui dit-il à l'oreille.

Elle sourit à nouveau. Toujours du même sourire. Il venait de la remercier. C'était la première fois que ça arrivait depuis huit mille ans. Non ; peut-être même que c'était la toute première fois. Bien-sûr, le libraire, le petit norvégien ; avait déjà remercié la bergère, la petite irlandaise. Mais c'était différent : il n'était pas question de vie. Ni d'entité. C'était un échange d'hôte à hôte.

Mais ce « merci », Amorem en était persuadée : Feilen le lui adressait à elle, tout amer qu'il était.

Elle en avait oublié sa fatigue, sa faiblesse. Elle avait besoin de repos. Besoin de récupérer. Besoin de retrouver entièrement ses pouvoirs et son énergie. Celle qu'elle venait d'offrir à Feilen. Celle qu'elle venait de transformer en un cœur vibrant, battant. Fait de chaire, et non pas d'un compte à rebours. Bien-sûr ; celui-ci avait le sien aussi. Comme chaque être-humain : non, les Noés n'étaient pas immortels ; Amorem le savait mieux que n'importe qui. Parce qu'elle était morte, elle. L'était toujours un peu. Plus maintenant que jamais, alors que cette énergie, qu'elle avait passé des heures — des jours, ou de mois ? — à amasser dans sa chambre, dans l'Arche ; battait désormais au creux de la poitrine du Regret. Et ça lui convenait. Elle pouvait bien mourir, pourvu qu'il survive, lui.

C'était dans l'ordre des choses, après tout. L'Amour s'estompait parfois, disparaissait. Laissait place aux regrets. Les regrets survivaient toujours à l'Amour. Toujours.

« Tu sais bien que l'Amour ne meurt jamais. » fit-elle avec ironie ; se moquant de la naïveté de ses mots. Qui avait pu inventer pareille bêtise ? Celui-là n'avait jamais passé sept jours six pieds sous terre. « J'étais morte, oui. Je crois. » Ses yeux regardaient au loin, songeurs. Nostalgiques, peut-être. « Quelque chose m'a rappelée. Ou quelqu'un. Une promesse, peut-être. » dit-elle. « Je suis partie pour trouver cette voix. Pour la faire taire. Et je t'ai trouvé, toi. Encore. Toujours toi. »

Sa peau devenait inéluctablement blanche. Ses stigmates disparaissaient à nouveau. Ses cheveux avaient cessé de briller. Ses pupilles n'étaient plus aussi dorées. Et bientôt, elles ne furent plus du tout. Bleues, comme celui qu'elle avait au cœur. Elle était fatiguée.

« Tâche de ne pas mourir, cette fois... » souffla t-elle encore. « Sombre idiot. »

L'instant d'après, Amorem n'était plus. Pour un temps seulement ; elle avait courbé l'échine face à Feilen. Lui avait donné son pouvoir — le peu qu'il lui restait depuis sa résurrection. Qu'il puisse régner ou périr ; parler ou se taire. Il en ferait ce qu'il voulait. Elle ne serait plus là pour le voir — plus pour l'instant, du moins. Mais jamais bien loin quand même. Elle restait Amorem.

L'Amour ne mourrait jamais.
Amor Vincit Omnia.

Un dernier sourire. Insolente, toujours.

Et Bonnie s'éveilla. Dans le froid, la faim et la soif ; dans tout ce que son entité l'avait empêché de ressentir depuis son retour. La barrière, brisée ; laissait enfin toutes les émotions sortir : la boîte de Pandore était ouverte. La faim, la soif, le froid, la peur, la fatigue, la solitude, la tristesse, la nostalgie, la mélancolie, la terreur, la crainte, les doutes ; toutes les émotions étaient là, et toutes lui donnaient un horrible vertige. Où était-elle ? Que faisait-elle ici ? Que s'était-il passé, sur ce champ de bataille qui n'était plus qu'une mer de sang ?

Elle trembla. De froid et de peur.

Elle n'était plus certaine de se souvenir. De se souvenir d'autre chose que de Goro, de ses mots, de l'Irlande, du froid, du sang, de la lame d'acier, de son cœur qui souffre, et de celui de Goro aussi — qui souffrait tout autant. Elle se souvenait des larmes, des murmures, des reproches, des excuses, du pardon, de l'amour, de l'Amour, du traumatisme. Traumatisée.

Des yeux noirs. Comme de l'encre. Comme l'encre qui marquait parfois sa peau.

« Cyclamën ? » appela t-elle doucement, incertaine. « Ou... Fei... Feilen ? »

Cette fois, elle tremblait de peur. Que s'était-il passé, durant son absence ?


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Dim 10 Jan - 18:16
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Apôtre de Noé

Cyclamën Animae


˻ Søvn ˺

Feat —  Bonnie O’Cahan

  et il errait dans une manière de long sommeil il errait dans une sorte de grotte et si pourtant il entendait entendait des genres de sons et si pourtant il voyait il voyait des genres d’ombres et s’il pourtant il sentait sa présence son parfum sa lumière son influence et sa beauté toxique et s’il pourtant il le savait qu’il était repose survivant et apaisé il errait il continuait d’errer comme ça dans le vide dans le vide dans le noir dans un chemin de nuit sur fond de lucioles et derrière ses pas des roses et de la neige et l’odeur de sodium en cristaux et le vent qui fouettait son visage et il savait que la mer n’était pas loin mais il continuait d’errer dans les ténèbres et dans une manière de long long sommeil et écoutant une musique douce comme un flocon jouée au piano et il essayait de se souvenir mais c’était difficile et ce long sommeil était tellement facile tellement simple tellement confortable sans parler que dehors le monde était terrifiant dehors il y avait les cris le sang la peur et la guerre dehors il y avait la vie alors non non non définitivement il préférait rester encore un peu dans cette manière de long sommeil étrange et protecteur il se sentait en sécurité dans ces ténèbres là il se sentait bien dans son errance stupide et sans but et pourtant il essayait quand même de ce souvenir il cherchait ce genre de mot absurde qui pointait dans son esprit qu’il avait sur le bout des lèvres vers les coins
et cela commençait pas un p ou bien un r ou bien un a il ne savait plus bien
et cela signifiait “ne pas oublier” et pourtant il ne trouvait pas et il essayait de se souvenir et il avait peut-être oublié oublié le sens du mot mais quelle horreur car il le sentait il le savait il le devinait ce mot avait une certaine importance pour lui ce mot était la cause de la musique en flocon et du parfum de sel de la mer dans l’errance ce mot était même encore plus important ce mot se rattachait à son esprit comme en un nœud  un nœud un nœud déchiré un nœud une promesse
oui voilà
c’était ça
une promesse
invisible pour les yeux ; visible par le cœur mais son cœur a lui était transpercé alors…
une promesse qu’il avait fait à une personne… mais cette personne était morte. Aucune raison de tenir une promesse si l’autre ne les tenait pas alors… heureusement que le long sommeil en manière idiote et douce était là c’était plus simple plus rassurant cela éloignait toutes ces vilaines pensées dangereuses et cela le confortait dans sa répulsion de la réalité. Lang, lang søvn donc ; un long sommeil dans l’hiver de son esprit et l’hiver de sa propre mort.
Et Cyclamën était ainsi ; il continuait à s’éloigner.


  Feilen ne parlait plus. Il écoutait sa sœur sa moitié son autre morceau d’âme parler et disparaître, se consommer pour lui donner la vie, à lui, le lâche. Elle était lumineuse, trop lumineuse sans doute pour que lui puisse se tenir à côté d’elle sans se faire brûler, et cela traduisait sûrement la nouvelle douleur qui apparaissait dans le creux de sa poitrine — ou plutôt dans son enveloppe ; dans le creux de la poitrine de Cyclamën — la douleur de l’Amour, la douleur de la Vie. Et Feilen haïssait cette douleur. Et il pleurait. Il pleurait pour tout : il regrettait la mort de Jean, il regrettait d’avoir blessé Nora — et pourtant, il la haïssait tellement profondément, elle et sa misérable innocence — , il regrettait Charly — il savait qu’un jour, il le croiserait une nouvelle fois, sans doute — et il regrettait de ne pas être mort et il regrettait d’avoir tenté de mourir ; il regrettait d’avoir une dette envers Amorem surtout, pas encore, pas maintenant. Alors il avait dit merci pour l’achever ; pour qu’elle parte, enfin, tout heureuse et toute stupide qu’elle pouvait être — qu’elle le laisse tranquille, un peu. Son cœur, son nouveau cœur tellement humain et tellement fragile pulsait oui, il fonctionnait, mais il n’avait pas été le seul à avoir combattu et perdu ce soir : le reste de son corps était usé aussi par le combat. Il — enfin le corps de Cyclamën à travers lui — était fatigué, il avait mal à travers ses os, il avait mal dans sa tête, dans son esprit et dans son cerveau — d’ailleurs une partie de son visage était toujours immobilisée — et il avait mal encore au dos, aux côtes, il avait mal dans son âme.  Silencieux, il assista à la disparition de son amoureuse tristement et ironiquement. Il laissa tomber sa main, et son corps, en même temps que les derniers grains de peau cendrée de la bergère disparaissaient.

  Il y eut un moment de silence. Feilen cherchait Cyclamën : il ne voulait pas avoir affaire avec les humains, et surtout pas avec Bonnie. Il voulait être égoïste et aller panser ses plaies dans son coin, seul et en ermite ; mais Cyclamën était introuvable dans son esprit. C’était comme si Cyclamën était mort, au fond. Feilen était seul. Définitivement, et horriblement seul. Tristement, et pensivement, il passa une main tremblotante sur une mèche de ses cheveux noirs en ailes de corbeau : il y avait là un nœud de tissu, un nœud de promesse qui ramenait loin en arrière, un nœud de promesse qui concernait l’Animae et la bergère, une promesse qui concernait les humains — les vivants — et non pas lui, le misérable apôtre. Sur son visage, des larmes d’encre continuaient de couler, alors que lentement, son corps de Noé réparait — tentait — son organisme — l’organisme de Cyclamën. Feilen gardait silence, et fixait les étoiles, en tripotant son nœud si cher à Cyclamën, ce dernier qui était pourtant absent, maintenant qu’il se devait de tenir sa promesse. Le lâche. Feilen devait bien le reconnaître, son réceptacle lui ressemblait ; il n’y avait donc pas de hasard — c’était amusant, dans le fond.

Le regret était une chose morte.
Une chose morte- vivante, en stase, condamnée à errer.
Paenitentia obscura via est.

« Je suis désolé. » Feilen bougea une main, et se redressa : son corps, lentement, se remettait à fonctionner correctement. « Petite bergère. » Il ne la regardait pas. Il craignait le regard de Bonnie. Elle était tellement…humaine. Quoi de plus effrayant ? Il regardait la rue, autour d’eux. En sang, en encre, en brume et en cadavre. Le matin se levait, les gens allaient se réveiller. Il convenait de bouger, sans parler que Bonnie devait être dans un état psychologique désastreux. Ou pas. Il était très mauvais en psychose humaine, et il s’en fichait, au fond. Mais Cyclamën tenait un peu à Bonnie — il en était presque sûr — et il lui devait bien ça, en attendant que ce dernier revienne. Il espérait Feilen, pour une fois. Il espérait que son réceptacle se réveille de ce long sommeil angoissant de lequel il était enfermé. Il se leva, et jeta — prudemment — un bref regard sur la gardienne irlandaise. « Viens. »

  Et sans attendre son avis, il se mit en marche — avec difficulté. Il l’amenait dans un lieu plus paisible, plus calme, et plus rassurant — en principe. Il l’amenait dans une librairie à l’abandon — la librairie de son hôte, loin du massacre et de la brume et du sang et des larmes. Il aurait pu partir, et l’abandonner, cela lui ressemblait ; mais aujourd’hui seulement, il faisait une exception. Après tout, il avait une dette — et le Regret payait toujours ses dettes. C’était même pour ça qu’il était lui : le Regret.
© JOY


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Sam 27 Fév - 20:26
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Arche ; Cyclamën A. {12}
Angleterre ; Jodie D. {2}
Autriche ; Leander K. {5}
Intrigue Chap. II ; Côté Noés {3}
RP épistolaire ; Nína S. {1}
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† Mort †

OS Scénario ; Résurrection {1}
Norvège ; Cyclamën A. {8}
Himalaya ; Edith L. {2}
Arche ; Lena F. {9}
Arche ; Aloïs L. {9}
× Intrigue Chap. IV bis ; Côté Noé {4}
Intrigue Chap. IV ter ; Côté Noé {1}
France ; Nora L. {8}
France ; Célania V. et Emy B. {4}
France ; Liam L. {2}
Allemagne ; Sheryl K. {1}
France ; Ophelia I. {4}


× Allemagne ; Laoghaire L. {4}

∞ Amnésie ∞

OS Scénario ; Battlefield {1}
OS Scénario ; Valley Of the Dolls {1}
OS Scénario ; Truce {1}
Allemagne ; Rhian L. {8}
Angleterre ; Angus M. {5}
Angleterre ; Autonoé S. {2}
Angleterre ; Cyclamën A. {14}
Angleterre ; Destiny R. {9}
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Intrigue Chap. VI ; Côté Noé {2}
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× Intrigue Chap. VII p. IV ; Vatican {6}
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Apôtre de Noé

Bonnie R. O'Cahan
Bonnie tremblait de peur. Pour la première fois, elle regrettait l'absence d'Amorem. Elle aurait voulu qu'elle soit là, qu'elle prenne le pas sur elle, qu'elle choisisse pour elle, qu'elle agisse pour elle. Qu'elle fasse tout à sa place et la laisse se réfugier à l'ombre de son Amour ; elle qui ne désirait plus que de retourner à l'état de poussière, loin de ce monde qu'elle ne reconnaissait pas. Elle était morte, avait accepté sa mort, s'en souvenait encore — de la lame froide pénétrant son cœur chaud, de ces quelques mots soufflés comme un adieu. C'était d'ailleurs tout ce dont elle se souvenait. L'Irlande, le vent, le froid, l'herbe humide sous sa peau, la chaleur de Goro malgré lui, puis le froid, à nouveau. Et la nuit. Pour de bon, cette fois. Une nuit qu'elle avait pensé éternelle, mais qui l'avait propulsée au devant d'un jour qu'elle n'avait pas voulu vivre. Que faisait-elle ici, au milieu de nulle-part ? Au milieu de rien d'autre qu'une marre de sang, de mort et de cadavre ? N'avait-elle quitté l'étreinte de la mort que pour mieux la voir ? Les destins impurs ne se soldaient-ils jamais par la paix d'un repos éternel ?

« Je suis désolé. »

Au ton de sa voix, Bonnie comprit aussitôt : elle n'avait pas affaire à Cyclamën, mais bien à son parasite ; qu'elle n'avait jamais eu véritablement l'occasion de rencontrer. Ou peut-être bien une fois, lui souffla sa mémoire ; sans qu'elle ne parvienne à y rattacher un quelconque souvenir. Sa tête lui faisait encore défaut.

