INTRIGUE CHAP. VIII

« C’est maintenant ou jamais »

Avais tu dit, le visage sérieux et le regard enflammé par la colère. Colère contre eux, qui avaient osé — oh oui, ils avaient osé et ils en paieraient le prix, car tu lui avais fait une promesse (leur avais fait une promesse (car vous vous étiez tous fait cette même promesse, en créant ce nouveau clamp (vous vivants, personne ne saurait vous atteindre (toi vivante, ils paieraient d’avoir osé)))) — colère contre eux, aussi, qui tentaient l’impossible, mettant tant de vies en danger et colère contre …. contre tout, en vérité, car c’est bien la seule émotion qui survit à une guerre, n’est-ce pas ?

C’est maintenant ou jamais

Car il fallait profiter de leur folie, s’infiltrer et trouver le moyen de mettre fin à tout ce carnage, pour de bon — aller jusque ( ) s’il le fallait (et il le faudrait, n’est-ce pas) — trouver la faille et s’y faufiler jusqu’à ce que cède l’édifice. S’immiscer dans leurs sales affaires et en découvrir plus sur eux, sur leurs pouvoirs et comment vous pourriez en sortir grandis.

C’est maintenant ou jamais.

Car, que ça vous plaise ou non, il faut savoir penser au bien de tous avant le vôtre, parfois — et alors penser comme eux (et tu te détestes pour avoir osé y penser (mais tu les détestes plus encore, pour avoir osé)) — et faire des sacrifices, mettre de côté les rires et les idées de paix et de beauté pour replonger dans l’horreur, couvrir ses mains de ( ) honte et mettre fin à eux — à tous.

C’est maintenant ou jamais

Et ils avaient compris, en ces quelques mots, tous les enjeux qu’ils englobaient. Oh oui, ils avaient compris car, après tout, n’était-ce pas ainsi depuis le début ? Ils le savaient en passant la porte du manoir, qu’un tel moment arriverait, et ils étaient prêts. Ils courraient

ici

là

ou encore là

prenant leurs affaires

vérifiant leurs armes

murmurant une dernière prière.

C’est maintenant que la guerre vous rattrape une nouvelle fois, maintenant que vous pouvez porter le coup fatal, pour que tout s’arrête, à jamais.

L’heure est venue, ce sont là les seuls mots qui ont été prononcés, se propageant dans les couloirs de la Congrégation comme une traînée de poudre, faisant se lever les yeux des livres, s’arrêter les repas et les entraînements, comme si ces quelques paroles sonnaient le glas — la fin d’une ère et le début d’une nouvelle. Tous, vous aviez répondu à cet appel, qu’importe les hésitations de vos cœurs, qu’importe ces nuits passées à ruminer les derniers évènements, oui, vous étiez là, devant la grande estrade, attendant de nouveaux mots qui, sans doute, ne tarderaient à venir — croyants en quête d’un nouveau messie.

Et le voilà, cet inconnu aux traits angéliques, ce porteur d’un message plus grand que lui, le voilà qui s’avance sur l’estrade et laisse son regard clair se promener sur votre assemblée, y cherchant la détermination, l’hésitation, la peur ou le ressentiment, qu’importe ce qu’il trouve dans vos yeux — dans vos cœurs mis à nu (car malgré vos masques, il voit) — du moment qu’il y trouve un quelque chose suffisant pour que ses mots fonctionnent, embrasent les âmes et galvanisent les esprits.

Car l’heure est venue.

Et l’inconnu s’avance, donc, et quelques murmures répondent à sa présence (te souviens tu l’avoir vu ? (pourquoi n’est-ce pas Komui qui prend la parole (que s’est il passé pour que Central mène cette nouvelle mission (enfin, Central reprend les rennes de toute cette débâcle)))) qu’il fait taire d’un simple geste de la main — n’oubliez pas, il est plus qu’un homme et sa parole est chargée d’une importance qui nous dépasse — avant de mettre fin à l’attente. Les bras croisés dans son dos, le regard ancré sur l’assemblée, l’homme messager parle.

« Aujourd’hui, l’heure est venue. Aujourd’hui, nous porterons notre dernière attaque, un coup fatal à ces monstres qui se disent Apôtres et leur volonté d’Apocalypse. Aujourd’hui, c’est à notre tour d’amener la guerre à leurs portes et, contrairement à eux, nous sortirons victorieux de cette assaut. Notre envahirons l’Arche, nous détruirons tout sur notre passage — car une telle construction ne peut être que l’engeance du démon (elle doit donc être détruite) — et nous purifierons ces âmes empoisonnées qu’ils appellent serviteurs, nous leur rendrons la liberté qu’elles méritent. Nous les anéantirons, eux,  pour les ramener sur le droit chemin et leur offrir la rédemption. Mais c’est bien plus que cela en vérité, cet assaut n’est pas seulement pour nous, pour venger le mal qui nous a été fait. Cet assaut, nous le menons pour nos frères et sœurs tombés au combat, assassinés ici, entre ces murs, qu’ils ont osé souiller. Cet assaut, nous le menons pour ces âmes innocentes, là dehors, que nous avons juré de protéger. Alors tenez vous prêts, car l’heure est venue. Aujourd’hui, nous mettons fin à cette guerre. »

Et sa main de se lever, en un signe que tous vous reconnaissez, quelques mouvements rapides qui font de vous des soldats divins, des anges mortels qui s’apprêtent à détruire les enfers avant que ne sonnent les trompettes de leur victoire.

Amen.