Demir
PRÉNOM : Asiye, qui signifie rebelle en turc. Yagmur lui, signifie pluie.
GENRE : Une femme, pour sûr.
ÂGE : 31 années
DATE ET LIEU DE NAISSANCE : Un 29 février, à Constantinople
ORIGINES : Ottomanes, et purement ottomanes.
SURNOM : Son seul surnom est "Asi", raccourci de son prénom.
ORIENTATION SEXUELLE : La norme veut que ça soit les hommes, mais elle n'a jamais vraiment eu l'occasion de vérifier.
LIEUX DE RÉSIDENCE : A Constantinople, ville qu’elle n’a jamais quittée. Dans la demeure de son mari, bâtisse qu’elle ne quitte qu’en de rares occasions également. En tout cas, officiellement.
PARTICULARITÉ : très bonne chanteuse | rebelle dans l’âme | espionne sur son temps libre | a la fâcheuse manie de ne jamais respecter les règles qu'on tente de lui imposer | possède une Innocence qu'elle cache depuis quelques jours seulement. C'est un chat angora turc roux, nommé Aslan.
RANG DE DÉPART : F
DISCIPLE DE NÉAH DEPUIS : Un peu moins d'un an
DISCIPLE DE NÉAH PAR : Par une personne tierce, connaissance de son mari. Son mari étant un brooker, Asiye connaissait déjà la Guerre Sainte mais était malheureusement obligée d’y participer à cause de son époux. Cet homme a vu dans le regard d’Asiye qu’elle non plus, la guerre ne lui convenait pas.
POINT DE VUE SUR NÉAH : Elle sait que les idéaux de Néah peuvent arrêter la Guerre. Elle est complètement contre l’idée d’être brooker et comprend bien que les gens que fréquentent son mari ne sont pas des gens biens. Tout dans le camp des Noés est contre ses propres valeurs. Alors elle veut croire -et croit fermement- en cette autre solution qu’est le 14ème.
CORPULENCE ET MORPHOLOGIE : Très svelte. Mince, voire maigre même. Il faut dire qu'elle a tendance à perdre tout ce qu'elle mange.
VISAGE : Un visage très ovale. Des joues creuses, de petites lèvres fines sans oublier sa magnifique peau matte.
CHEVEUX : De très longs cheveux noirs, souvent attachés soit en tresse, soit en queue haute. Mais presque jamais relâchés.
YEUX : De magnifiques yeux bruns, en amande. Ses yeux sont sûrement son plus gros atout physique. Malheureusement, ils sont rarement expressifs, la turque préférant rester discrète sur ce qu'elle ressent, surtout lorsque son époux est dans les parages.
STYLE VESTIMENTAIRE : Lorsqu'elle est chez elle, elle a tendance à s'habiller avec des vêtements légers, qui la font se sentir libre. Elle laisse souvent une partie de son corps apparente. Mais dehors, elle se couvre au minimum le bas du corps.
AUTRE : Elle possède une grande trace de brûlure sur l'omoplate gauche.
Asiye.
Tu es un tout, et un rien à la fois.
Commençons par ton prénom, premier trait de ton caractère si particulier. Rebelle. Tu l’as toujours été, depuis ta plus tendre enfance. Les règles et les interdictions ne sont pas faites pour toi. Elles sont faites pour être brisée. Et tu ne saurais pas une rebelle sans être être intelligente et rusée. Rien ne t’échappe, les détails sont importants partout.
Courageuse, vaillante, fougueuse lorsque le contexte t’y autorise, tu n’hésites jamais à voler au secours de ceux qui en ont besoin. Car malgré ce que tu essaies de faire croire, tu es humaine et pourvue d’empathie et le sort des autres t’importe tout de même… mais il passe après tes idéaux et tes valeurs. Tu t’autorises à interférer dans la vie d’autrui si eux-mêmes n’interfèrent pas dans tes plans. Car sinon, tout est déséquilibré et Asiye, tu n’aimes pas le déséquilibre. Tu ne peux pas te permettre de faire échouer tout ce que tu peux créer, par simple compassion pour les gens. Tu es convaincue que cette partie de ta personnalité vient de toi, et de seulement toi, mais en vérité, elle vient surtout de ton éducation. Peut-être qu’en découvrant de nouveaux horizons, en te sortant un peu de la grande ville de Constantinople, tu pourras également ouvrir ton esprit. Cette éducation d’ailleurs, qui t’a obligée à te méfier de tout. L’histoire que tu vis, qui t’oblige à te méfier de tout. Cette Guerre, à laquelle tu t’es retrouvée mêlée deux fois sans que jamais on ne te demande ton avis, t’oblige à te méfier de tout. Tu dois rester vigilante, sur tes gardes, comme une mère gardant ses petits.
sauf que ce que tu dois protéger ici, c’est toi.