Désolé ? La bergère fronça les sourcils, inquiète. Elle n'était pas rassurée en présence du Regret et tout son corps le criait ; de sa peau qui tremblait à ses yeux qui cachaient bien mal leur panique, en passant par les épaules qu'elle crispait comme pour occuper le moins d'espace possible. Feilen l'effrayait, sans qu'elle ne sache véritablement pourquoi. Sa mémoire ne lui répondait que par flash insaisissables, indescriptibles ; et par l'horrible sensation qui lui prenait à la gorge comme des mains venues lui tordre le cou. Lentement, elle posa au main autour de ce dernier, et déglutit. Elle avait l'impression de suffoquer.

Était-ce pour la crainte qu'il lui inspirait, qu'il était désolé ? Demandait-il à ce qu'on l'excuse d'être lui-même ? Ça collait bien au Regret, songea la blonde. Désolé d'exister. Désolé d'être lui. Désolé de ne pas être un autre — Cyclamën, en l'occurrence. A la réflexion, ils n'étaient pas si différents l'un de l'autre ; pensa l'hôte d'Amorem.

« Petite bergère. »

C'est elle qui avait peur, mais c'est lui qui fuyait. Il fuyait son regard, et posait le sien tout autour d'eux ; partout où elle n'était pas. Partout où le reste n'était que sang, encre et brume ; descendue sur la ville comme un voile pour recouvrir les morts. Car de morts, il n'y en avait pas un mais trois ; Bonnie en était certaine. De tous les mots qu'elle aurait pu utiliser pour décrire ce qui lui arrivait, vivante n'était certainement pas celui qu'elle aurait choisi. Elle était là sans l'être, se sentait absente, vide et chimère ; restée sur ses terres natales — terres mortelles — où se rattachait les derniers instants de sa mémoire. Elle ne voulait pas être ici, dans un lieu qu'elle ne reconnaissait pas, un lieu qui empestait la mort et le sang, un lieu rongé par le silence et les regrets, un lieu tâché de haine et de colère, de chagrin et de vengeance. Un royaume qui n'était pas le sien, où l'Amour n'était rien — où l'Amour n'était plus, d'ailleurs. Amorem demeurait désespéramment silencieuse, étouffé par la noirceur de l'encre. Le vent froid de la mort avait soufflé la flamme de l'Amour et cette dernière s'était éteinte ; attendant le jour où elle pourrait renaître de ses cendres, renaître de plus belle, renaître plus belle, aussi.

Pour l'heure, c'est Bonnie qu'elle confrontait à l'horreur de la situation.

Toujours assise, elle vit le Noé se lever devant elle, qui daigna enfin lui adresser un regard, furtif et prudent — comme si elle était capable d'emprisonner ces deux soleils dorés dans le ciel de ses yeux.

« Viens. »

Elle le regarda s'éloigner sans l'attendre, sans comprendre. Il avait des difficultés à marcher correctement, le temps sans doute de se réhabituer à la sensation du sang qui pulse dans tout son corps — ce sang qui était presque un peu le sien, désormais. Voir sa silhouette s'en aller, fuir, la délaisser ainsi au milieu du froid lui fit étrangement reprendre conscience de son état, et de sa situation. Quand bien même elle n'y voyait pas plus clair qu'avant, les sensations lui revenaient doucement dans son corps, et le besoin de se mouvoir se fit ressentir : elle était en train de geler sur place, si peu vêtue ; et ses pieds nus copiaient dangereusement la couleur violacée de ses lèvres. Titubante, maladroite ; l'Incarnation du Regret était déjà bien loin lorsqu'elle parvint à se mettre debout.

Une fois sûre d'avoir retrouvé son équilibre, elle regarda autour d'elle, et son regard croisa le corps qui gisait non loin de là, dans une marre de sang autour de laquelle se dessinaient quelques traces de pas, peintes à l'encre rouge. Des petites traces de pas, celles d'un enfant probablement — et le cœur de Bonnie se serra. Elle ignorait tout de la victime mais savait qu'il existait en ce monde quelqu'un qui l'avait aimée. Quelqu'un qui le pleurait sans doute, désormais... Et pas n'importe qui : un enfant, qui avait peut-être perdu un frère, un père, un ami. Elle ne put retenir ses larmes, qui noyèrent ses joues comme si elles ne s'étaient jamais arrêtées de couler. Comme pour lui rappeler qu'elle vivait à nouveau, qu'elle vivait pour souffrir, vivait pour se rappeler : c'était à l'Amour de pleurer sur les morts. Elle se sentait presque immortelle, là, débout face à la mort jonchée à ses pieds ; persuadée que la Faucheuse préserverait sa vie jusqu'à ce qu'elle ait pleuré le dernier des Hommes.

Était-ce la raison de son retour à la vie ?

Chassant ses larmes d'un revers de la main, elle s'agenouilla devant le corps sans vie de l'homme et, d'un geste tendre, ferma doucement ses paupières, cachant à jamais ses yeux figés dans l'effroi.

« Chuid eile i síocháin. » souffla t-elle, avant de se relever.

Feilen était déjà loin, lorsqu'elle aperçu sa silhouette disparaître dans la brume. A petites foulées maladroites et pressées, dont l'écho de ses pieds nus frappants les dalles froides de la rue résonnaient entre les bâtiments ; elle rejoignit bien vite son guide auto-proclamé. Vers quoi la guidait-il, d'ailleurs ? Il n'avait pas prononcé un mot depuis qu'il s'en était allé, se contentant de marcher vers un lieu qu'il semblait connaître, alors même qu'il était comme un étranger dans cette ville. C'est là que la réalisation frappa la blonde : elle regarda tout autour d'elle, toujours aux côtés du Noé, jusqu'à ce que son regard accroche l'enseigne de l'échoppe vers laquelle ils se dirigeaient visiblement. Elle plissa les yeux, cherchant à distinguer les quelques lettres que le temps n'avait pas effacées ; et elle comprit : le sol qu'elle foulait de ses pieds glacés était celui du pays de Cyclamën. Le drame au milieu duquel elle s'était éveillée s'était déroulé sur les terres natales de son petit norvégien, et l'information, en plus de lui serrer le cœur dans un étau de tristesse et compassion, lui souffla une idée : avait-il cherché à mourir ? Avait-il voulu mourir, ici, sur les terres qui l'avaient vu naître ? La coïncidence était trop grande pour n'être qu'hasardeuse. A y réfléchir, c'est ainsi qu'elle aurait voulu mourir — ainsi qu'elle était morte, d'ailleurs : en Irlande, dans son berceau.

Cyclamën avait-il sombré si profondément ?

Sans se rendre compte, elle avait doucement saisi sa main dans la sienne ; et s'y accrochait fermement, comme déterminée à ne pas le laisser tomber plus bas encore. Elle voulait le retenir — non, mieux ; voulait le ramener à elle. Lui montrer le chemin, une lumière, n'était-ce qu'une étincelle ; n'importe quoi qui aurait pu le guider jusqu'à elle, de là où il était allé se perdre. Elle comprenait désormais — l'encre, le sang, la mort, le froid, le cœur, Feilen, et la librairie. Un souvenir qui se décrochait du passé pour revenir dans l'instant présent ; comme une pièce de l'immense puzzle qu'était désormais sa mémoire. Une, deux, trois ; un petit paquet d'entre elles s'assemblaient l'une à l'autre, liant ces bribes de souvenir, ces flash, ces sons et ces odeurs pour lui rendre compréhensible une partie de ce qu'elle avait oublié. Et elle comprenait, désormais — elle espérait simplement que ce ne soit pas trop tard. Les pièces formaient un mot, un seul : p r o m e s s e.

Elle resserra un peu plus sa main dans la sienne, ravalant un sanglot.

« C'est... » commença t-elle, hésitante. « C'est la librairie de.. de Cyclamën, n'est-ce pas..? » demanda t-elle, bien qu'elle n'attendait qu'une confirmation de ce dont elle était déjà persuadée. « Nous nous étions promis de... enfin... de venir ici... » expliqua t-elle, incertaine quant au fait que le parasite puisse partager les souvenirs de l'hôte. « Ensemble. » conclut-elle. « Ensemble. C'était ça... Ensemble. » répéta t-elle, au fur et à mesure que le souvenir lui revenait.

Elle prit une grande inspiration, silencieuse, puis se plaça en face de Feilen ; prenant son autre main dans la sienne, et plongea son regard bleuté dans ses iris dorées.

« Feilen. » souffla t-elle doucement, mais le visage sérieux, inquiet et soucieux. « Dis-moi... Qu'est-il arrivé à Cyclamën..? Pourquoi tout ce sang, et cet homme... mort... ? » elle fit une pause, saisie par l'émotion. « Il ne portait pas de croix de rosaire... Ce.. ce n'était pas un exorciste... et puis.. Pourquoi n'est-il plus là..? Est-ce que.. suis-je arrivée trop.. trop tard ? » demanda t-elle, sans le quitter des yeux ; cherchant en son âme la réponses à ses questions.

« Est-ce qu'il est... »

Elle inspira profondément, le cœur au bord des yeux.

« Mort ? »

Elle avait besoin de savoir. S'il lui faudrait affronter seule sa destinée, elle avait besoin de s'y préparer, besoin d'être sûre. Avait-elle fait mauvais usage du temps qui lui avait été donné ? Était-elle arrivée trop tard ?

Avait-elle mésinterprété la raison de son retour à la vie ?

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Sam 2 Juil - 23:02
Cyclamën Animae
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Apôtre de Noé

Cyclamën Animae


˻ Transfusion ˺


Feat —  Bonnie O’Cahan

Et je hais le mouvement qui déplace les lignes.

  Ta main dans la mienne, quelle idée douce et agréable. Et comme le mouvement transperce les lignes, Feilen hébété et sans protection qui se laisse attraper. Et la bergère donc, qui glisse sa main dans la main de l’homme porteur des Regrets. Ta main dans la mienne, étrange comme une araignée lointaine, tes mains de guerrière, fines comme des araignées-vecteurs. Et sans mot alors, le demi-homme — enveloppe de Cyclamën sans Cyclamën — pose son regard doré (dans les faits) et sombre (dans le fond) sur la main laiteuse et douce de Bonnie. Dans une main qui serre une autre, l’Erreur sait parfaitement le nombre de regrets et de souffrances et de souvenirs qu’on peut y trouver. Amour amour amour : ces mots sont bien jolis et tendres, mais froids et vides quand la main qui serre sa sœur s’efface et disparaît ; et c’est bien cela que Feilen déteste chez les mains qui se tiennent. Le contact est enivrant et terrible, et il en abolit même le temps l’espace et la logique : quand deux mains se serrent, le reste du monde s’effondre et brûle, car il en devient insignifiant. Feilen lui n’oublie pas et craint : il craint le moment où les mains se sépareront. Et le mouvement qui déplace les lignes peut aussi déplacer les mains, et alors parce que Feilen est fou et peureux et égoïste, alors même que Bonnie ressert son emprise sur la main du Noé ; Feilen sert la main encore plus fort — peut-être même avec tendresse, peut-être même avec une crainte plus épaisse que celle de la bergère. Feilen est un héron que l’on abandonnait toujours — et Feilen était las et triste d’être abandonné.

  Et dans les rues froides de Oslo, les rues qui sentent la pluie et le sel de la mer que l’on devine avec le bruit des mouettes et des vagues, plus loin, la Plume névropathe et celle-qui-Aimait se tiennent la main : le monde n’a plus de sens. Erreur : le monde n’en a jamais eu, et un sourire comme pour se rappeler à lui-même qu’il est quand même drôlement stupide (d’abord de survivre, ensuite de tenir une main) déchire le visage fatigué du Regret. Les deux humains avancent lentement, et l’Erreur écoute à demi-mot Bonnie lui parler à voix basse. En vérité il ne fait qu’entendre, car doucement, la main dans la sienne douce comme une bulle de savon, il se laisse bercer par sa voix. Ils s’arrêtèrent, au bout d’un moment, mécaniques : librairie-arbre-foyer. Ils étaient arrivés, et la question de Bonnie faisait écho dans les souvenirs du Monstre.

[…ensemble ensemble ensemble il existe beaucoup de mots pour décrire la beauté la violence la souffrance la solitude de ce mot petite bergère ignorant le temps le temps tu sais est terrible il érode c’est cela érosion du mots je voudrais te transmettre transfusion douloureux et délicate je voudrais te montrer mais j’en suis incapable petite bergère tu ne comprends pas la douleur de Cyclamën et le fardeau d’être l’incapable le plus mauvais des Noés le plus doux le plus placide le plus terrible et le plus mécanique et sans âme Cyclamën c’est une cyclamen c’est une jolie fleur tu sais tu vois je voudrais te montrer ce paysage dans ma tête quand je cherche Cyclamën ensemble je voudrais que tu vois cette grande mer agitée et triste que tout est noir je voudrais pouvoir te dire que j’ai peur de ne jamais le retrouver dans cette grande mer de ne jamais être ensemble précisément alors tu comprendras bien que ce rire éclaté qui s’échappe de mon corps éclaté est bien vain et vide de méchanceté c’est un rire triste et mélancolique un rire tordu pour te signifier que ce mot ce mot ensemble ensemble main dans la main c’est un mot illusion qui ne correspond à rien tu lui demanderas tu lui demanderas à elle à l’Autre ton Amoureuse tu lui demanderas et peut-être qu’elle te dira que l’Amour est bien douloureux et triste et qu’il est la matrice et l’origine du sens du mot ensemble et de sa déchéance tu comprends Cyclamën ne revient pas et cela m’effraie et cela ne devrait pas m’effrayer Cyclamën n’est rien il est comme toi je veux dire c’est un humain un humain un humain les humains meurent c’est comme ça et la poussière remplace leurs os et leurs souvenirs et moi je reste avec les regrets des humains mais maintenant c’est moi qui ne veut pas partir tu comprends petite bergère ne lâche pas ma main je suis faible je crois que je suis fatigué d’être c’est risible et drôle je le sais bien et je parle comme ça et le mot vibre dans ma tête comme la corde tendue sur un violoncelle ensemble ensemble ensemble ensemble…]

C’est en ouvrant les yeux pour fuir ses pensées (c’est-à-dire se fuir lui-même) qu’il rencontra les organes oculaires bleutés de l’irlandaise. Et ce contact fut affreux, et Feilen se perdit à l’intérieur. Dedans le regard de Bonnie, il y avait une petite mer et des vallées, des nuages qui avançaient doucement dans un ciel bleu-soleil et le soleil qui éclate en petites étoiles en parfum de sel, chlorure de sodium et iode dans ces yeux-là. Et Feilen était perdu à l’intérieur : il y avait du cristal et des couleurs, des formes et des déchirures, et naturellement — parce que la O’Cahan était et demeurait humaine — il y avait des regrets. Sa voix, accroché, comme une balise : pose un jalon pour se guider ; et Feilen refit surface œil en contact sur la rétine douce et bleuté du monde de Bonnie ; et cette dernière lui faisait face, terrible, craintive et tremblotante ; terriblement courageuse. Les questions. Répondre. Automatique. Froid. Le Noé n’avait pas de module d’empathie intégré dans son esprit-algorithme-programmé de robot.

