Le portail se referme derrière vous, comme l’on tourne la dernière page d’un livre — et vous avez tous hâte que cette histoire se termine (que cette trop longue journée s’achève (ou qu’elle puisse enfin commencer, peut-être : difficile de croire que le matin vient à peine de se lever, après cette interminable nuit d’horreur).
De l’autre côté, ils sont tous là pour vous accueillir — l’équipe scientifique, les infirmiers, les autres exorcistes et tous ceux restés à l’arrière (tous ceux qui n’ont pas pu vous accompagner). Leurs regards sont graves, leurs mines fatiguées, les yeux rouges d’avoir trop pleuré, de s’être trop inquiétés — mais ils sourient lorsqu’ils vous voient revenir de l’enfer et s’empressent d’apporter les premiers soins aux blessés.
De l’autre côté, c’est aussi le hall détruit, les murs qui menacent toujours de s’effondrer, le sol qui vibre sous vos pas, les débris qui jonchent les couloirs et bloquent encore certains accès. De l’autre côté c’est les traces de luttes, les flaques de sang, les cadavres de centaines d’akumas qu’il faudra évacuer. De l’autre côté c’est une partie de votre foyer qui tombe en ruines, c’est le souvenir encore trop frais de cette nuit interminable, c’est tous les endroits où vous avez frôlé la mort — ce coin reculé près de l’entrée, ce couloir qui mène vers les chambres, cette zone accidentée où les spectres de votre mémoire se livrent encore le même combat achevé plus tôt. De l’autre côté c’est les visages qui ne reviendront pas, les voix qui ne résonneront plus entre ces murs, les chambres qui resteront vides. De l’autre côté c’est l’autre visage de la guerre : celui de l’après, des survivants, des choses — des gens — qu’il faudra reconstruire. De l’autre côté c’est le début d’un autre chapitre — car au fond cette histoire ne prendra fin qu’avec vous, n’est-ce pas ? — plus long, plus douloureux, plus sinueux.
Et ce souhait silencieux, cette demie-certitude, cette pensée comme un espoir : il vous faudra l’affronter ensemble (mais un peu moins qu’avant).