Les gens n’ont pas besoin de te connaître depuis très longtemps pour savoir que tu es quelqu’un de très indépendant, dans un système qui ne te l’autorise pas. Et ça t’énerve, plus que tout.
Décrite comme ça, on pourrait croire que tu as un fort caractère et que tu es quelqu’un d’assez remonté, d’assez impulsif.
mais c’est entièrement faux.
Tu es connue pour ta douceur envers ceux qui le méritent d’après toi. Ceux que tu aimes, que tu chéris, qui ont la place réservée et tant convoitée dans ton coeur. Ils sont très peu, mais ils sont là.
Comment parler de toi, Asiye, sans parler de tes passions? De tes bouées de sauvetage dans l’océan qu’est ta vie, cet océan où tu te noies sans cesse?
la danse. le chant. la musique. C’est ce qui te fait bouger, ce qui te fait sourire. Tu n’as jamais voulu réellement apprendre sur les autres cultures, sauf pour la danse. Ah ça, tu t’y connais bien, sur les différents types de danse. Tu pratiques sans cesse, et c’est ça qui fait que tu gardes cette taille de guêpe -si on exclut le fait que tu t’alimentes peu, mais d’après ton entourage, ce n’est qu’un détail.
Mais surtout, n’oublions pas de présenter ton plus fidèle compagnon, fidèle depuis un an déjà. Aslan, “lion” en turc. C’est cocasse d’appeler un chat “lion”. Ca te faisait rire, car il se comportait comme tel. Fier comme un lion, avec sa crinière rousse. Toujours au rendez-vous pour te changer les idées, il aime faire le beau. Il est très protecteur avec toi, et ne recule jamais devant rien. Il peut faire le rigolo mais face aux dangers, il est le premier à montrer les crocs et à bondir pour te protéger. Un lien s’est tissé entre toi et ce chat, durant cette année. Chat qui s’est révélé ne pas être qu’un simple chat, finalement.
C’est bien joli la vie. C’est bien joli les couleurs. Tu as toujours aimé t’amuser, courir dehors, jouer avec les enfants des rues. Tu avais tout le temps qu’il te fallait, tout le temps pour imaginer, créer, pour utiliser des petits bouts de bois comme des sabres.
Tu es née dans les petites rues de Constantinople, une petite maison, une petite vie dans cette si grande ville. La tête pleine d’aventure, tu étais intrépide, la première à foncer tête baissée. Tu as été instruite, du strict minimum. Tu ne t’en préoccupais pas, après tout, l’école, tu t’en fichais : toi tu voulais t’amuser. Et quoi de mieux, lorsqu’on a jusqu’au coucher du soleil pour s’inventer une nouvelle vie, chaque jour qui passe? Un jour princesse, l’autre soldat, tu ne sais plus où donner de la tête tellement les idées te traversent.
En plus, tu n’es pas toute seule ! Ah ça non, tu peux compter sur ton super grand frère et sur ta super -collante- petite soeur. Tu les emportes dans tes histoires, parfois c’est toi qui te fait emporter dans les leurs. Et vous riez, vous riez aux éclats car vous n’êtes que de pauvres enfants innocents, bien inconscients de la future vie qui vous attend.
Quand votre mère vous appelle pour manger, lorsque le soir tombe, vous vous ruez à l’intérieur de votre maison. Vous dites au revoir à vos amis de la rue, que vous reverrez dès que le soleil se lèvera le jour après. Vous continuez à jouer ensemble, pour ensuite aller vous mettre au lit, pour recommencer ces journées à l’infini.
c’est ce que vous voudriez.
mais ce n’est pas comme ça que ça marche.