« L’homme. L’homme-vagabond-courageux. Oui. » Et la voix de Feilen mêlait et la voix de Cyclamën, et un tonnerre ancien, comme une tempête éclaire la nuit quand l’orage gronde. « Mort. Mort ! Tous. Tous… Mort. Les souvenirs. Bonnie O’Cahan. La colère et la violence. La haine et la peur. La… La Vagabonde aussi. Pas morte. » Et il lâcha les mains de la bergère, et chercha une clé dans les poches sans fond  déchirés d’un manteau tâché de sang. « La clé et les souvenirs, petite bergère. La clé. L’homme. Jean. Celui qui s’appelait Jean — personnage secondaire qui devait mourir. » Il s’arrêta brusquement. « L’enfant. Pas mort non plus. Et Cyclamën ? »

Le noir de la pièce fut rapidement dissipé par les bougies qu’alluma le corps de l’Animae. Dans la pièce régnait très naturellement le chaos et l’entropie : autant de marqueurs de la désertion des lieux par son propriétaire. Néanmoins, Cyclamën n’avait pas déserté les lieux complètement depuis sa transformation : il y revenait, aléatoirement. D’autres marqueurs faisaient foi : des livres ouverts. Des morceaux de feuille griffonnés, sa petite écriture compliquée dessus formant des poèmes, des notes et des observations sur la surface blanche. Il y avait un livre en gaélique, dans un coin, mais c’était un détail idiot, du moment où il avait tenté de ramener à lui le souvenir et le fantôme de sa bergère qu’il croyait morte. Les ruines d’un empire qui n’avait jamais été. Feilen tournait le dos à Bonnie, son regard figé sur la flamme-cire-ruisselante d’une des bougies. Il n’osait croiser le regard de la O’Cahan, et craignait la question qu’elle allait lui poser. Cette dernière finit par tomber : cinglante comme la mer en furie et les abysses limoneux. Feilen pianotait nerveusement sur sa main.

« Mort ? » Et en même temps qu’il articulait doucement le mot, il cherchait une réponse à l’intérieur de lui-même. Il cherchait Cyclamën. « Je. Je… l’ignore. » Et la réponse me terrifie. Il se garda bien d’ajouter ces dernières lignes. Il tourna doucement sa tête vers la bergère, et se laissa glisser au sol. Epuisé et incapable de rien. Les yeux dorés posés le ciel invisible et les étoiles-comètes. « Il faut pourtant qu’il soit vivant petite bergère. Il faut pourtant qu’il revienne. » Il le fallait, effectivement. Et les mains de Feilen-Cyclamën tremblotaient alors qu’il les portait sur son front fiévreux.

« J’ai peur naturellement tu sais. Mais il y a pire que ça. » Il fixa, hébété et horrifié, son regard sur Bonnie. Amorem ! « Il y a l’espoir. » Et l’espoir, définitivement, était un horrible sentiment pour celui qui incarnait les Regrets.
© JOY


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Jeu 21 Juil - 0:05
Bonnie R. O'Cahan
rang : La bergère
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« And all I loved ;
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2850 ptsRang A dans 4 conditions.
parcoursrp :
{ R P S . D A N S . L' O R D R E .
C H R O N O L O G I Q U E }

Arche ; Feilen {3}

Arche ; Cyclamën A. {12}
Angleterre ; Jodie D. {2}
Autriche ; Leander K. {5}
Intrigue Chap. II ; Côté Noés {3}
RP épistolaire ; Nína S. {1}
Kenya ; 5 Noés ; 2 Akumas {2}

† Mort †

OS Scénario ; Résurrection {1}
Norvège ; Cyclamën A. {8}
Himalaya ; Edith L. {2}
Arche ; Lena F. {9}
Arche ; Aloïs L. {9}
× Intrigue Chap. IV bis ; Côté Noé {4}
Intrigue Chap. IV ter ; Côté Noé {1}
France ; Nora L. {8}
France ; Célania V. et Emy B. {4}
France ; Liam L. {2}
Allemagne ; Sheryl K. {1}
France ; Ophelia I. {4}


× Allemagne ; Laoghaire L. {4}

∞ Amnésie ∞

OS Scénario ; Battlefield {1}
OS Scénario ; Valley Of the Dolls {1}
OS Scénario ; Truce {1}
Allemagne ; Rhian L. {8}
Angleterre ; Angus M. {5}
Angleterre ; Autonoé S. {2}
Angleterre ; Cyclamën A. {14}
Angleterre ; Destiny R. {9}
Allemagne ; Lily P. {4}
France ; Célania V. {12}
Allemagne ; B. Wilma H. {6}
Intrigue Chap. VI ; Côté Noé {2}
× Intrigue Chap. VI bis ; Côté Noé {5}
× Intrigue Chap. VI ter ; Côté Noé {4}
× Arctique ; Célania V. et Cyclamën A. {8}
× Écosse ; Ayden H. {2}
Angleterre ; Angus M. et Xuan M. {1}
OS Scénario ; Lost soul {1}
OS Scénario ; Coming home {1}
Danemark ; Cél, Gwen et Nora {3}
Arche ; Cassidy D. {3}
Russie ; Lavi B. {3}
France ; Elijah N. {1}
Arche ; Lena F. {3}
Arche ; Lily P., Cyclamën A., Wil H. et Addie von R. {2}
Norvège ; Klok {7}
Norvège ; Cyclamën A. {1}
Arche ; Siobhán H. {1}
× Angleterre ; Saphira H. {3}
× Japon ; Cloud N. {2}
Arche ; Adelheid von R. et Ada van E. {1}
× France ; 3 Exo ; 2 Noé {3}
OS Scénario ; never had a chance to be soft {1}
× Allemagne ; Rhian L. {6}
× Intrigue Chap. VII ; Côté Central {8}
× Intrigue Chap. VII p. IV ; Vatican {6}
____________

OS Event {1}
OS Event Noël {1}
Event Halloween P1 {2}
Event Halloween P2 {3}
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Apôtre de Noé

Bonnie R. O'Cahan
Le bleu de ses yeux tranchait impitoyablement avec ceux de l'Animae. Si l'on prêtait souvent aux siens la douceur d'un ciel d'été, ce qu'elle voyait dans les orbes dorées — qu'elle savait aussi sanglantes — du Noé n'avait rien d'estival : elle y trouvait l'apocalypse dans ce qu'elle avait de plus terrifiant. Un monde à feu et à sang où régnait le chaos et la désolation ; un monde où le soleil ne se levait plus — où il ne s'était sans doute jamais levé. Prisonnier entre deux Enfers rouges ; l'un brûlant sous ses pieds et l'autre soufflant vents violents et pluies acides, comme autant de regrets. Un monde qui s'effondrait continuellement, sans repos ni répit. Une souffrance éternelle, chantée par des yeux tristement humains.

Était-ce ici que Cyclamën était allé se perdre ?

« L’homme. L’homme-vagabond-courageux. Oui. » répondit enfin le Noé ; comme le fruit confus de l'homme et de la bête. « Mort. Mort ! Tous. Tous… Mort. Les souvenirs. Bonnie O’Cahan. La colère et la violence. La haine et la peur. La… La Vagabonde aussi. Pas morte. » Il débitait les informations comme une tirade qu'il aurait bien mal apprise. Décousu — à son image, sans doute. « La clé et les souvenirs, petite bergère. La clé. L’homme. Jean. Celui qui s’appelait Jean — personnage secondaire qui devait mourir. » Un silence. « L’enfant. Pas mort non plus. Et Cyclamën ? »

Un nouveau silence. Bonnie le regarda avec appréhension, espérant qu'il prononce enfin le mot qui la délivrerait de ses tourments — ou l'y plongerait de façon autrement plus douloureuse — mais rien ne vint. L'orage était passé. Le tonnerre s'était tu aussi violemment qu'il avait frappé ; renvoyant à la blonde sa propre question. Feilen n'aurait pu imaginer pire instant pour taire la maladresse de ses mots : elle avait besoin de savoir. De comprendre, aussi : les informations se bousculaient dans sa tête sans qu'elle ne parvienne à y mettre de l'ordre. Un prénom — Jean. Était-ce l'homme auquel elle avait fermé les yeux pour la dernière fois ? Des adjectifs — L'enfant. Sans doute celui duquel elle avait aperçu les pas dessinés dans le sang. Et enfin, la Vagabonde. Peut-être l'exorciste qui avait vaincu Feilen. Ou sauvé l'enfant. Probablement les deux. Quoiqu'il en fut, elle savait ce qu'il était arrivé à son libraire et, s'il avait fallu une raison pour pousser la blonde à vouloir la retrouver ; celle-ci était bien suffisante. La Vagabonde et l'Enfant : elle les retrouverait un jour. Pour l'heure, elle dissimula leur souvenir dans son esprit, à l'abris du spectre de l'amnésie qui guettait son corps fraîchement ressuscité. L'ombre de la Mort planait toujours.

Et le temps semblait lui être compté.

Devant elle, dessinée à la lueur d'une bougie, la silhouette de Cyclamën lui tournait le dos ; comme pour l'inviter à porter son regard ailleurs que sur sa triste personne. Les ruines qui s'étendaient autour de lui n'étaient guère plus joyeuses : c'était un royaume dévasté, abandonné par son Roi misérable. Un navire à la dérive, déserté par son capitaine de pacotille.

Son capitaine...

« Mort ? » Elle sursauta. « Je. Je… l’ignore. » hésita t-il avant de se laisser glisser sur le sol, comme épuisé. « Il faut pourtant qu’il soit vivant petite bergère. Il faut pourtant qu’il revienne. » Étrangement, son ton était plus calme — comme las, fatigué — et pourtant ; il semblait terrifié. Lui qui semblait accorder si peu d'importance au genre humain ; seul et perdu sans cet être qui lui manquait. Si l'absence de Cyclamën ne lui était pas si douloureuse, Bonnie aurait presque pu en sourire. Feilen avait malgré lui quelque chose de tristement attendrissant — mais elle se garda bien de le lui dire.

« J’ai peur naturellement tu sais. Mais il y a pire que ça. » reprit-il tout fiévreux, tout en posant un regard horrifié sur la blonde. « Il y a l’espoir. »

Bonnie resta plantée là un moment, simplement à le regarder, hébétée. La scène lui paraissait irréelle — elle était là, en compagnie de celui qui l'effrayait tant et qui, pourtant, à cet instant précis ; lui semblait misérable et à sa merci. Le Noé avait perdu de sa grandeur — quand bien même il n'avait jamais été très imposant — et là, tout effondré contre le mur, la main tremblante posée sur son front, il paraissait presque lui demander de l'aide.

Ses épaules s'affaissèrent, signe qu'elle était désormais un peu plus détendue. L'inoffensivité apparente du Noé n'y était évidemment pas pour rien, mais il fallait chercher la raison principale ailleurs : Bonnie était désormais certaine que Cyclamën n'était pas mort. Elle n'avait aucune certitude, mais son espoir résidait dans le fait que Feilen n'en avait pas non plus : et elle avait décidé de parier là dessus.

« Je veux bien espérer à ta place, alors... » souffla t-elle doucement, un sourire bienveillant — presque maternel — sur les lèvres. Avançant à pas de loups, elle s'approcha du corps fiévreux du Noé, l'observant un moment de ses grands yeux purs.

A son tour, elle s'appuya contre le mur et se laissa doucement glisser aux côtés du Regret, laissant planer un silence presque religieux ; comme pour s'assurer que sa présence et sa proximité ne le dérangeaient pas. Rabattant ses jambes contre sa poitrine, elle posa la tête sur ses genoux, le regard fixé sur un point vide. Un livre ouvert, peut-être. Ou peut-être bien celui en gaélique, qu'elle avait aperçu un peu plus tôt.

« Parfois... » soupira t-elle, et son souffle alla se perdre entre les murs effrités de la librairie. « Parfois, je me demande à quoi bon refaire le monde. » Réalisant que sa phrase allait à l'encontre de l'objectif même du clan auquel elle appartenait, elle se reprit bien vite. « Je veux dire... En quoi sera t-il meilleur que celui-ci ? Ou ne serait-ce que différent... » Elle était fatiguée, la bergère. « Des sentiments comme la Colère, la Haine ou... » elle hésita. « ... ou les regrets... » osa t-elle finalement, « ... n'aideront pas à instaurer sur ce monde une ère nouvelle... » Un nouveau silence, pour chercher ses prochains mots. Elle n'était pas plus légitime que lui, en ce sens. De l'Amour et du Regret, si l'un des deux trompaient les Hommes, c'était bien elle. Elle tourna son visage vers son frère. « Quand je te vois ainsi, Feilen... » Fatigué. Las. Souffrant. Torturé. Seul. Blâmé. Raté. Laissé-pour-compte. Un cœur beaucoup trop enfantin pour endosser des maux beaucoup trop adultes. « J'aimerais mieux que l'on disparaisse tous. »

Le changement dont avait besoin le Monde était peut-être que cesse enfin l'une de ses plus vieilles guerres.

« Hum... Dis, Feilen ? » demanda t-elle, laissant libre court à ses pensées complètement décousues, sans logique ni continuité. « Est-ce Cyclamën qui a peur de revenir... » à nouveau, elle chercha de ses prunelles ses jumelles dorées. « ... Ou bien toi qui a peur de partir ? »

As-tu peur de te retrouver seul ?

