le cœur de la forêt
On dirait plutôt… Presque un avertissement, non ? Les suspicions de son amie défilèrent dans l’encéphale du garçon aux idées incessantes. Les arbres de la forêt étaient comme des milliers de cachettes pour les monstres capables de s’y tapir, et les voix avaient cessé de résonner. Pandélis avait l’impression qu’à tout moment, une ombre pouvait surgir des bois pour essayer de les faire taire comme l’on avait fait brûler la femme. Il serra la mâchoire et hocha doucement la tête pour appuyer les propos de Célania, avant de se recentrer sur le corps de la dame. Accroupi près d’elle, le garçon observait les vêtements et toute autre chose potentiellement capable de les mener à une piste quelconque. Mais il n’y avait rien. Rien, jusqu’à ce que le garçon relève les yeux vers les cheveux restants du mort, fronçant les sourcils en apercevant quelque chose qui lui avait échappé à première vue. “Pas grand chose, sauf une-” commença-t-il sans pouvoir finir sa phrase qu’il se redressa d’un coup en entendant un cri résonner entre les arbres.
Ses poils se hérissèrent le long de ses bras et de sa nuque en percevant la voix teintée de détresse, criant son désespoir comme si c’était la dernière fois qu’elle pouvait les avertir. Pandélis était tenté de foncer tête baissée dans les bois et fit un pas en avant, mais pour y chercher quoi ? Autour d’eux, les voix ne semblaient appartenir à personne, seuls les claquements d’ailes des oiseaux perturbant les branches des arbres et leurs feuilles qui tombèrent. Tic tac tic tac. Le temps résonnait à chaque battement de son cœur. Ils devaient trouver qui ou quoi se terrait ici, menaçant, tuant et assombrissant cette forêt mystérieuse, avant qu’il ne soit trop tard. “C’est une broche en forme de papillon, qu’elle portait.” dit soudain dans un presque murmure l’ancien Exorciste en baissant les yeux vers le macabé, dont il aurait espéré avoir plus qu’un ornement noirci par le feu.
Puis il détourna son regard vers l’Aube Céruléenne. Il ne devait pas s’éloigner, disait-elle, mais il leur fallait trouver d’où provenait la voix et le jeune homme hocha la tête, son regard assuré rencontrant le sien. “Oui ! Allons-y.” dit-il en suivant les pas de son amie, faisant de son mieux pour rester discret et se faufiler entre les arbres sans rien dire. Parfois, les mots semblaient vouloir déborder de ses lèvres pour tenter d’interpeller de nouveau la voix qui les avait avertis. Parfois, il avait envie de tenter n’importe quoi pour faire sortir la Sorcière ou n’importe quoi d’autre à l’origine du mal et s’en débarrasser. Mais les conseils de Célania étaient précieux et la lueur qu’il avait perçue dans ses yeux plus tôt repassait dans son esprit. Il ancra dans sa mémoire la forme de la broche papillon à moitié calcinée par les flammes qui avaient dévoré le corps de son hôte et s’enfonça dans les bois, prêt à agir.
- résumé:
- Pandélis ancre dans sa mémoire la broche qu'il aperçoit, s'enfonçant dans les bois aux côtés de Célania après avoir entendu le cri.
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