Tu aurais pu vivre ainsi toute ta vie. Tu étais inconsciente, pleine de rêves, d’envies, et de projets à réaliser. et tout ça, ça se retrouvera vite brisé lorsque tu te heurteras de plein fouet à la réalité.
car la réalité, c’est ce qui suit.
17 ans. C’est un bel âge pour vivre.
17 ans. C’est l’âge où on apprend à vivre.
17 ans. C’est l’âge où tu vas apprendre que ta vie ne t’appartient plus.
Tu te souviens de ce moment. Tu t’en souviendras toute ta vie. Tu étais dehors, avec ta petite soeur seulement. Ton frère était trop occupé, il ne venait plus avec vous. Tu t’en fichais, c’est qu’il ne vous méritait pas. Tu prenais soin de ta soeur, elle était la prunelle de tes yeux. Vous parliez avec les autres enfants et adolescents de la rue. C’était marrant, vous vous amusiez bien.
Lorsque soudain, on t’a appelée. D’habitude, on ne t’appelle jamais, on te laisse tranquille, on ne se préoccupe pas trop de ce que tu fais. Alors intriguée, tu étais entrée. Intriguée, tu es arrivée dans ton salon et tu as découvert tes parents, assis, face à un homme que tu ne connaissais pas. “Il est moche” furent tes premières pensées face à lui. Ca se voyait dans son regard qu’il n’était pas quelqu’un de profondément gentil.
- C’est elle?
- Oui. Asiye, viens t’asseoir veux-tu.
Ce n’était pas une demande, c’était un ordre que t’adressais ton paternel. Alors tu l’exécutes. Car le ton, son regard, tout t’effrayait chez lui. Quand tu y repenses, tu aurais dû prendre tes jambes à ton cou, t’enfuir loin, qu’on ne te retrouve jamais. Peut-être que ça t’aurait sauvé la vie de mourir rapidement.
- Asiye… commence ta mère avec un regard qui semble désolé, nous devons t’annoncer quelque chose avec ton père…
- Tu vas te marier avec cet homme dans quelques jours.
Tu fronces les sourcils, tu ne comprends pas? Tu observes l’homme en question, quelques secondes, avant de revenir à ton père.
- Tu es sérieux dans ce que tu dis?
- Il nous offre une grande somme d’argent tu sais et-
- Et donc, je ne vaux pas plus qu’un tas de monnaie à vos yeux?
Le colère, l’incompréhension, tant d’émotions montent en toi. Tu ne saurais les décrire toutes.
- Je refuse catégoriquement.
- Parce que tu pensais avoir le choix Asiye? Tu vas te marier avec cet homme et un point c’est tout, tu n’as pas ton mot à dire là-dedans.
S’ensuit une dispute, violente. La rage, la tristesse, le dégoût te composent et te décomposent. C’était la bataille de ta vie, mais tu l’avais déjà perdue d’avance. Ton père te l’a dit : tu n’as pas ton mot à dire ici.
Alors tu pleures, toutes les larmes de ton corps. Tu te demandes quelle est ta vraie valeur aux yeux de ceux que tu avais aimé, tu te demandes ce qu’il va advenir de toi. Tu vas devoir passer ta vie aux bras d’un homme que tu n’aimes pas, que tu détestes déjà d’avance. Alors tu pleures, beaucoup, beaucoup trop. Parce que tu n’as pas le choix, et ta liberté vient de t’être enlevée avec une simplicité déconcertante. Petite perle des eaux, l’on vient de brusquement te retirer à une vie que tu affectionnais particulièrement.
Le jour où tu t’es mariée, le jour où tu as dû dire au revoir à ta famille, fut le pire de ta vie penses-tu. Tu pleurais tellement, et tes parents semblaient tellement insipides par rapport à la situation. Ils venaient de vendre leur fille, et tout allait bien pour eux. Ta soeur ne comprenait pas pourquoi tu t’en allais, alors elle pleurait aussi. Tu avais du mal à la lâcher, tu serrais ton petit trésor très fort. Car c’était la dernière fois que tu allais pouvoir le faire.
En larmes, le coeur brisé, tu as dit adieu à ton foyer d’enfance. Tu as dit adieu à tout ce que tu aimais.
Tu as dit adieu à celle que tu voulais devenir.
Oui, ta vie est à chier. Tu t’y attendais. Tu le savais. C’était horrible.