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Jeu 21 Juil - 1:22
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Apôtre de Noé

Cyclamën Animae


˻ Rétroaction ˺


Feat —  Bonnie O’Cahan

La rétroaction est l’action en retour d’un effet sur sa propre cause c’est-à-dire qu’à cause de toi petite bergère je suis encore vivant et parce que je suis encore vivant petite bergère je suis idiot et je me détruis et je me meurs et je casses mes organes fonctionnels même parfois et il faut me réparer et il faut me soigner et c’est-à-dire petite bergère que grâce à toi après je suis encore vivant quand même mon corps mon corps mon corps réparable en boucle petite bergère et là tu sais je regarde tes cheveux blonds je les déteste tes cheveux tu sais Bonnie pas les tiens non naturellement je veux dire leurs éclats à travers le temps et à travers les images de mon esprit fatigué et poussiéreux comme une vieille bibliothèque avec une odeur de terre humide je veux dire que ce fichu éclat j’ai l’impression de le connaître il change il change à travers les âges il change de couleurs et de réflexion (il ne transmet pas toujours les mêmes ondes du spectre du visible) je veux dire que c’est quand même le même l’éclat des cheveux qui guérissent les blessures l’éclat de la tendresse l’éclat de tes cheveux blonds-or-métal-hurlant l’éclat dans tes yeux petite guérisseuse l’éclat dans tes yeux avec la flotte de bateau et d’amour et de nuages à l’intérieur et les vallées et les formes et l’espoir tu attends quoi princesse cassée tu attends Cyclamën je voudrais rire et cracher à ta figure parfois tu sais pour te dire de ne pas attendre que c’est inutile et que ce que tu prends pour une tendresse touchante n’est qu’une faiblesse fiévreuse et je voudrais pouvoir hurler à la face du monde que j’ai dévoré Cyclamën qu’il ne reste plus rien du Cyclamën plus rien plus PLUS RIEN TU COMPRENDS PLUS RIEN mais hélas je suis lâche c’est-à-dire système en boucle rétroaction sur lui-même c’est-à-dire que si je dévore le Cyclamën je me dévore moi-même c’est-à-dire que si le norvégien disparait je suis seul à nouveau seul seul tu sais petite bergère le Cyclamën est une étrange petite personne je crois que j’ai de la tendresse et de la douceur et c’est vraiment pathétique d’être moi terriblement un fort mauvais apôtre toujours à se lamenter donc et ma tête (enfin la tête de Cyclamën) me torture et me scie et le corps malheureux doucement essaie de récupérer des morsures de Nora (Nora vagabonde Nora Nora la cible la cible le Regret n’oubliera pas) rétroaction petite bergère je te regarde et tu espères et mon regard te regardant me fait espérer et voyant ainsi le regret qui espère ton espoir se fait morceau d’éclat ce même éclat que je déteste rétroaction c’est-à-dire que Cyclamën va revenir j’espère.
Et mes mains tremblent en y pensant.

Cyclamën tu
                              es là
Cyclamën
Cyclamën                                                           (je connais ce prénom je connais) tu
?
                                       vivant    (le cœur bat ?)                                               Cyclamën ?
tu vas              revenir
(dis ?)
ne me laisse                                             pas
(seul)

Et vous êtes comme ça allongés contre un mur même pas un mur solide un mur en bois avec des livres autour de vous vous êtes comme ça un peu débile lui fiévreux et fatigué et triste et las un peu en colère mais c’est une colère sourde et vaine elle un peu inquiète et compatissante et aussi un peu en colère quand même mais c’est une colère différente c’est une colère réprimée et muette qu’elle s’efforce de ne pas entendre c’est cela elle la tait et l’ignore et vous êtes comme ça ensemble silencieux dans cette grande pièce un peu trop grande. Des livres partout ; et des feuilles couvertes d’écriture. Il y a là des poèmes de Cyclamën quand il était triste et heureux malheureux ou fou parfois sous l’emprise de l’alcool (le doux oubli) des poèmes d’un autre âge quand il était encore humain quand il pensait Bonnie encore vivante quand il pensait Bonnie encore morte quand il haïssait Nora quand il haïssait la Guerre quand il voulait être un autre que lui-même c’est-à-dire un autre lui-même ; il y a là aussi des listes, des listes de mots qu’il trouve jolis ou notables ou intéressants (collectionneur de mots le libraire) ; il y a encore parfois des dessins, de petites esquisses maladroites (le Cyclamën n’était objectivement pas un très bon dessinateur) et enfin des crayons des stylos et des pots d’encre et de peinture et des pastels partout. Une aquarelle qui représente la mer aussi dans un coin ; Cyclamën pendant un moment avait le projet de fabriquer une œuvre qui rassemblerait les mots et les couleurs, le dessin et la poésie articulée. Et vous êtes allongés au milieu de ce chaos, incapables de rien — mais Feilen tourne brusquement sa tête vers Bonnie (et il y a un de ses deux yeux qui se met à briller et qui du doré se met à trembler et qui du doré se colore comme l’encre qui se diluerait dans un verre d’eau qui se colore en noir le noir le noir des abysses.

disparaître ?

Je devrais probablement de tuer t’achever t’achever achever ce que cet incapable de Traumatisme avait commencé petite ignorante sombre imbécile ce sont là les paroles d’une  non-combattante tout disparaître c’est trop tard trop de morts trop de souffrance maintenant on ne peut plus pas de retour en arrière rétroaction Bonnie impossible de retourner en arrière on n’efface pas ce qui a été détruit je te pardonne je dois me calmer pourtant je fulmine je dois te pardonner tes paroles d’ignorante hélas hélas hélas sombre imbécile pour la deuxième fois donc disparaître tu es drôle et risible risible Bonnie oui vraiment et mes mains tremblent encore plus fort et je dois résister on voit bien que tu ne t’es jamais battue encore petite apôtre cassée à se demander ce que fait Amorem je l’ai connu hurlante et déchirante et affutée et aiguisée guerrière parmi les guerrières amazone terrible et délicate charmante comme le silex ou l’onyx et elle faisait des carnages tu sais je l’ai connu couverte du sang le sang des vivants le sang des vivants qui deviennent morts et sa chevelure thérapeutique avait l’éclat du plasma et des globules implosés quand les liquide sortent des corps.
Mais mes mains tremblent toujours et l’injection de fureur et d’encre recule et mes yeux reprennent leur teinte cuivrée ; enfin.

Finalement, il eut un sourire un peu doux (et presque rêveur) en regardant la jeune fille. « Le Regret est quelque chose de solitaire par définition petite bergère. » Et Feilen laissa échapper un rire. « Enfin. Je pars. Ce n’est pas comme si j’avais prévu de rester dans le fond. » Il reviendra peut-être. Feilen reprit un air sérieux et fatigué et triste et acide en adressant une dernière fois la parole à Bonnie.  « Espérer à la place du Regret ; c’est une idée absurde petite bergère. » Il haussa les épaules et eut un dernier sourire et le corps sans vie de Cyclamën retomba contre le mur et la lumière terrible dans ses yeux avait disparu — il était vivant ce corps ; mais personne ne l’habitait (Feilen s’étant rendormi, beaucoup plus par contrainte que pas choix en vérité, car la fatigue et l’épuisement le poussait à tomber dans un long sommeil maintenant) c’est-à-dire que ce corps était mort sans personne pour le piloter.

Et vous vous tenez là ; silencieux contre un mur dans une librairie avec tout ce désordre autour de vous, et tout ce désordre dans vos têtes, et tout ce silence pesant. Et la peau cendrée du Cyclamën, et les stygmates du Cyclamën, et les yeux dorés vides, tout cela ne bougeait pas ; régulièrement, la poitrine de l’Animae se soulevait, témoin de la vie faible qui habitait pourtant le corps. Et petite bergère tu te tenais là — et Cyclamën n’était toujours pas revenu ; alors tu étais seule.

cyclamën tu as
                                    peur tu es             (encore)            là ?
tu vas (revenir ?)                                                                         dis-moi que
       
tu vas revenir
cyclamën?
tu
                                         m'entends ?
© JOY


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Ven 22 Juil - 0:14
Bonnie R. O'Cahan
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{ R P S . D A N S . L' O R D R E .
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Arche ; Feilen {3}

Arche ; Cyclamën A. {12}
Angleterre ; Jodie D. {2}
Autriche ; Leander K. {5}
Intrigue Chap. II ; Côté Noés {3}
RP épistolaire ; Nína S. {1}
Kenya ; 5 Noés ; 2 Akumas {2}

† Mort †

OS Scénario ; Résurrection {1}
Norvège ; Cyclamën A. {8}
Himalaya ; Edith L. {2}
Arche ; Lena F. {9}
Arche ; Aloïs L. {9}
× Intrigue Chap. IV bis ; Côté Noé {4}
Intrigue Chap. IV ter ; Côté Noé {1}
France ; Nora L. {8}
France ; Célania V. et Emy B. {4}
France ; Liam L. {2}
Allemagne ; Sheryl K. {1}
France ; Ophelia I. {4}


× Allemagne ; Laoghaire L. {4}

∞ Amnésie ∞

OS Scénario ; Battlefield {1}
OS Scénario ; Valley Of the Dolls {1}
OS Scénario ; Truce {1}
Allemagne ; Rhian L. {8}
Angleterre ; Angus M. {5}
Angleterre ; Autonoé S. {2}
Angleterre ; Cyclamën A. {14}
Angleterre ; Destiny R. {9}
Allemagne ; Lily P. {4}
France ; Célania V. {12}
Allemagne ; B. Wilma H. {6}
Intrigue Chap. VI ; Côté Noé {2}
× Intrigue Chap. VI bis ; Côté Noé {5}
× Intrigue Chap. VI ter ; Côté Noé {4}
× Arctique ; Célania V. et Cyclamën A. {8}
× Écosse ; Ayden H. {2}
Angleterre ; Angus M. et Xuan M. {1}
OS Scénario ; Lost soul {1}
OS Scénario ; Coming home {1}
Danemark ; Cél, Gwen et Nora {3}
Arche ; Cassidy D. {3}
Russie ; Lavi B. {3}
France ; Elijah N. {1}
Arche ; Lena F. {3}
Arche ; Lily P., Cyclamën A., Wil H. et Addie von R. {2}
Norvège ; Klok {7}
Norvège ; Cyclamën A. {1}
Arche ; Siobhán H. {1}
× Angleterre ; Saphira H. {3}
× Japon ; Cloud N. {2}
Arche ; Adelheid von R. et Ada van E. {1}
× France ; 3 Exo ; 2 Noé {3}
OS Scénario ; never had a chance to be soft {1}
× Allemagne ; Rhian L. {6}
× Intrigue Chap. VII ; Côté Central {8}
× Intrigue Chap. VII p. IV ; Vatican {6}
____________

OS Event {1}
OS Event Noël {1}
Event Halloween P1 {2}
Event Halloween P2 {3}
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Apôtre de Noé

Bonnie R. O'Cahan
La colère du Regret, Bonnie l'avait remarquée. Pas seulement dans le regard mi-noir mi-doré qu'il lui avait lancé, mais dans l'aura folle qui se dégageait de l'être à ses côtés. Une colère sourde contre elle, contre Amorem, et pourquoi pas contre le monde entier ; mais surtout contre lui. Sans doute était-ce pour ça qu'il n'avait pas agit, qu'elle était toujours en vie malgré son affront. Il avait beau la mépriser, la détester, la haïr, la maudire, la condamner, l'exécrer, l'accuser... A la fin, c'était toujours au Regret de porter le blâme. Toujours à lui qu'incombait la faute — d'avoir agit. De n'avoir rien fait. Ou peut-être trop. C'était toujours trop ou trop peu.

Si c'était trop d'empathie ou trop peu de courage qui l'avait empêché de laisser libre court à sa pulsion vengeresse, la blonde n'en savait rien. Toujours était-il que ses mains tremblantes étaient cette fois-ci restées à leur place — à leur place ? Une boule d'angoisse noua brusquement l'estomac de la bergère, et elle ne pu s'empêcher de déglutir. L'espace d'un instant, elle sembla frappée par la réalisation. Lui revenait en mémoire le souvenir de ces mains, froides et maladroites ; dangereusement serrées autour de son cou. Les sensations et les images refaisaient surface soudainement ; tant et si bien qu'elle plaça sans s'en rendre compte ses propres mains autour de son cou ; comme pour s'assurer qu'il était bien libre.

Elle soupira de soulagement, imperceptiblement. S'assurant que Feilen n'avait pas été témoin de cette faiblesse, elle fit face à un visage qui lui souriait doucement, tranchant singulièrement avec l'expression qu'il arborait quelques secondes plus tôt.

« Le Regret est quelque chose de solitaire par définition petite bergère. » donna t-il pour toute réponse, ponctuant sa phrase d'un rire. « Enfin. Je pars. Ce n’est pas comme si j’avais prévu de rester dans le fond. »

Bonnie voulu le retenir, lui dire de rester — oh non, elle n'avait pas voulu le faire fuir ! Ses mots avaient-ils heurté la sensibilité cachée du Noé ? Elle n'avait jamais voulu son départ — à vrai dire, elle commençait à apprécier Feilen, tout effrayant qu'il était. Elle voulait l'apprivoiser, s'habituer à lui. Aux multiples facettes qu'il était capable de montrer — mais qu'il décidait subitement de cacher. Fatalement aussi, peut-être. Il semblait fatigué, amer un peu. Triste — mais ça, l'irlandaise commençait à s'y faire. Il lui semblait ne l'avoir jamais vu autrement qu'avec cette mélancolie constante au fond de ses yeux ; fenêtre ouverte sur ce bleu qu'il avait à l'âme.

« Espérer à la place du Regret ; c’est une idée absurde petite bergère. »

Un sourire plus tard, et son corps retombait lourdement contre le mur ; le regard vide. Aussitôt la blonde s'assura qu'il respirait toujours, puis souffla en s'appuyant à son tour contre le mur.

« Tu es vraiment trop bête, Feilen. » lâcha t-elle pour elle-même ; certaine que ses mots n'atteindra pas la conscience du Noé. Trop bête, ou simplement doué pour éviter de répondre aux questions. « Solitaire ne veut pas dire seul. On ne choisit pas la solitude... » Ta ruse ne me trompe plus, voulu t-elle ajouter. Mais il ne l'entendait pas, alors elle garda la réflexion pour elle-même.

Rapportant son attention sur le corps — vivant mais sans vie — à ses côtés, elle le couva d'un tendre regard, alors qu'un triste sourire se dessinait à peine sur ses lèvres. Il n'y avait qu'endormi que l'Animae semblait paisible et pourtant, il demeurait sur ses traits comme un chagrin muet. D'un geste délicat, elle dégagea le visage du Noé des quelques mèches qui s'abattaient sur son front, découvrant par-là même les stigmates encore bien présentes. Sa peau était étonnamment froide, loin de ce qu'avait pu laisser penser l'air fiévreux qu'avait prit Feilen quelques minutes plus tôt. Elle jeta un regard circulaire autour d'elle, cherchant de quoi le couvrir ; mais elle ne vit rien d'autre que des ouvrages et des étagères de bois, sur lesquels se dessinait son ombre. A court d'idée, et sentant la fatigue peser sur ses frêles épaules ; Bonnie s'appuya doucement contre son voisin, la tête posée contre la sienne. Non loin devant elle, la bougie qu'avait allumée Feilen brûlait encore ; et la bergère jura voir des formes danser dans sa petite flamme. Des silhouettes projetées sur les murs et les objets tout autours ; qui à l'image des livres racontaient leurs propres histoires.

Elle se sentait bien, ainsi. L'esprit embrumé par la fatigue, elle se sentait plus légère ; et l'odeur du vieux bois, couplé à celle du papier, de la poussière et de l'humidité lui donnait l'étrange impression d'un foyer. Loin du sang, des cris et de la guerre, loin de la mort et de l'oubli. Ici, au milieu des livres, il était impossible d'être seul : elle était entourée de centaines et de centaines d'histoires, si bien qu'elle se rêvait déjà dans l'une d'entre elles.

