Que faisais tu, Gwen ? Il y avait eu la fête improvisée, les rires et les histoires jusque pas d’heure, et puis la nuit était tombée. Oui, c’est ça, la nuit. Et alors tu t’étais endormie, simplement, comme s’endorment les enfants — comme tu n’avais pas fait depuis si longtemps (c’est donc ça avoir une maison (et une famille)) — jusqu’au bruit. Un bruit fracassant, celui d’une porte qu’on ouvre en trombe et d’escaliers qu’on grimpe à la volée. Un bruit comme ceux que tu guettes, malgré toi, à chaque fois que le silence tombe sur le manoir — vieux réflexe de vieille baroudeuse (vieux traumatisme de vieille Écorchée). Alors voilà que tu te lèves (en trombe toi aussi), activant déjà ton innocence — et ces doigts qui disparaissent, et cet arc qui prend leur place — pour chasser l’intrus venu gâcher la fête.
Quelle n’est pas ta surprise en voyant que l’intrus ne l’est pas — mais que la fête, par contre, va bel et bien être gâchée.
Lena se tient là, devant vous, dans les bras de Célania et ses mots défilent et défilent et les informations en font de même. Bonnie, les Noés, le Comte, la Congrégation. Le combat a repris, toujours plus grand et dangereux que les fois précédentes et, cette fois-ci, il va falloir vous y faire une place.
« Célania …. » Oh, elle sait sans doute ce que tu vas lui dire. Que vous ne pouvez rester ici, qu’il faut partir. Les empêcher de s’entre-tuer, d’abord, de détruire ce foyer qui était votre, ensuite. Elle sait, oui, et la voilà qui hoche la tête avant prendre la parole « Ça aura mis peu de temps... » Elle est résignée, comme toi — qui ne l’est pas — et continue sur le même ton « On doit faire quelque chose.
On va devoir les mêler à ça, n’est-ce pas ? » Serait-ce de la tristesse dans ta voix ? Celle d’une semi-leader menant ses troupes au combat — celle d’une Maman menant ses enfants au danger (celle d’une enfant, qui a déjà trop fait).
« Seulement ceux qui le souhaitent. Il n'est pas question de les obliger à combattre. En tout cas, moi, je te suis.
Réveillons les, alors »
La suite ? La suite est classique, attendue, comme dans toutes les histoires. Les troupes se rassemblent et les explications sont données. Vous devez prendre le rôle de Généraux, le temps d’une journée, et tu détestes ça, sans surprise (mais as tu le choix). Célania est bien meilleure que toi pour les discours, ses mots sont précis, ses mots sont parfaits. Les tiens bafouillent et sont fatigués — les tiens sont las de tous les combat menés. Pourtant, ce sont vos deux voix qui résonnent à présent dans le grand manoir — et ses mots précis (et les tiens fatigués).
« Bonsoir à tous » Tous, voilà un grand mot pour désigner votre petite troupe « On … hm. On est désolées de vous avoir réveillés de la sorte, mais … L’heure est grave. » Tu marques un silence, alors que Célania prend la suite. « Lena vient de nous informer qu’une bataille fait rage en ce moment même. Bonnie a été enlevée par Central, le Congrégation est attaquée… » Son air est grave, sévère. La Bergère est une amie chère à vos yeux et la savoir entre de mauvaises mains vous répugne « Tous… On a tous quelqu’un, qui risque sa vie dans cette bataille, peu importe son camp. Des amis, de la famille, des camarades… On ne doit plus perdre personne. Alors on doit les arrêter, arrêter ça. On va mettre fin à ce combat, à cette guerre. Et on va commencer maintenant. » Tu hoches la tête alors qu’elle parle, avant de reprendre à sa suite « C’est …. hm …. Je sais, on sait, qu’un tel affrontement peut faire peur et sachez que vous n’êtes obligés de rien, et que personne ne vous en voudra pour quoi que ce soit. Si vous voulez nous suivre, vous êtes les bienvenus. Si vous voulez rester, on compte sur vous pour nous servir le thé lorsqu’on rentrera. » Tu leur adresses alors un sourire, doux et sincère, alors que Célania, approuvant ce qui a été dit jusque là, continue « Pour ceux qui souhaitent nous accompagner, n’oubliez pas une chose : les personnes que vous croiserez seront d’anciennes connaissances, mais je doute qu’ils nous fassent la moindre faveur. Alors soyez préparés au pire. Pour le reste, notre intervention est simple. On arrête les combats, on évite les morts. Aidez et soutenez, autant que vous le pouvez. Mais si quelque chose ne va pas, si le moindre problème survient, abandonnez et rentrez. Je veux tous vous revoir en vie ici. » Tu poses ton regard sur leurs visages alors qu’elle prononce ces mots. Ne soyez pas aussi bête que nous (que moi), d’accord ? Il est alors temps de conclure, ce que tu fais, d’un air grave « Il y a une porte de l’Arche a quelques kilomètres d’ici, on l’empruntera pour se rendre à la Congrégation. En avant »
Ce qui arrive ensuite, vous le connaissez là encore. La suite est classique, attendue, comme dans toutes les histoires. Les Pacificateurs se mettent en marche, la tête pleine d’idéaux, le cœur rempli de courage, veillant les uns sur les autres. Ils ne savent exactement ce qui les attend, mais ils sont prêts à y faire face.