Interdiction de sortir. Interdiction de parler à d’autres hommes. Interdiction de ceci, interdiction de cela. Tu détestes tout ça.
Et tu détestes ton mari, fort. plus que tout. Il a tous les défauts que tu exècres. Manipulateur, violent, sans aucun humour, sans aucune considération pour toi. Après tout, il t’a achetée, alors pourquoi devrait-il te montrer un minimum d’empathie?
De plus, tu devais prendre part aux mêmes activités que lui. Alors, il t’a expliqué ce qu’il faisait. En échange d’argent, il vendait des informations à un homme, pour une guerre. Une Guerre. Il t’a embarquée dans une guerre.
Tu te voyais obligée de participer à ses réunions, entre brookers et Noés, parfois. C’était rare lorsque des Noés étaient envoyés, mais parfois, il y en avait un qui venait écouter leurs conversations.
Toi, tu restais complètement muette lors de ces réunions. Mais pas sourde. Tu écoutais tout, tu enregistrais tout ce qui pouvait t’être utile pour pouvoir trouver un échappatoire. N’importe quoi. Tout était bon.
Un jour seulement, tu as rencontré un Noé, différent des autres. Comme toi, il semblait désabusé, complètement écarté de ce genre d’activités. Alors automatiquement, vous avez discuté, de choses futiles pour certains, mais si importantes pour toi qui commencaient à en avoir marre de cette guerre, cette guerre qui dicte ta vie, cette guerre qui te sort par tous les trous. Tu t’es étrangement bien entendue avec lui, car il a réussi à te faire oublier les soucis que la vie quotidienne t’apporte. C’est quelque chose d’unique qui s’est créé, et même des années plus tard, tu peux le dire : tu ne l’as toujours pas oublié.
Les soirées de brooker, toujours les soirées de brooker. Ces soirées ennuyantes et complètement dénuées de sens pour toi lorsque Yuki n’y participait pas. Parce que tu n’avais rien à y faire. Tu te fiches de cette guerre, et tu veux être le moins possible impliquée dans celle-ci. Elle n’est qu’atrocités sans nom, barbarie et manipulation. Tu la détestes. Car tu te retrouves noyée dans celle-ci sans pouvoir t’en sortir.
Alors à une soirée, une soirée comme une autre, tu t’étais retrouvée loin de ton mari. Tu observais le monde à travers le balcon, comme tu le fais si souvent. Et elle t’avait approchée.
Elle.
Tu ne savais même pas qui elle était. Mais on lisait en toi comme dans un livre ouvert à cette époque. Tu ne la connaissais pas, elle ne te connaissait pas.
Mais il y a eu quelque chose.
Quelque chose qui a tout changé.
Vous vous êtes revues, plusieurs fois, et ta formation a commencé. Elle a duré longtemps, et c’était compliqué de la cacher à ton époux. Mais ça faisait partie de ton futur métier, et tu réussissais avec brio.
Hilda comprenait ta situation, la situation dans laquelle tu étais bloquée. Tu faisais ce que tu pouvais, parce que tout ne dépendait pas de toi malheureusement -sinon, ça ferait un bail que tu te serais tirée, mais tout sera expliqué-.
Et c’est comme ça, avec cette détermination et cette persévérance que tu es devenue espionne. Tu as appris à te battre, et tu as également appris à manier le sabre, art noble. Mais malgré tout ça.
Tu ne pouvais pas t’enfuir.
Car quelque chose de terrible te retenait.
Quelque chose que personne, même pas ton pire ennemi, ne pourrait te souhaiter.
ATTENTION ! L'extrait qui va suivre peut choquer les plus sensibles. Même si j'ai tenté de le rendre le plus accessible possible, il reste des détails qui pourraient choquer concernant ces thèmes : violences conjugales, sang, pervers narcissique.
Après toutes les horreurs que tu as pu penser de ton mari.
Certains se diront, mais pourquoi n’a-t-elle pas fuit? Pourquoi reste-t-elle encore?
pourquoi tient-elle tant à rester attachée à cette ordure?
et pourquoi elle ne se rebelle pas? est-elle soumise? c’est une victime asiye? mais elle a pourtant été décrite comme indépendante, contre les règles et les lois.
alors, qu’est-ce qu’il l’attache à cette vie qu’elle déteste de tout son coeur?