C'était ça ; elle rêvait...

***

Elle ne sut dire combien de temps s'était écoulé lorsqu'elle ouvrit à nouveau les yeux. La surprise passée — il lui fallut plusieurs secondes pour se remémorer la situation — elle s'assura aussitôt que Cyclamën respirait toujours, et se laissa quelques secondes de plus pour prendre une décision. Elle ne pouvait pas rester là à rien faire ; mais ne pouvait pas non plus partir et laisser son ami seul ici. Et, malheureusement ; Amorem n'était plus là pour lui donner l'énergie qui lui manquait. Toujours était-il qu'à rester immobile, l'irlandaise commençait à prendre froid : elle n'avait ni moufles ni chaussures pour lui tenir chaud, et rien d'autre que sa robe mortuaire.

Constatant que la bougie s'était éteinte, mais que la lumière du matin perçant à travers la porte suffisait à ce qu'elle puisse y voir clair ; Bonnie entreprit de se lever. Elle fit quelques pas pour retrouver les sensations dans son corps et, posant son regard sur les livres et les feuilles qui jonchaient le sol, décida de mettre un peu d'ordre dans la librairie.

Les minutes passèrent, durant lesquelles elle regroupait, classait — avec les maigres connaissance dont elle disposait — et rangeait les ouvrages sur les étagères ; non sans avoir au préalable dépoussiéré ces dernières. Elle avait aperçu dans un coin de la pièce un vieux balai et n'avait pas hésité à s'en servir ; balayant avec soin chaque recoin et chaque dessous de meuble. Petit à petit, l'échoppe retrouvait un semblant d'ordre et propreté. De temps en temps, elle prenait le temps de lire les écrits là où elle pensait reconnaître l'écriture de Cyclamën, sans toutefois comprendre un traître mot de ce que sa plume pouvait bien raconter. Il y avait beaucoup de ratures et de feuilles griffonnées, parfois même des petits dessins qui lui rappelaient avec un tendre amusement ceux d'un enfant. Elle trouvait dans chacun de ses traits une maladresse que l'irlandaise trouvait adorable.

Oh, comme il pouvait lui manquer...

Cessant ce qu'elle faisait, elle s'approcha du norvégien et s'accroupit en face de lui, serrant contre son cœur l'ouvrage qu'elle avait dans les mains — celui en gaélique. Son regard était triste, et la légèreté qu'elle avait ressenti avant de s'assoupir était désormais un lointain souvenir. Au fond, elle le savait : la situation ne prêtait en rien aux réjouissances, et l'état de son ami n'était pas aussi bénin qu'elle s'était forcée à le croire. La possibilité qu'il ne revienne jamais à lui était plus que jamais d'actualité ; plus encore maintenant que Feilen avait rompu le seul lien qui le maintenait à l'éveil.

« Dis, Cyclamën... » murmura t-elle, les yeux humides. « Tu veux bien te réveiller, maintenant..? » implora t-elle sans y croire. « Ca fait longtemps, dis... »

Dis, Cyclamën...


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Sam 23 Juil - 16:23
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Apôtre de Noé

Cyclamën Animae


˻ Enthalpie ˺


Feat —  Bonnie O’Cahan

Dis, Cyclamën…
tu
vas revenir ?
                                                                  (Cyclamën)
               Cylamën tu es (perdu ?)
                                                                 dis cyclamën                     (cyclamën ?)
tu                                                                                                        m’entends ?

Le Cyclamën errait et n’étais plus : il n’existait pas — il n’avait jamais existé. Et tout cela n’était qu’une vaste farce en réalité (tout cela, c’est-à-dire la vie en général, la guerre ensuite, et la souffrance en plus particulier pour terminer), un grand rêve : et l’Animae rêvait donc. « Aujourd’hui, j’ai fait un rêve étrange » : c’est le genre de chose, le genre de phrase que l’on prononce le matin au réveil — avec l’odeur du café qui réchauffe — avec une voix un peu hébétée et surprise ; mais en même temps contente. Parce que un rêve étrange, c’est quelque chose dont on peut être fier, au fond on aspire tous à faire des rêves et s’en vanter ensuite pour épater les autres. Rêver, c’est agréable. Le Cyclamën lui rêvait, et c’était un long rêve qui se continuait depuis le réveil de Feilen : c’est-à-dire qu’il ne voyait le monde qu’au travers le prisme d’un rêve depuis tout ce temps, et que maintenant — à cause de l’Innocence de Nora (et son cœur détruit et douloureux) — la connexion avait été rompu. Fin du rêve, de l’enregistrement : le Cyclamën errait dans les poches sombres de sa conscience abattue ; il était perdu et seul, il avait froid et il neigeait et c’était une neige qui l’isolait du reste du monde. Pire, il ne savait pas comment se réveiller : il errait dans ce désert de coton, seul. Seul ? Probablement pas complètement ; et lorsque Noé se tourna vers l’Erreur et lui expliqua que désormais il resterait en arrière et qu’il serait seul toujours seul à regretter et que c’était là le rôle qui lui incombait car lui seul pouvait résister à la solitude et ne pas se morfondre à en mourir complètement que désormais il resterait dans la neige quand bien même le Soleil brillerait dans le ciel et que les oiseaux de l’été fredonneraient des mélodies douces et jolies que désormais ses larmes seraient noires et solitaires et que sa voix muette se perdrait dans le brouillard du désert de coton de l’hiver de la solitude et Noé n’était pas accusateur ni cruel et il offrit en même temps à l’Erreur et ce malheureux destin et un stylo pour animer l’encre et d’abord pour construire et non pas détruire un stylo pour que le Regret ne soit jamais seul jamais jamais seul d’abord et Noé était bienveillant et il serra une dernière fois contre lui l’Erreur avant de l’abandonner à son si triste nouveau destin et l’Erreur ne lui en voulait pas malgré les larmes noires qui coulaient le long de son visage il comprenait et il était aimant il voulait aider Noé et ils étaient là l’un contre l’autre et leurs cœurs à bride abattue battaient de concert et alors l’Erreur accepta ce dernier contact humain avant de s’enfoncer dans ce grand enfer blanc froid et solitaire probablement pas seul non, car quand Cyclamën se retournait, il voyait bien qu’il y avait des regrets pour l’accompagner. Il y avait là un Monstre, un enfant et une femme, et une machine : le Monstre se tenait à l’écart, il somnolait. L’enfant et la jeune femme jouait ensemble, et la machine se tenait là, immobile et bête. Et le Cyclamën-endormi eut un sourire (car il n’était pas seul dans ce grand désert blanc de l’oubli même s’il avait un peu froid), alors il continua à marcher dans ce grand désert blanc, et les regrets le suivaient pour lui tenir compagnie. Et Cyclamën était très triste mais au moins, il n’était pas seul.

Et j’aimerai bien t’y voir brouillon de mon âme brouillon d’amoureuse comment tu ferais si tu étais à ma place car tu vois je marchais dans l’oubli de ma tête dans le vide de ma tête et tes paroles tristes et tes larmes ne m’atteignaient pas car il y avait des mains sur mes oreilles et sur mes yeux et sur mes lèvres pour m’empêcher d’entendre et de voir et de parler de répondre d’entendre ta voix de revenir et rien ne m’atteignait tu vois brouillon d’amoureuse et il faisait froid aussi il y avait tellement de choses étranges dans ce long sommeil tu sais je voudrais te montrer toute cette neige (et j’avais froid) et tout ce coton et il y avait des arbres aussi et les regrets et moi nous avancions dans cette drôle de forêt et l’Enfant jouait à chat et je crois que nous jouions tous à chat ensemble en vérité même le Monstre en réalité c’était une scène bien absurde brouillon d’amoureuse mais nous étions loin de la guerre au moins et je pouvais les protéger au moins (mes regrets) et ils avaient l’air heureux alors c’était ce qui importait le plus et j’avançais (nous avancions encore mais eux c’est moi et moi c’est eux alors ça n’a guère trop d’importance) et ensuite il y avait une tombe une tombe comme un mot qui tombe et c’est là brouillon d’amoureuse que j’ai entendu Cyclamën avait une voix douce comme le bruit de la mer sur le sable c’était une voix que je connaissais pourtant brouillon d’amoureuse une voix que je connaissais et c’était une tombe et une pelle plantée dedans et une lanterne aussi une lampe avec une lumière bleue avec un longueur d’onde précise un bleu de fantôme et c’est là que je me suis souvenu de ce Regret là ce regret des morts inanimés ce regret froid comme une pelle qui creuse la nuit et il neigeait encore dans ce drôle de désert blanc et le souvenir m’a assailli d’un coup il pleuvait et tu étais morte.

La fonction enthalpie correspond à l'énergie totale d'un système thermodynamique c’est-à-dire système corps humain organisme c’est-à-dire énergie la chose qui fait se mouvoir les corps c’est-à-dire parce que les corps bougent que l’énergie totale est fixe mais que l’énergie en soi bouge aussi et change changement d’état c’est cela l’enthalpie les mesures et la science les changements d’états alors revenir ou s’éloigner se souvenir cela figure aussi comme
un changement d’état. (en vérité l’enthalpie
est un potentiel de mémoire le potentiel pour Cyclamën de revenir de survivre
de ce souvenir)


Et comme tu étais devant lui ; et comme il était loin, il est pourtant revenu. Et il a ouvert les yeux et surtout, il a fait un mouvement (sa poitrine s’est soulevée brusquement) et a respiré brusquement et la première chose qu’il a vu en posant à nouveau son regard sur le monde fut ton visage douloureusement doux et douloureusement triste — le visage des vivants et les larmes des vivants. Et perdu et paniqué, comme au sortir d’un mauvais rêve, il respirait très rapidement et tremblait, et nerveusement, il cherchait des souvenirs et des images auxquels se raccrocher, mais ne rencontrait que les souvenirs de la souffrance et de la peur (mon cœur ! mon cœur ! mon cœur arraché !) et il paniquait de plus en plus et cherchait dans ton visage une logique (il n’identifiait pas ton visage il ne comprenait pas il était éteint et allumé il revenait par morceaux et ses souvenirs revenaient pas morceaux aussi désorientés et dans le désordre) entropie entropie et il s’en le faire exprès comme il s’agitait et respirait encore encore et encore bruyamment sa main (droite ou gauche peu importe ?) rencontra ta main et il s’accrocha désespérément à ta main alors. Et alors Cyclamën ouvrit les yeux une deuxième fois en reconnaissant la main de Bonnie et le visage de Bonnie et les larmes de Bonnie et il ouvrit les yeux une deuxième fois au milieu de désordre et de la peur et de la panique ; il serra la main encore plus fort comme pour s’assurer qu’elle était encore là et que ce n’était pas simplement la suite d’un rêve (mais bien la réalité). Et sa deuxième main se leva maladroitement et effleura timidement le visage de l’irlandais, et il plongeait ses yeux dorés (il ne s’en rendait pas compte, mais sa peau redevenait blanche comme la neige norvégienne et ses yeux reprenaient leur couleur mi-rouge mi-feu comme le soleil qui se lève le matin et les stigmates terribles disparaissaient) dans les morceaux océans de la bergère et doucement, sa respiration se régularisait. Son cœur hurlait quand même dans sa cage thoracique, au demeurant.

Finalement, il osa poser doucement sa main le long de la joue de l’irlandaise (et comme sa main tremblait encore, elle dessinait des reflets nerveux sur la peau éclatante de la bergère), et il se releva un peu du mur. Une main dans la sienne, et l’autre un visage, il rapprocha sa tête. Comme pour se rassurer encore un peu, il posa doucement son front contre celui de (celle qui avait une importance spéciale) et il ferma les yeux. Ta peau contre la mienne, les battements de ton cœur pour rassurer le mien ; rendre tangible la scène et lui donner sa réalité accrochée dans le temps ; me rassurer — puisque ce ne doit pas être un rêve.
Il n’osait pas parler ; et il avait peur.
Peur du moment où il ouvrirait les yeux. (peur du moment où il se réveillerait ?)
© JOY


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Mer 10 Aoû - 21:17
Bonnie R. O'Cahan
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2850 ptsRang A dans 4 conditions.
parcoursrp :
{ R P S . D A N S . L' O R D R E .
C H R O N O L O G I Q U E }

Arche ; Feilen {3}

Arche ; Cyclamën A. {12}
Angleterre ; Jodie D. {2}
Autriche ; Leander K. {5}
Intrigue Chap. II ; Côté Noés {3}
RP épistolaire ; Nína S. {1}
Kenya ; 5 Noés ; 2 Akumas {2}

† Mort †

OS Scénario ; Résurrection {1}
Norvège ; Cyclamën A. {8}
Himalaya ; Edith L. {2}
Arche ; Lena F. {9}
Arche ; Aloïs L. {9}
× Intrigue Chap. IV bis ; Côté Noé {4}
Intrigue Chap. IV ter ; Côté Noé {1}
France ; Nora L. {8}
France ; Célania V. et Emy B. {4}
France ; Liam L. {2}
Allemagne ; Sheryl K. {1}
France ; Ophelia I. {4}


× Allemagne ; Laoghaire L. {4}

∞ Amnésie ∞

OS Scénario ; Battlefield {1}
OS Scénario ; Valley Of the Dolls {1}
OS Scénario ; Truce {1}
Allemagne ; Rhian L. {8}
Angleterre ; Angus M. {5}
Angleterre ; Autonoé S. {2}
Angleterre ; Cyclamën A. {14}
Angleterre ; Destiny R. {9}
Allemagne ; Lily P. {4}
France ; Célania V. {12}
Allemagne ; B. Wilma H. {6}
Intrigue Chap. VI ; Côté Noé {2}
× Intrigue Chap. VI bis ; Côté Noé {5}
× Intrigue Chap. VI ter ; Côté Noé {4}
× Arctique ; Célania V. et Cyclamën A. {8}
× Écosse ; Ayden H. {2}
Angleterre ; Angus M. et Xuan M. {1}
OS Scénario ; Lost soul {1}
OS Scénario ; Coming home {1}
Danemark ; Cél, Gwen et Nora {3}
Arche ; Cassidy D. {3}
Russie ; Lavi B. {3}
France ; Elijah N. {1}
Arche ; Lena F. {3}
Arche ; Lily P., Cyclamën A., Wil H. et Addie von R. {2}
Norvège ; Klok {7}
Norvège ; Cyclamën A. {1}
Arche ; Siobhán H. {1}
× Angleterre ; Saphira H. {3}
× Japon ; Cloud N. {2}
Arche ; Adelheid von R. et Ada van E. {1}
× France ; 3 Exo ; 2 Noé {3}
OS Scénario ; never had a chance to be soft {1}
× Allemagne ; Rhian L. {6}
× Intrigue Chap. VII ; Côté Central {8}
× Intrigue Chap. VII p. IV ; Vatican {6}
____________

OS Event {1}
OS Event Noël {1}
Event Halloween P1 {2}
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Apôtre de Noé

Bonnie R. O'Cahan
Et comme s'il l'avait entendue, Cyclamën — ou plutôt, son corps — se mit à bouger. Brusquement, sa poitrine se souleva, comme prise d'un spasme incontrôlable, tel le nouveau né prenant sa toute première bouffée d'air... Ou comme le noyé que l'on ramenait à la vie, à la surface ; après un séjour en eaux troubles. Bonnie sursauta, lâchant par la même occasion le livre qu'elle tenait entre ses mains. Suivant les étapes de son éveil, l'hôte du Regret ouvrit des yeux hagards et paniqués sur un monde qu'il ne reconnaissait probablement pas encore, entraînant son souffle dans une course effrénée, le cœur battant à tout rompre et le corps tremblant de peur et de confusion. Il revenait à la vie et sur son visage se lisait pourtant une peur panique, comme si tout ce qu'il avait fait n'était que d'avoir quitté un Enfer pour un autre.