Pour qu’ils comprennent, il faudrait remonter loin dans ton histoire. Au premier chapitre. Vous vous souvenez de cette petite soeur, qu’elle protégeait et choyait de tout son coeur?
voilà.
vous y êtes.
Il y avait directement trouvé un point sensible. Un point qu’il pourrait exploiter.
Parce qu’il avait assisté à la petite scène, entre toi et ton père. Et les choses étaient claires dans son esprit : ça ne se passera pas comme ça avec lui. Sa femme sera docile, parce qu’une femme n’a pas à décider.
Alors les choses avaient été mises au clair.
si tu essayais, un seul instant de te lever, d’élever ta voix.
il s’occuperait d’elle. de vous deux.
Au début, tu ne pris pas ses menaces au sérieux. Pensait-il réellement te faire peur? il n’oserait pas un seul instant te faire ça. ce n’est pas possible.
Et pourtant.
Un jour, tu as osé le défier. Car tu ne te fais pas marcher sur les pieds comme ça. Non, tu ne pouvais pas. Alors tu t’es levée, comme tu sais si bien le faire.
Et il t’a frappée.
il t’a frappée tellement fort que les larmes ont roulé sur tes joues.
ça ne partait que d’une claque au début.
mais petit à petit.
les poings se fermèrent.
petit à petit.
les pieds, les objets s’ajoutèrent.
petit à petit, tu te laissas faire, car tu savais que tu ne pouvais lutter.
tu avais compris que tu ne pouvais pas te lever.
et alors, il comprit le pouvoir qu’il avait sur toi. et il suffisait d’une mauvaise journée pour que toi aussi, tu passes une mauvaise journée.
les caresses devenaient violence sur ta peau mate qui se teintait de bleu et de rouge. comme une oeuvre d’art. son oeuvre d’art.
tu ne pouvais que crier. tout le monde était témoin, mais personne n’osait agir.
car c’est lui qui avait les pleins pouvoirs. dans cette histoire, tu étais seule face à lui.
tu n’étais que ce qu’il voulait que tu sois.
te lever? tu as réessayé. la situation devenait intenable. tu préférais tenter le coup, et mourir si tu ratais. rien ne pouvait être pire que ce que tu vivais. tu as essayé de t’enfuir, tu avais tout préparé.
mais quelqu’un, quelqu’un t’a balancée.
et ce fut le drame.
colère noire, bougie qui trône et qui tombe sous la rage, cire brûlante sur ta peau si douce, des hurlements.
malgré les soins, tu en garderas la cicatrice à vie.
ce n’est qu’une petite marque physique, par rapport aux marques laissées à jamais sur ton âme.
tu étais piégée. jamais tu ne pourras t’en sortir. et ça, tu en pleures chaque nuit, jusqu’à ce que tes yeux soient trop épuisés que pour continuer à verser des larmes.
Ca t’arrivait souvent d’être triste. De pleurer. De te retrouver seule dans les jardins de la demeure de ton mari, à chercher quelque chose d’autre que du désespoir.
Et un jour, tu ne fus plus seule.
Un jour, alors que tu chantonnais un air triste, tu entendis du bruit venant des haies. Intriguée, tu ne pus t’empêcher de t’y approcher.
Et tu y découvris un chat. Un magnifique chat angora turc, comme tu en vois beaucoup.
Mais celui-là, celui-là, il avait une particularité. D’habitude, les angoras turcs -en tout cas ceux que tu as vu- sont blancs. Mais lui, il était tigré, tigré et roux. Une couleur magnifique, et sa fourrure semblait si douce que tu ne t'empêches pas de le caresser. Il semblait bien apprécier ta compagnie, alors il t’accompagna dans ta balade dans tes jardins.
Puis il partit.
Et revint le lendemain.
Ce manège dura quelques semaines avant que tu ne puisses enfin le prendre dans tes bras, avant qu’il ne t’accepte en ronronnant. Il te faisait rire, c’était un petit rigolo et il t’en manquait dans ta vie, des petits rigolos.
Alors tu lui donnas un nom.
Aslan. Lion. Pour un chat. C’est assez drôle, mais il te faisait penser à un lion dans la manière de se comporter. Le petit Aslan semblait seul, sans famille. Alors tu allas demander à ton époux si tu pouvais le garder auprès de toi.
et ce fut une des seules choses qu’il t’autorisa de ta vie.
Tu étais ravie, car ce petit Aslan était ton rayon de soleil dans ta misère. Celui qui te faisait rire lorsque tu pleurais, qui te réconfortait lorsque tout allait mal dans ton monde. Il faisait partie de ton monde. Il fut l’épaule sur laquelle tu pleurais, il fut celui à qui tu racontais tous tes secrets.
Il est le meilleur ami que tu n’as jamais eu.
Aslan et ses manières, Aslan et ses bêtises. Tu étais toujours là pour le couvrir ton petit roi, ton tout.
Et tu sais que lui aussi, il sera toujours là pour toi.
Yener.
Il se présentait sous le pseudonyme de Yener.
Au début, tu pensais que c’était son prénom, mais ce n’est qu’après que tu as découvert que ce n’était qu’un nom d’emprunt. pour se cacher. Se protéger d’eux.
C’est comme toutes les personnes qui ont marqué ta vie.
C’est comme Yuki, c’est comme Hilda.
C’était une soirée, où tu t’ennuyais, pour ne pas changer les habitudes. Assise sur le sol, profitant de l’air frais de l’extérieur. Tu étais avec Aslan, il t’aidait à supporter ce temps qui passait beaucoup trop lentement. Tu t’amusais à lui agiter un bout de tissu sous le nez alors qu’il essayait de l’attraper. Au dernier moment, tu le lui enlevais. C’était assez drôle de voir ses réactions, il se mettait à miauler après toi, tel un enfant qui râle.
Et tu avais entendu des pas. Un homme s’était approché, il s’était assis à côté de toi. Il avait commencé par te parler de banalités, si tu t’amusais bien à cette soirée -non-, si tu étais heureuse -non- et vous aviez discuté. Le temps passa plus vite, alors que vous discutiez de choses de la vie, que vous débattiez. Moment fort intéressant pour toi et tu lui dis au revoir lorsque la fin de la soirée se fit sentir.
Puis il revint.
Une fois. Puis deux. Puis trois. Puis quatre.
Et à la cinquième fois, au court d’un énième débat sur le sens de cette guerre, il y eut un blanc. Un silence pesant, et tu compris qu’il était en pleine introspection.
- Est-ce que vous me croirez si je vous dis qu’il existe une solution pour arrêter cette guerre dont nous semblons tous deux épuisés?
Pour toi, c’était impossible. Après tant d’années à côtoyer brookers et Noés, c’était impossible. Tu en aurais forcément entendu parler. Yener semblant hésitant, mais ton regard l’incitait à continuer, alors il continua.
Et tu fulminais. Qu’on t’aies caché cette solution depuis si longtemps. Alors qu’elle était là, juste sous ton nez.
Le 14e Noé, le “banni”. Tout semblait s’illuminer autour de toi.
donc, il serait une clé. ta clé, pour que tout s’arrête. Cette guerre qui te fait vomir, cette guerre que tu haïs depuis la première seconde où tu en as entendu parler. D’après ce que Yener t’a dit, il serait le moyen pour arrêter la guerre. Ses idéaux -en tout cas, ce qu’on t’en a dit- te correspondent totalement.
Tu fus reconnaissante envers Yener pour t’en avoir parlé.
Tu lui es toujours reconnaissante. Car à partir de cette soirée, ta vie a pris un autre tournant.
Tu devenais la carte cachée, la Disciple cachée dans les brookers. Personne ne saura jamais tes véritables intentions.
il en va de ta propre sécurité.
Mais surtout, surtout, tu te trouves une utilité dans ce bric-à-brac. si Néah a besoin de toi, tu l’aideras.
parce qu’il faut que tout cela cesse.
Un peu moins d’un an s’est écoulé depuis que tes idéaux ont pris un autre tournant.
Tu ne saurais dire exactement combien de temps, les années passent sans que tu ne t’en préoccupes réellement, te voilà déjà à souffler ta 31e bougie.
14 ans que tu es enfermée ici.
14 années que tu n’as plus revu ta famille.
et crois-moi, tu n’aurais jamais voulu la revoir.
Tu te promenais dans les jardins, Aslan dans tes bras. Tu le caressais tendrement, comme une mère veillant sur son fils. Il dormait blotti dans tes bras, bercé par le rythme et le son de tes pas.