Prise de court, Bonnie ne sut pas réagir aux premiers instants. Déboussolée, et incertaine quant à ce qu'il se passait réellement — revenait-il à lui ou n'était-ce que des spasmes incontrôlés ? La vie réanimait-elle son corps ou était-elle au contraire en train de le quitter ? Était-ce Cyclamën, ou un dernier soubresaut de Feilen ? Cherchait-il à fuir les abysses de son âme, ou désirait-il désespérément y retourner ? Et cette terreur qu'elle lisait au fond de ses yeux, était-ce celle de partir ou de revenir ? De fuir ou de poursuivre ? — la bergère ignorait quel comportement il lui fallait adopter. Puisqu'il ne semblait pas l'avoir reconnue — ou plutôt, pas en mesure de le faire — n'allait-elle pas tout empirer si elle osait le toucher ? Lui parler ? Impuissante, elle ne put que suivre des yeux le petit corps frêle de son ami, secoué par les émotions qui le traversaient.

Sa résolution néanmoins la quitta lorsqu'elle sentit la main de Cyclamën d'abord effleurer la sienne, puis s'y accrocher avec force, comme si sa vie en dépendait. Elle raffermit sa poigne autant qu'elle le put, comme pour lui assurer qu'elle était bien là et qu'elle ne partirait pas, ne partirait plus. Comme un jeu de force, il serra encore plus fort, les yeux fixés, rivés sur le visage de l'irlandaise qu'il semblait enfin reconnaître. Tel un phare au milieu du flot déchaîné de ses émotions, il s'accrochait à son image de ses deux billes dorées qui, lentement, reprenaient leur teinte rouge et glacée. Changement qui s'étendait jusque sur sa peau, qui à son teint grisâtre rendait la blancheur doucereuse des premières neiges.

« C'est bien... C'est ça... » encouragea la blonde d'une émotion à peine contenue. « Je suis là, continue... Accroche-toi... »

Tremblante et maladroite, le jeune norvégien leva sa deuxième pour effleurer timidement le visage de la bergère, axant sa respiration sur la sienne pour se calmer — et cela semblait marcher. Doucement, le soulèvement de sa cage thoracique retrouva un rythme plus ou moins normal.

Lorsqu'il posa sa main hésitante sur son visage, Bonnie ne put s'empêcher d'appuyer sa joue contre la paume de son ami et de coucher sa jumelle sur le dos de sa main, un faible sourire sur les lèvres. Les larmes coulaient silencieusement sur ses joues, des larmes de bonheur cette fois : celui de l'avoir retrouvé, quand bien même ce ne serait que pour un instant. Quand bien même il n'était encore que le fantôme de sa propre personne — et penser à un fantôme la fit sourire bêtement ; alors qu'elle était la plus à même de coller à cette appellation. Après tout, la dernière chose que Cyclamën avait probablement vu d'elle, c'était sa tombe... Tant de choses et à la fois si peu s'étaient passées depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vu. Et il allait falloir bien plus qu'un bref instant volé au temps pour rattraper celui qu'ils avaient perdu.

Mais pour ça, Cyclamën devenait revenir... Complètement.

Son front contre celui de l'irlandaise, l'hôte du Regret fermait hermétiquement les yeux. Bonnie ne bougeait pas, savourant le silence qui sublimait chacune des sensations qui la traversaient ; qu'elles furent physiques ou psychiques. Cyclamën lui avait manqué — même dans la mort, elle en était persuadée. Sentir la chaleur de son corps tout près du sien, ses doigts tremblants sur sa joue, son front contre le sien ; tout cela ramenait à elle d'ancien souvenirs, du jour où ils s'étaient rencontrés.

« Tu m'as manqué... » trouva t-elle la force de murmurer, bien vite rattrapée par les sanglots.

D'une façon pressée et soudaine, elle lâcha les mains de son ami pour les passer dans le dos de ce dernier, afin de l'attirer contre elle et de s'y blottir, cachant ses larmes sur son épaule. Elle mettait dans cette étreinte toute la force du désespoir, du condamné ; comme si cet instant qu'elle chérissait plus que tout était tant le premier que le dernier.

Les secondes passèrent, puis les minutes ; sans qu'aucun des deux ne se décide à rompre ces retrouvailles. Pour un peu, Bonnie aurait pu s'assoupir ainsi, dans les bras du norvégien ; tant elle s'y sentait bien. Si elle avait pu suspendre le Temps, elle aurait choisi cet instant parmi l'éternité ; là où elle sentait loin de tout le reste, et surtout de la Guerre. Quand bien même le jour s'était levé et qu'il y avait pas si loin de là un cadavre sur le sol pavé, du sang et une nouvelle tragédie dans l'air ; à cet instant précis ça ne semblait plus avoir d'importance. Ni la Guerre, ni Amorem, ni les exorcistes, ni l'Innocence, ni les Noés, ni l'Ordre Noir, ni les akumas... Elle avait retrouvé Cyclamën, et avec lui une partie de sa mémoire émiettée ; et c'était tout ce qui comptait à ses yeux. C'était égoïste de ne plus se soucier du reste, elle en avait conscience et pourtant, elle ne se sentait pas coupable. Elle aurait tout le temps de regretter plus tard, ou d'expier ses fautes si celle-ci en était une : l'un comme l'autre connaissaient le destin funeste qui les attendait, désormais qu'ils étaient tous deux ramenés à la vie.

Et c'était peut-être ça qui lui faisait le plus mal : cette dualité qui lui déchirait le coeur, bien au delà de celle qui l'opposait à Amorem.

Aurait-il été plus sage d'attendre qu'il la rejoigne dans la mort ? Pouvait-elle se pardonner cette part d'égoïsme qui l'avait poussée à rappeler Cyclamën à elle, tout en sachant qu'elle le privait de la salvation de la mort pour le ramener dans un monde qui leur promettait à tous les deux les pires tourments ? N'avait-il pas suffisamment souffert ? N'avait-elle pas suffisamment souffert, elle aussi ? Ces brèves instants partagés hors du temps valaient-ils la souffrance rencontrée chaque jour ?

Sans s'en rendre compte, Bonnie avait resserré son étreinte. Elle avait si peur à son tour de le laisser partir, s'il peur qu'il disparaisse encore, si peur qu'il se perde à nouveau, là où elle ne pourrait plus l'atteindre.

Finalement, après ce qui avait semblé être une éternité — beaucoup trop courte — la bergère se détacha de son ami, faisant glisser ses mains sur les bras de ce dernier pour s'y tenir encore un peu, et chercha du regard ses sanglantes jumelles.

« Est-ce que... ça va ? » demanda t-elle fébrilement, d'une petite voix. « Tu as besoin de quelque chose..? Tu as soif ? » l'interrogea t-elle, sans le quitter des yeux, le scrutant avec attention.

Les traits de son visage lui avaient manqué...

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Ven 12 Aoû - 14:29
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Apôtre de Noé

Cyclamën Animae


˻ Thermorégulation ˺


Feat —  Bonnie O’Cahan


La (thermorégulation est le mécanisme (la capacité) qui permet à un organisme (ou à un système) de conserver une température constante elle est le résultat elle est le résultat (d’une alchimie des corps et des souvenirs et des sur-impressions) de production et de déperdition de chaleur) dernière fois  que j’ai vu ton visage tu (étais morte) n’était plus vivante Bonnie (et pourtant et pourtant les pensées doucement s’égrainent dans ma tête dans ma tête les pensées et les cheminements se re-mettent en place doucement les connexions se font c’est-à-dire que) je tremble et pourtant c’est bien ta peau (chaude comme le sont les peaux des humains vivants alors je dois en conclure que nous sommes vivants nous sommes vivants ?) que je touche et si ta peau que je touche est chaude (c’est-à-dire qu’elle est celle d’une vivante alors je dois en conclure que) je suis vivant aussi je suis vivant (je ne suis donc pas mort ?) et pourtant mon coeur (et les visions se font vibrantes et lancinantes et heureusement je sens ta main dans la mienne mais c’est un secret ta main fine et longue et chaude ta main rassurante comme le sont les mains des vivants) était transpercé mon coeur (c’est toi mon nouveau coeur de vivant) est mort les visions les visions je les vois elles me traversent elles me murmurent des mots douloureux et oui je me souviens maintenant que j’étais mort et Feilen Feilen n’est plus là (si malheureusement il est encore vivant) il est endormi alors en stase c’est tant mieux je n’aime pas Feilen quand tu es là je n’aime pas tellement Feilen d’ordinaire (je le supporte) mais là là tu es là alors Feile n'est pas méchant au fond tu sais mais il t’embête je crois alors tant mieux s’il n’est pas là après tout tu es vivante tu es vivante c’est drôle c’est (triste) horrible que nous soyons tous les deux vivants hein alors maintenant voilà je crois que je vais essayer de dire quelque chose tu sais Bonnie ce sera sûrement (probablement très) maladroit je ne suis pas très doué en relation humaine ordinairement mais avec toi c’est pire (c’est étrange hein) mais voilà et comme tu étais morte c’est comme si je retrouvais toutes mes peurs et mes appréhensions en fait je ne sais pas vraiment quoi dire (bonsoir tu vas bien alors tu me regardes je te regarde regarde on est vivant c’est incroyable non ?) ni comment le dire ni comment le faire (tu m’as manqué un peu beaucoup à la folie tellement et pas du tout j’étais en colère sans toi j’étais triste sans toi j’étais rien sans toi enfin si un peu quand même j’étais toujours vivant sans toi voilà sans toi la vie continuait c’était ça l’horrible vérité moi j’aurai préféré qu’elle se fige sans toi la vie mais voilà tu es là maintenant et la vie n’est pas figée)
alors je vais pour parler (toujours ta main serrée)
mais là tu (fascinante) fais quelque chose d’inattendue je veux dire que (muet je referme la bouche pour ne plus parler) tu
te sers contre moi (contre mon coeur réparé
mon coeur (de vivant)).

Elle s’est (blottit contre toi) serrée contre toi ; et tu n’as pas su parler alors ; parce que c’était beaucoup trop imprévu, beaucoup trop doux et beaucoup trop fascinant (la sensation de l’autre en bulle de coton). Et alors le temps a passé et tu peinais à rassembler des pensées solubles dans ta tête, (parce que tu étais fatigué, parce que tu étais encore douloureux, parce que la sensation du corps de Bonnie contre ton coeur était beaucoup trop agréable) et tu respirais, et elle respirait aussi : enfin, vous, vous (et « vous » étais un drôle de mot étrange) respiriez enfin. Tu avais l’impression de devoir dire quelque chose (mais tu avais peur de passer pour un idiot, un débile, un maladroit ou un individu ennuyant) mais rien ne sortait de tes lèvres et elles restaient closes ; enfin, finalement, tu joins tes mains dans le dos de Bonnie (et doucement, tu dessinais des boucles dans sa grande chevelure blonde) et tu as accepté la douceur du moment ; tu t’es blotti contre elle à son tour. Et une éternité (insuffisante) est passée. Doucement, dans ta poitrine, ton coeur nouveau-né s’était tranquillisé (à cause de la bergère mais c’était un secret), tu as mis (doucement) une main sur sa tête (dans ses cheveux (tendrement)) et une sur son dos et tu as fermé les yeux (tu aurais voulu arrêter le temps).

Tu as voulu lui répondre que elle aussi, elle t’avait manqué, mais rien n’est sorti de tes lèvres ; le son s’est perdu. Tu penses que ton corps est encore fatigué, ou bien c’est le stress et l’émotion, enfin, tu es comme un humain du commencement : tu es muet (comme au début de ta vie). Tu ne peux pas répondre. Tu as la bouche bêtement ouverte (hagarde) et tu ne peux pas exprimer tes sentiments (alors tu caresses doucement les cheveux de ton amie) alors tu te blottis un peu plus fort contre elle. Les mots sont vides de sens de toutes manières, alors tu préfères ne rien dire (tu aurais peur de dire une bêtise de dire une idiotie de dire un regret de faire quelque chose de mal enfin) tu restes quoi muet comme (une carpe comme une abysse comme le vide muet) le rien enfin. Et lorsqu’elle se détache (tu lui voles une main) tu prends sa main et tu la serre doucement (désolé d’avoir été absent) en la regarde et tu voudrais parler avec tes yeux (regarde dans mes yeux Bonnie) et avec ton autre main (tu prends un air faussement pas content enfin tu n’es pas très bon acteur tu mimes la colère mais ça doit être un peu ridicule) tu traces une croix sous les paupières embuées (de celle qui a une place spéciale dans ton coeur) de ton amie tu fais une croix sur les larmes (ça veut dire ça la croix une croix croix maintenant le soleil se lève et le calme est de retour sur la Norvège (pour le moment)) et tu dessines un sourire avec tes doigts tremblotants tu laisses retomber ta main (dans le vide) et tu essaies quand même de parler enfin (ce n’est pas très concluant les sons sont mal articulés).

« … (Bonnie.) »

Et le Cyclamën n’avait besoin de rien : il était juste heureux (le regret heureux ahaha) d’être avec elle, heureux du moment heureux heureux et la fibre du mot en elle-même le terrifiait (elle était vivante) c’est-à-dire qu’elle n’était pas morte et c’est à ce moment qu’il réalisa que Bonnie devait avoir froid. (elle portait encore les habits des morts, malgré qu’elle soit toujours du côté des vivants). Il voulait vraiment retrouver l’usage de la parole de le Cyclamën ; pour lui dire combien elle lui avait manqué, pour lui dire qu’elle était partie et que c’était quand même drôlement égoïste, pour lui dire qu’il ne lui en voulait pas puisqu’elle était quand même là, pour lui raconter la guerre et la souffrance, pour ne plus être seul (pour la remercier de ce nouveau coeur) ; mais son corps ne voulait pas répondre. Il demeura incapable de parler, alors il se leva (maladroitement) et titubant dans la librairie (drôlement rangé en fait c’était étrange enfin) il fit un signe à Bonnie (en fait, il signa, mais il se doutait bien qu’elle ne comprendrait pas la langue des muets et des sourds).