Et tu entendis des pas derrière toi. Alors, surprise, tu te retournas.
et si tu pouvais rembobiner cette scène comme un film, tu l’aurais fait, et tu aurais tout modifié.
au début, tu ne l’avais pas reconnue. Elle avait tant grandi. Tant changé. C’était une femme maintenant.
sa soeur se tenait debout, devant elle.
Comme était-elle rentrée? Elles allaient se faire tuer si son mari seulement les voyait là.
- Asiye… Asiye je suis venue te voir parce que… j’ai un problème.
Aslan toujours endormi dans tes bras, toi, tremblant comme une feuille, tu t’approches lentement. Tu es terrifiée de te retrouver confrontée à elle. ou de pouvoir te retrouver face à lui.
- Zeynep… tu dois t’en aller, tu ne peux pas rester ici…
- Il faut que tu m’écoutes…
Tu ignores tes frissons, cette adrénaline, cette vague de froid qui traverse ta colonne. Tu l’ignores, et tu invites ta soeur à poursuivre d’un signe de tête.
- Zeynep… elle est morte…
Tu fronces les sourcils, tu ne comprends pas où elle veut en venir. Ton petit lion, caché dans tes bras, ouvre un oeil et observe la scène, sans bouger.
- J’ai peur de ne pas comprendre… tu es sûre que tu vas bien?..
Le visage de ta soeur se déforme en un sourire triste, un sourire que tu n’as jamais vu sur son visage. Ce genre de mimiques, ce n’est pas ce qu’elle faisait. tu t’en souviens très bien.
- Tu ne comprends pas, hein?... il a figé son corps, hors du temps, hors de tout…
Ton coeur rate un battement, alors qu’Aslan se met à gronder dans tes bras, la méfiance semblant le gagner plus que toi.
- Quoi?...
En vérité, tu as très bien compris. Mais tu ne veux pas regarder la vérité en face. Qui voudrait? Qui voudrait comprendre ce genre d’horreur, d’atrocité?
Qui voudrait accepter que sa soeur est devenue une akuma?
- Elle m’a appelé, elle était morte de chagrin. Elle ne supportait pas que son frère meure… je n’ai pas pu résister, j’ai dû la tuer…
Tu serres ton chat contre toi, qui gronde de plus en plus. Ses poils s’hérissent, et tu ne peux le voir, mais dans ses yeux, une lueur s’allume, une lueur qui te sauvera très certainement la vie.
- J’ai dû la tuer et maintenant… maintenant c’est toi que je dois tuer… car je ne peux toujours pas résister.
Et avant même que tu ne puisses réagir, tout s’accélère. Aslan saute de tes bras, et une forme immense apparaît à sa place. Cette bête sauvage, cet animal rugit et se jette sur ta soeur, l’attaquant sans aucune pitié. Tu hurles à plein poumon, tu cours vers ce monstre pour qu’il lâche immédiatement ta soeur mais lorsque tu entrevois son visage tu ne la reconnais plus : elle a le visage d’un monstre, un visage inconnu.
Et elle disparaît. Son corps s’en va, réduit en poussière.
Des larmes coulent. Tu recules. Tu es terrifiée.
Car devant toi, se trouve un énorme tigre.
Mais tu le reconnais, tu vois la lueur qu’il y a dans son regard : c’est bien ton Aslan qui se trouve debout, devant toi. Il baisse la tête, car il comprend tes émotions. Il est relié à toi.
Pile à ce moment, les gens de la demeure accourent. Ton mari au milieu, et ils ne peuvent que constater l’ampleur des dégâts. Tu trembles comme une feuille. Tu as du mal à te rendre compte, les larmes coulent, intarissables.
- Aslan… qu’avons-nous fait?..
Ton allié se poste devant toi, grognant devant ton époux, et le fait taire d’un seul regard. Personne n’ose s’avancer.
Tout le monde a peur.
Et alors, il se tourne vers toi et une connexion se fait.
Aussi vite que possible, tu grimpes sur son dos. Il rugit une dernière fois dans la direction de tes tortionnaires avant de se mettre à courir, à toute vitesse. Il sort des jardins, bondit et sort de la propriété et se met à courir.
Tu n’arrives pas à y croire.
Et alors que cette maison de malheur s’éloigne, tu t’accroches à la fourrure de ton sauveur.
Et tu pleures. Tu pleures toutes les larmes de ton corps, tu hurles à ta défaite et à ta victoire.
car ton tortionnaire a gagné. il t’a enlevé tout ce que tu aimais.
mais du coup, plus rien ne te retient là-bas.
Plus rien ne t’enchaîne à cette vie que tu n’as pas mérité, cette vie que tu n’as jamais souhaité.
Alors Aslan court, et tu t’accroches à lui.
Tu n’as plus rien, plus rien à part ce qu’ils n’ont pu t’enlever. Et c’est bien ce que tu as de plus précieux au monde.
De toute façon, rien ne peut être pire que là-bas.
Alors, tu tentes le tout pour le tout.
Car tu vas enfin mener ta vie comme toi, tu l’entends, survivor.
- Un père qui l'a vendue lorsqu'elle n'avait que 17 ans, et dont elle ne veut plus jamais entendre parler. Il s'est toujours bien plus occupé de son grand frère que d'elle et sa soeur de toute façon, alors à quoi bon se soucier de lui si lui-même ne se souciait pas d'elle?
- Une mère effacée, sans grande autorité lorsque son mari était dans les parages. Asiye pensait pouvoir compter sur elle dans chaque moment, mais c'était faux. Elle l'a extrêmement déçue et elle ne veut plus jamais en entendre parler, comme son père.
- Un grand frère arrogant, avec qui elle se disputait souvent. Malgré tout, elle l'aimait bien et est très attristée par sa mort. Elle ne le saura sûrement jamais, mais il est décédé lors d'une agression dans la rue, tard la nuit. Il a été rappelé en tant qu'akuma par sa petite soeur, Zeynep. Il s'appelait Celal.
- Une petite soeur qu'elle aimait beaucoup. Le terme "attachiante" pourrait lui correspondre à merveille. Très collante, mais serviable comme tout. Un peu naïve et niaise, mais avec un coeur d'or. Elle fut très peinée lorsqu'Asiye se fit mariée de force, et eut son coeur brisé lorsque son frère mourut. C'est par amour pour ce dernier qu'elle le rappela en tant qu'akuma grâce au Comte Millénaire.
- Peut-il vraiment être placé dans sa famille? Son mari, son bourreau, son geôlier, son tortionnaire. 14 ans passés à ses côtés furent la pire torture de sa vie. Elle ne l'a jamais aimé et ne l'aimera jamais. Elle lui souhaite les plus horribles choses possibles et imaginables, mais jamais elle n'osera elle-même lever la main sur lui. Il l'a marquée à jamais et même avec Aslan à ses côtés, elle sait que si elle venait à retomber sur lui, elle serait morte de peur. Elle craint d'ailleurs qu'il ne la poursuive lors de sa fuite, et qu'il ne la lâche jamais, qu'il n'ait de cesse de la pourchasser.
- Asiye s'enfuit de Constantinople en direction de Londres. Elle ne veut pas être retrouvée par l'Ordre Noir.
- Elle traverse l'Europe et arrive finalement dans la capitale anglaise où elle enchaîne des petits boulots. Elle va pour la première fois rencontrer un autre Disciple, Ayden Hyde. Aslan disparaît régulièrement la nuit et réapparaît au matin. N'ayant aucun réel contrôle sur son Innocence à l'époque, elle ne sait rien faire de plus.
- Aslan chassant en fait les Akumas, Asiye se fait repérer par les Noés et par l'Ordre Noir. Acanit vient la chercher et un combat s'engage contre Adelheid et Lachésis.
- Elle finit par rejoindre l'Ordre et feint l'ignorance. Quitte à y être, autant utiliser les informations qu'elle peut avoir pour aider les Disciples. Elle va constamment répéter ce qu'elle entend et voit pour aider le 14e.
- Néah finit par sortir de sa cachette suite à la disparition du Comte Millénaire. D'abord déçue et en colère, Asiye accepte finalement d'aider le 14e à retrouver Mana. Pour ce qu'il suivra après, elle préfère ne pas s'avancer. Tout dépendra du chemin que Néah comptera emprunter après.
Le sujet sera donné par un membre du staff après une première vérification. Pour les prédéfinis du manga uniquement.
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Merci Blue