«j'arrive pas à parler. tu es vivante. je vais chercher de quoi écrire. tu as froid ? … je vais te chercher des vêtements, aussi. enfin si tu veux. je crois que tu ne comprends pas. enfin. tu m’as manqué aussi. (Bonnie.) »

Finalement, il trouva une feuille et un crayon ; et un vieux pull trop grand (les pulls de Cyclamën était toujours trop grand de façon générale). Il revint vers Bonnie (et lui offrit drôlement maladroitement le grand pull) et se rassit près d’elle (enfin, il se laissa tomber comme une pierre), il posa la feuille et griffonna. « toi, tu as besoin de quelque chose ? j’ai d’autres vêtements si tu as froid ; là-bas (si tu veux). » Il montra un endroit dans le fond de la boutique. « … tu es vivante alors. » Cyclamën toucha timidement la main de Bonnie, et se dépêcha de rajouter sur la petite feuille : « je suis content, que tu sois vivante mmh. » (tu m’as manqué aussi, sombre idiote) .
© JOY


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Lun 22 Aoû - 5:17
Bonnie R. O'Cahan
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† Mort †

OS Scénario ; Résurrection {1}
Norvège ; Cyclamën A. {8}
Himalaya ; Edith L. {2}
Arche ; Lena F. {9}
Arche ; Aloïs L. {9}
× Intrigue Chap. IV bis ; Côté Noé {4}
Intrigue Chap. IV ter ; Côté Noé {1}
France ; Nora L. {8}
France ; Célania V. et Emy B. {4}
France ; Liam L. {2}
Allemagne ; Sheryl K. {1}
France ; Ophelia I. {4}


× Allemagne ; Laoghaire L. {4}

∞ Amnésie ∞

OS Scénario ; Battlefield {1}
OS Scénario ; Valley Of the Dolls {1}
OS Scénario ; Truce {1}
Allemagne ; Rhian L. {8}
Angleterre ; Angus M. {5}
Angleterre ; Autonoé S. {2}
Angleterre ; Cyclamën A. {14}
Angleterre ; Destiny R. {9}
Allemagne ; Lily P. {4}
France ; Célania V. {12}
Allemagne ; B. Wilma H. {6}
Intrigue Chap. VI ; Côté Noé {2}
× Intrigue Chap. VI bis ; Côté Noé {5}
× Intrigue Chap. VI ter ; Côté Noé {4}
× Arctique ; Célania V. et Cyclamën A. {8}
× Écosse ; Ayden H. {2}
Angleterre ; Angus M. et Xuan M. {1}
OS Scénario ; Lost soul {1}
OS Scénario ; Coming home {1}
Danemark ; Cél, Gwen et Nora {3}
Arche ; Cassidy D. {3}
Russie ; Lavi B. {3}
France ; Elijah N. {1}
Arche ; Lena F. {3}
Arche ; Lily P., Cyclamën A., Wil H. et Addie von R. {2}
Norvège ; Klok {7}
Norvège ; Cyclamën A. {1}
Arche ; Siobhán H. {1}
× Angleterre ; Saphira H. {3}
× Japon ; Cloud N. {2}
Arche ; Adelheid von R. et Ada van E. {1}
× France ; 3 Exo ; 2 Noé {3}
OS Scénario ; never had a chance to be soft {1}
× Allemagne ; Rhian L. {6}
× Intrigue Chap. VII ; Côté Central {8}
× Intrigue Chap. VII p. IV ; Vatican {6}
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Bonnie R. O'Cahan
Amor Vincit Omnia
Cyclamën & Bonnie - Mi-Août 18XX

B
onnie continuait d'attendre une réponse qui ne venait pas. Elle s'en était un peu douté à vrai dire : Cyclamën n'avait jamais été très bavard, ni à l'aise avec les mots parlés - nul doute que ce qu'il venait de vivre ne l'aidait pas à passer outre cet inconfort. Il préférait écrire, et lire aussi : c'est ce qu'il invita la jeune bergère à faire, en plongeant son regard chargé de sens dans le sien, qui le scrutait avec attention. D'abord surprise, alors qu'il avait doucement enveloppé l'une de ses mains dans la sienne, elle se heurta à l'air faussement mécontent et exagéré du norvégien ; tandis qu'il traçait de ses doigts libres des croix sous les paupières de la blonde. Les larmes ne devaient plus couler, plus maintenant. Plus pour l'instant.

L'initiative lui arracha un soupir puis un sourire, rassurée d'avoir retrouvé son petit libraire. Il n'y avait que lui pour faire ça, songeait-elle tendrement.

« … (Bonnie.) » tenta t-il d'articuler, mais seule une suite de sons plus ou moins maladroit franchit le seuil de ses lèvres.

Shhh. Ne dis rien... » murmura t-elle, compatissante. Il n'avait pas besoin de se fatiguer à lui parler. Tout ce qui importait pour elle, c'est qu'il était là désormais ; à ses côtés. Ensemble.

L'hôte du Regret finit par se lever, se mouvant à pas encore incertains. Il était semblable au nouveau-né, devant réapprendre à parler et à marcher. Et Dieu seul savait quoi d'autre ; car la blonde ignorait l'étendue des dégâts qu'avait subit son corps, et les répercussions que ces derniers auraient sur son bon fonctionnement. L'Innocence était décidément une arme dévastatrice... Servait-elle pour autant à éradiquer le mal comme le prétendaient ses porteurs ? La question contrariait la jeune irlandaise, et aucune des réponses qu'elle avait imaginé jusque là ne la satisfaisait. Quel genre de monstre fallait-il être pour arracher le cœur de son ennemi et le laisser agoniser en plein milieu de la rue ? Quelle bonté pouvait-on trouver dans ce geste ? Fallait-il toujours venger les siens en faisant couler le sang des autres ? Plus elle y songeait, et plus cette guerre lui donnait l'impression qu'elle ne prendrait jamais fin. Chaque affrontement était prétexte à la vengeance, et chaque vengeance mère d'une nouvelle tragédie. Était-ce réellement ce que voulait Adam ? Était-il prêt à sacrifier ses apôtre au nom d'une si vieille querelle ? Et qui l'avait commencée, d'ailleurs ? Elle était si las de se battre. Et pourtant... Pourtant, quelque chose dans son cœur, comme une pierre noire, l'empêchait de céder complètement au pardon. Cyclamën n'était qu'un enfant. Victime d'un destin qu'il n'avait pas choisi, affublé d'une Mémoire détestée par tous. Chaque jour qu'il vivait était une punition à elle seule - et Bonnie se souvint qu'elle avait égoïstement prolongé son calvaire ; comment pouvait-on vouloir lui faire du mal ?

Elle retrouverait cette Vagabonde.

Non loin de là, Cyclamën enchaîna une série de signes à l'attention de l'hôte de l'Amour. Sans comprendre un traître mot de ce qu'il cherchait à lui dire, elle comprit néanmoins qu'il tentait là de s'exprimer comme il le pouvait, et lui adressa un franc sourire.

« Je ne comprends pas ce que tu veux me dire, mais... » répondit-elle tristement. « Enfin... nous sommes à l'abris ici, pour l'instant... je crois. »

Sans un mot de plus, elle le vit s'éloigner un peu plus loin et jeta un regard inquiet vers la porte d'entrée. Ils n'étaient pas si à l'abris que ça, ici. Et ils allaient devoir s'en éloigner rapidement. Malheureusement, la portail qui menait à l'arche se trouvait dehors, non loin de la scène de crime. Elle n'eut cependant pas le temps de s'en faire davantage qu'elle vit Cyclamën revenir vers elle et lui donner un grand pull, avant de se laisser retomber assis près d'elle, une feuille et un crayon à la main. Sans questionner ses agissements, Bonnie se dépêcha d'enfiler le pull, contente d'avoir de quoi se chauffer - quand bien même ses pieds demeuraient désespérément froids. Lorsqu'elle sortit sa tête et sa longue chevelure du col, et qu'elle eut terminé de passer ses petits bras menus dans les longues manches trop grandes ; elle rapporta son attention à ce qu'avait griffonné le norvégien.

« toi, tu as besoin de quelque chose ? j’ai d’autres vêtements si tu as froid ; là-bas (si tu veux). » avait-il écrit avant de lui indiquer l'endroit dans le fond de la boutique. « … tu es vivante alors. » avait-il ensuite écrit, osant un bref contact entre leurs deux mains avant d'ajouter, presque précipitamment : « je suis content, que tu sois vivante mmh. »

Ces quelques mots arrachèrent à la blonde un sourire joyeux et innocent, quoiqu'une légère tristesse pouvait se lire au fond de ses yeux. A quand remontait la dernière fois qu'ils s'étaient vu ? Elle n'avait pas eu le temps de lui dire adieu lorsque Traumö était venu lui prendre la vie sur ses terres natales. Elle avait disparu du jour au lendemain, après de vaines promesses qu'elle n'avait pas su tenir. Et comme si elle lui était lié par la mort, voilà qu'elle réapparaissait aujourd'hui ; le trouvant au crépuscule de sa vie — et elle, faucheuse amoureuse, faucheuse égoïste, lui avait donné un cœur plutôt que lui arracher son dernier souffle.

« Merci pour le pull. » dit-elle d'une voix douce, osant à peine briser le silence des mots crayonnés. Elle fit une pause, semblant se rappeler quelque chose. « Je crois... Je crois qu'Amorem n'était pas prête à me laisser mourir. Après tout... Il n'y a que l'Innocence qui puisse vaincre un apôtre... » hasarda t-elle, incertaine de ce qu'elle disait. « Enfin... Je suis contente de t'avoir retrouvé... J'avais si peur que... Enfin, tu... Que t-est-il arrivé, dis moi ? Tu étais comme mort, toi aussi... » demanda t-elle en posant une de ses mains sur le cœur de son ami, comme pour s'assurer que son nouveau battait toujours.

Les sanglots se faisaient entendre dans sa voix, mais elle tâcha de les réprimer. Cyclamën ne voulait plus de larmes. Et probablement aussi qu'il n'avait pas envie de se remémorer tout de suite ce qu'il avait vécu quelques heures plus tôt, songea la blonde à regrets. Elle posa à nouveau son regard sur ce qu'avait écrit le blandinet, observant sans vraiment lire. Son esprit n'était pas tout à fait là, mais au survol d'une phrase, elle revint bien vite à elle.

« toi, tu as besoin de quelque chose ? » relut-elle, en posant son doigt sous la phrase comme pour signifier au norvégien que c'est à cette question qu'elle allait répondre.

« Tout ce dont j'ai besoin... » commença t-elle, en regardant son ami, « ... C'est de savoir que tu es là... Et que tu vas bien. » avoua t-elle avec une pointe de timidité, comme surprise par son propre aveu. Et, comme pour cacher l'embarras qui lui montait aux joues, elle s'empressa d'enlacer à nouveau son ami, dans un geste doux et fraternel, quoiqu'un peu soudain. « Et... Pardon, dis. » souffla t-elle à son oreille. « D'être partie. »

Relâchant son emprise, il lui vint une idée et, prenant le crayon du libraire, elle écrivit à son tour sur le petit morceau de papier griffonné.

« Tá grá agam ort, Cyclamën. » inscrit-elle en gaélique, un sourire mutin sur les lèvres. « Mais. » ajouta t-elle en parlant, cette fois. « Tu n'as pas le droit de le traduire. Pas encore. Promis ? » lui intima t-elle, d'un ton faussement autoritaire de professeur. « Parce qu'avant... C'est à moi de te montrer mon pays. »

Maintenant plus que jamais, elle avait envie - besoin - de se raccrocher à leurs promesses d'antan.  
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Mar 18 Oct - 21:57
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˻ Réfraction ˺


Feat —  Bonnie R. O’Cahan


Dans les milieux dispersifs les longueurs d’ondes les longueurs d’ondes (c’est à dire les distances périodiques les distances quand tu es là les distances relatives et les points confondus c’est à dire les distances pour lesquelles quand je m’éloigne je te distingue encore parmi les autres je te distingue encore parmi les vivants je te distingue encore distance maximale pour laquelle tu ne te réduis pas encore à un point dans le vide dans l’espace froid et gelé c’est à dire à un corps vide comme les autres à un corps vide et froid (et mort) dans l’espace les longueurs d’ondes se déplacent les longueurs d’ondes — c’est à  dire la lumière) dans les milieux dispersifs longtemps j’ai erré et ensuite en me réveillant (tu étais là) et l’écho de ta voix (je te regarde parler Bonnie, je te regarde parler et je bois tes paroles car chaque mot que tu prononces me rassurer tu es bien vivante et ce n’est pas un rêve pas encore) — et là, tu prononces tes mots. « Il n’y a que l’Innocence qui peut tuer un apôtre. » Il n’y a que l’Innocence qui puisse (tuer tuer un apôtre en effet tu le sais bien petit Cyclamën ton coeur ton coeur le sait bien) il n’y a que l’Innocence (Goro Zumu Goro) il n’y a que (l’Innocence qui puisse). Et mon visage se paralyse alors que l’hiver se propage dans mon crâne ; et tu te mets à paraître ralentie tu t’éloignes c’est comme si je tombais à nouveau à nouveau dans l’océan (dans les regrets ou dans les milieux dispersifs) — Bonnie, je me remet à penser et à voir la mémoire à voir les raisons et les conséquences à discerner les traits de celui qui a échoué à te tuer (et je ressens de la haine pour lui).

Dans les milieux dispersifs corrosifs les regrets évoluent tu sais chez le Regret les Regrets sont empiriques tu sais petite bergère depuis ce soir maintenant les Regrets sont marqués par les milieux dispersifs l’Innocence les longueurs d’ondes qui dévient les Regrets et voilà maintenant les Regrets (sont vivants sont en colère sont comme Cyclamën) images étendues du porteur alors maintenant miroir plan les Regrets tu vois : ils veulent protéger Cyclamën maintenant les Regrets ils sont en colère quand Cyclamën est en colère ils sont haineux et cyniques et vindicatifs (Goro Zumu) les Regrets et secrètement modifient le corps de Cyclamën qui hébété se rappelle (tu deviens loin Bonnie il se ramène ton libraire se ramène dans les temps dans les mois d’avant dans le moment de la nuit en Irlande il touche la peau des humains ta famille les bergers les humains les humains vivants et épargnés il voit les silhouettes il reconnaît seul la morsure de l’Innocence peut tuer les apôtres les Regrets en colère et l’oeil droit de l’Animae prend un éclat indigo et la main qui remue comme en griffe et les cheveux qui bougent comme un vent invisible et les Regrets résorbés par Cyclamën qui les balaie comme un mauvais souvenir le visage du libraire reprend son air normal (d’humain) et tout cela était sans vraiment être (très rapide très soudain très intangible) et le coeur réparé se calme.

je prétendais que tu étais encore là, tu sais.
toujours vivante.
on se tenait la main.
on partageait des silences.


Et doucement avec lenteur Cyclamën renferme son poing — il fait un petit sourire timide à la lumière retrouvée (la Lumineuse (Bonnie)). Il sait bien qu’elle ne doit pas bien comprendre ce qu’il articule sans mot, avec ses mains. Et aussi, il doit être drôlement ridicule à tenter de parler, mais à n’émettre que des bruits étouffés (il y a un filtre à idée et à mots dans le fond de ma gorge — il insonorise ma compréhension du monde). Mais voilà, Cyclamën, il veut parler à Bonnie, il veut être heureux un peu d’être vivant, et savourer son nouveau coeur. Et (pendant ce temps Noé Noé doucement dissipait les brûlures de l’Innocence doucement doucement son corps se guérissait et se transformait complétant le travail salvateur qui avait déjà été fait par Amorem) alors, il se tait : il écoute la voix de la bergère, et il tente de ne pas penser aux méchantes pensées de colère et de haine et de sentiments négatifs qui rodent dans sa tête. (elle est jolie dans ton pull il est trop grand cela l’enveloppe comme du coton du coton et de la laine elle est jolie dans ton pull (simplement)). Elle lui arracha un sourire aussi (encore). Mort ? (oui, puisque tu n’étais plus là pour éclairer ma nuit). Et lorsqu’elle posa une main sur son coeur, il ne put s’empêcher de plaquer sa main sur la sienne (pour écouter les bruits les vibrations la lumière des milieux dispersifs), et de lui sourire doucement. Il n’avait besoin de rien non, puisqu’elle était là, et qu’elle était vivante, et qu’il était vivant (la main sur son coeur).

Et elle parlait encore (des paroles douces comme la neige) et elle se serra contre lui, et lui (surpris et maladroit), se retrouva plonger brusquement dans les cheveux pailles dorées et or de la blonde. Et il la serra fort contre lui, aussi (timidement). Et puis, il lui dessina un sourire sur les lèvres (de la joue droite à la joue gauche). Pour lui signifier « plus de parole triste, tu es là maintenant ». Pour lui signifier « pardon de rien du tout ». Pour lui signifier « chute, sombre idiote ». Enfin. Il la regarda (amusé) se saisir à son tour du crayon et dessiner des symboles mystérieux qu’il ne pouvait décrypter sur la feuille, comme lui il l’avait fait, en accompagnant le tout de parole mutine. Il se saisit machinalement d’un noeud de tissu sur une mèche de l’un de ses cheveux (noeud pour ne pas oublier les promesses) — et inspiré, il ouvrit en grand les yeux. Il ouvrit la bouche une nouvelle fois, et cette fois, parla avec une voix retrouvée, quoi qu’encore un peu hésitante et dissonante.

« Les regrets ne sont pas toujours tristes. Tu sais. Souvent les gens les évoquent comme des choses cassées et ratées coincées dans le passé. Les regrets aussi, ça peut transformer les gens — en mieux. Parfois. Les regrets guérissent, mais seulement de drôles de blessures. Je crois, mh. Enfin. Je voudrais te montrer quelque chose, si tu es d’accord. Tu n’es pas la seule à faire de jolies choses avec ton pouvoir, d’abord. et (d’abord je te laisse pas le choix sombre idiote. »

Alors assis en tailleur, il leva doucement la main, et fit apparaître (comme une déchirure toute noire et vibrante dans la réalité) Lund. Il jeta un regard bref à Bonnie, lui fit un sourire un peu espiègle et mystérieux (sans se rendre compte qu’il était heureux) et se mit à écrire dans le vide. Chaque mot (en norvégien) flottait doucement dans les airs et pulsait à intervalle régulier de cette petite lueur noirâtre qui rappelait l’encre. Chaque mot était une antithèse pour les lois générales de la physique, chaque mot était un regret, et Cyclamën composait une histoire — (mieux), il composait une promesse.
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Mar 8 Nov - 19:27
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lle ne s'était pas attendu à ce qu'il lui réponde, ni même qu'il ait la moindre réaction. Elle commençait à le connaître, Cyclamën, depuis le temps : finalement, le meilleur moyen de prévoir ce qu'il allait faire, c'était de ne rien prévoir du tout. A défaut de toujours le comprendre, elle avait appris à l'apprécier pour ce qu'il était, et aussi ce qu'il n'était pas. Et, à cet instant, le simple fait de le savoir en vie lui suffisait. Elle n'avait pas besoin qu'il lui réponde, ou qu'il lui raconte quoique ce soit, simplement qu'il soit là, à portée de main, pour qu'elle puisse le couver de ses yeux tendres et inquiets. Elle voulait le protéger, son petit norvégien. Elle ne savait pas bien de quoi, ni comment, ni combien de temps. Mais il lui semblait qu'il avait besoin de quelqu'un pour veiller sur lui, pour veiller sur ses rêves et sur ses nuits. Et c'était une place qui lui convenait, dans sa vie. Sa protectrice. Elle ne voulait pas qu'il lui arrive le moindre mal désormais, et elle comptait bien s'en assurer elle-même.

A commencer par avoir des réponses sur ce qu'il s'était réellement passé un peu plus tôt à l'aube.

Plongée dans ses pensées, mais le regard doucement posé sur son ami, elle le vit se saisir d'un petit nœud soigneusement attaché à ses cheveux puis ouvrir les yeux, comme si ce simple contact lui avait révélé quelque chose que lui seul pouvait voir et comprendre. Puis, sa voix enfin retrouvée, il hasarda quelques mots hésitants, que la bergère écouta avec attention.
« Les regrets ne sont pas toujours tristes. Tu sais. Souvent les gens les évoquent comme des choses cassées et ratées coincées dans le passé. Les regrets aussi, ça peut transformer les gens — en mieux. Parfois. Les regrets guérissent, mais seulement de drôles de blessures. Je crois, mh. Enfin. Je voudrais te montrer quelque chose, si tu es d’accord. Et d’abord je te laisse pas le choix sombre idiote. »
Bien sûr que les regrets n'étaient pas toujours des choses tristes. Bonnie le savait, puisqu'elle avait vu sourire Cyclamën. Et si le Regret en personne pouvait sourire, alors assurément, tous les regrets n'étaient pas tristes, ni des choses ratées. Cassées, oui, sans doute. Mais les choses cassées pouvaient se réparer, non ? C'est ce que Bonnie voulait croire, en tout cas. Les choses cassées n'étaient pas perdues, elles étaient simplement changées. Ce n'était jamais pareil, ni exactement comme avant, mais ça ne voulait pas dire que c'était moins bien. Simplement différent. Un peu bancal, un peu penché, mais au final ; c'était le meilleur moyen de survivre à ce drôle de monde.

Le libraire leva la main et fit apparaître Lund, sous le regard toujours attentif de la blonde, quoiqu'un peu dans le vague. Il lui offrit l'un de ces sourires mutins dont seules les personnes heureuses avaient le secret, puis se mit à écrire des mots que l'irlandaise ne pouvait pas comprendre. Le regard de la blonde s'illumina tandis qu'elle prenait le temps de faire rouler ses prunelles sur les courbes de chaque lettre tracée par Cyclamën, plissant parfois les yeux comme si cela lui permettait de mieux déchiffrer ce qu'il écrivait. Pour sûr, elle faisait une drôle de tête. Puis, n'y tenant plus, elle se laisser aller aux questions qui lui brûlaient les lèvres.
« Comment font-elles pour tenir dans l'air ? » demanda t-elle, tout en avançant une main vers les mots suspendus, comme pour les toucher. « On dirait presque qu'elles sont vivantes. Comme si chaque lettre, ou chaque mot, avait en lui un petit cœur qui bat. »
Cyclamën continuait d'écrire, et elle, elle continuait de parler ; laissant libre court à ce qui lui passait par la tête.
« J'espère que tu comptes me dire que ces mots racontent, dis. Sinon, je le déchiffrerai moi-même. Il y doit bien y avoir un livre pour apprendre le norvégien, ici, non ? Ou.. au moins un dictionnaire ? »
Elle n'attendait pas vraiment de réponse, à vrai dire. Elle avait simplement envie de discuter un peu — faire comme si les choses n'étaient pas si graves.
© Sarah


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Jeu 22 Déc - 23:09
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Feat —  Bonnie R. O'Cahan

« Les mots sont vivants ! Enfin je crois, je trouve. Ils vibrent quand je les vois tu sais. Ils sont vibrants de vie, les mots. » Alors que le norvégien continuait d’écrire dans l’air vide et froid du matin, des phrases se détachaient du bloc manuscrit pour aller virevolter vers Bonnie, comme des papillons. « C’est d’ailleurs sans doute pourquoi je les aime tellement. Mmh. Les mots sont plus rassurants que les hommes tu sais, je trouve. Ils sont lents et doux, maladroits oui, mais silencieux. Je m’exprime bien mieux par les mots que par les paroles je pense ahaha.  » Et le papillon d’encre et de signification dodeline devant les yeux de la bergère, comme pour mimer le rire. Cyclamën lui adresse un sourire un peu désolé et un peu malicieux. C’était vrai : il avait bien moins de peine à parler avec Bonnie par le prisme des lettres et des mots vivants que par les paroles dangereuses et maladroites. Incorrigible, le libraire, et commençait à être complètement entouré par les mots, qui comme un long serpent, se mouvaient en un ensemble autour de son corps à mesure que Lund leur donnait la vie. « Je peux te faire voir les lettres et les mots vibrants si tu veux ! » Un petit papillon se détache de la pointe de Lund pour se poser  timidement sur la main de Bonnie. Un unique mot : « voir » compose son corps — le petit mot-regret secoue ses ailes et sans attendre une réponse de la bergère, s’imprime dans la peau blanche de cette dernière (Bonnie maintenant tu peux les voir les regrets vibrants autour de moi hein ? tu peux la voir je suis sûr que tu (peux) je te permet de la voir la beauté ne le dit à personne n’en parle jamais je te permet de voir la chair vibrante des mots vivants et le sang qui secoue leurs coeurs).

Lien lien faire le lien c’est un regret pour faire le lien que j’invoque c’est un regret pour faire le lien et interdire le lien interdit entre ahaha rire rire oui d’accord l’amour et le regret pour se lier enfin je l’imagine comme un serpent ce lien un serpent pour se mordre la queue (absurde un serpent pour) dévorer les peurs et la souffrance pour faire le lien aussi pour
empêcher d’être perdu dans le monde comme (moi)
pour que tu puisses voir pour que tu puisses être là plus jamais disparaître un serpent une bêtise en vérité un caprice enfin juste quelque chose pour que si jamais si jamais tu enfin voilà (absurde en vérité juste une excuse pour tenir ta main tu sais).


(le serpent de mots autour du corps fin du Regret se tortille alors que ce dernier continue son oeuvre dans le silence). « C’est juste l’histoire d’un idiot, tu sais. » Un genre de poisson nage doucement devant les yeux de Bonnie pour lui signifier la signification du Regret. « Mais plus que la forme, tu peux les voir maintenant hein ? » Pendant un bref moment, le pouvoir du Regret imprimé dans la main et la rétine et l’esprit de la bergère devrait lui permettre de voir les regrets, c’est-à-dire qu’elle devrait pouvoir la vraie nature de l’histoire que Cyclamën est en train d’écrire (le lien le lien le lien entre Bonnie et Cyclamën qu’il forge et le serpent qui se mord la queue et les fleurs du cerisier). Il est également possible qu’elle puisse voir les regrets enregistrés dans le corps de Cyclamën, ça, c’était un effet secondaire pas forcément prévu enfin. Et dans la pièce (dans la pièce tu peux les voir non bergère je crois que tu commences à les discerner le serpent sur l’arbre en fleurs que Cyclamën est en train de fabriquer et surtout le sale gosse le gamin rieur qui te regarde et te tourne autour aussi contre le mur il y a la pelle et sa petite lanterne à flamme bleue (la pelle de quand tu avais disparu tu sais) il y a la jeune femme aussi là-bas qui te regarde avec un air critique et un peu méchant, assise sur le tabouret du comptoir, près de la bougie et puis aussi dans le fond de la pièce, immobile à lécher ses plaies c’est comme s’il t’ignorait c’est comme si tu n’existais pas pour lui c’est le monstre il t’ignore tu peux les voir non et aussi il y a les paroles du Cyclamën qui se tordent rieuses autour de toi ce sont des poissons colorés et des papillons pastels enfin je crois je crois qu’il est heureux d’avoir trouvé un moyen de te parler entièrement sans difficultés librement (te faire confiance)). « Tu peux le voir lui ? Je l’ai presque terminé mh. » Le papillon passe devant tes yeux pour se poser sur la tête du gamin qui a arrête de tourner autour de toi, et qui s’intéressant à l’insecte, tente de retenir sa respiration pour ne pas le faire partir.

Ce serait le regret le regret histoire d’un idiot en fait un idiot avec un lien enfin juste un lien entre les gens un lien avec un idiot tu vois enfin je veux dire voilà le cerisier c’est surtout pour dire un arbre comme pour construire et le serpent c’est parce que voilà le lien est interdit enfin je veux dire le serpent c’est surtout pour t’avertir si jamais
si jamais un jour tu étais triste
si un jour tu regretterais alors le serpent
il mangerait tes regrets il les ferait disparaître il te prendrait doucement la main et il te dirait que c’est bon tout va bien pas besoin de s’inquiéter ferme les yeux calme toi pas de douleur pas de peur ou de colère c’est terminé
c’est terminé maintenant le serpent c’est seulement si un jour vraiment tu voulais
fuir partir ailleurs.


« C’est terminé pfff.  » Et tout le bloc le serpent qui se mouvait autour de toi tout cela se plie se tord et se fracture se condense dans ta main dans le creux un minuscule serpent réduit à des pointillés stylisés autour d’une lueur (l’arbre c’était une métaphore une métaphore pour dire je vois la lumière dans le fond de tes yeux) tu ouvres doucement ta main pour regarder ta création ton lien ton lien avec la bergère.


Maintenant voilà c'est
            le matin tu sais l'aurore                                 brille dans le ciel alors pourquoi cette air cette figure
     un peu triste un peu lointaine soit légère                               je voudrais pouvoir dire je suis là mais
je ne compte pas beaucoup tu sais je ne compte pas                            pourtant je voudrais quand même compter enfin
je                            m'exprime mal avec les paroles aurore (dans le ciel) et je voudrais hurler          
                                        Bonnie !
(ne disparaît plus).

© JOY


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